En plus de la synergie entre Washington, Riyad, Paris et Doha, l'élection jeudi de Joseph Aoun à la présidence de la République libanaise a été permise, notamment, grâce à une collaboration entre l’administration Biden et l’équipe du président élu Donald Trump, a rapporté jeudi le journaliste d’Axios, Barak David. Les collaborateurs du président sortant et ceux de M. Trump, qui doit entrer en fonction le 20 janvier, ont ainsi «coordonné leurs positions», tandis que les discussions avec les acteurs locaux au Moyen-Orient afin de faire élire Joseph Aoun ont été faites au nom des administrations Biden et Trump.
Selon Barak David, ces efforts pour faire élire le commandant en chef de l’armée libanaise ont culminé avec la visite de l’émissaire américain Amos Hochstein, venu à Beyrouth le lundi 6 janvier, officiellement pour veiller à la bonne application de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban, conclu le 27 novembre 2024.
Empêcher un « retour en force » du Hezbollah
Avant son voyage au Liban, M. Hochstein a en effet rencontré Jake Sullivan et Mike Waltz, respectivement conseillers à la sécurité nationale de MM. Biden et Trump. Il était également en contact avec Steve Witkoff, l’envoyé du président Trump pour le Moyen-Orient, afin de réviser leurs stratégies.
Selon la source informée du dossier, citée par Barak David, M. Waltz et l’équipe de Joe Biden étaient « d'accord sur l'importance d'empêcher le Hezbollah de profiter du processus électoral présidentiel », décidé pour le 9 janvier par le président de la Chambre Nabih Berry au lendemain du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, « pour faire un retour en force ».
Les discussions ont également été menées tout du long avec l’Arabie saoudite, qui a joué un rôle clé. Selon un responsable américain, « c'était essentiellement un effort conjoint entre le prince héritier Mohammad ben Salmane (MBS) et l'administration Biden » pour faire élire Joseph Aoun. Avant d’atterrir à Beyrouth, Amos Hochstein s’est en effet rendu à Riyad pour rencontrer le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal Ben Farhane, et son envoyé, le prince Yazid Ben Farhane. Peu avant de quitter la capitale libanaise mardi, l’émissaire de Joe Biden a appelé le prince Yazid, pour lui demander de se rendre au Liban et de continuer à faire pression sur les députés libanais, rapporte Barak David.
« Pas une menace, mais… »
M. Hochstein a multiplié les réunions durant son passage de deux jours au Liban, afin de convaincre les députés de voter pour Joseph Aoun. Il a rencontré « des heures durant » le président du Parlement libanais, Nabih Berry, ainsi que le Premier ministre sortant Nagib Mikati, selon le responsable américain cité par Barak David, qui précise qu’à « un moment donné, Joseph Aoun s’est joint aux discussions ».
Selon cette source, la réunion la plus importante a eu lieu avec Samir Geagea, le chef des Forces libanaises (FL). M. Hochstein a rencontré le leader chrétien dans son fief de Meerab « jusqu'après minuit » afin de le convaincre de voter pour Joseph Aoun, et demander à son parti d’en faire autant.
Lors d’un petit-déjeuner à Beyrouth mardi matin, deux jours avant l’élection présidentielle, M. Hochstein a également rencontré plusieurs dizaines de députés libanais, dont plusieurs étaient encore indécis, précise Barak David. Cette rencontre avait eu lieu au domicile de Fouad Makhzoumi. L’un d’eux aurait lancé « Qui vous donne le droit de décider qui sera le président du Liban ? ».
L’émissaire de Joe Biden aurait répondu, selon deux responsables américains, que les députés libanais étaient libres de leur choix mais qu’il était de « (son) droit de décider combien de temps les États-Unis vont consacrer au Liban et où ils souhaitent investir leur argent ». Il aurait alors ajouté qu’il ne s’agissait pas d’une menace, mais que les administrations Trump et Biden estimaient l’élection de Joseph Aoun comme bénéfique pour le Liban.
Selon Barak David, citant les deux mêmes responsables américains, l’administration Biden voit en Joseph Aoun les qualités suivantes : un homme de confiance, pro-occidental, ne soutenant pas le Hezbollah et jouissant de la confiance de la majorité des Libanais.
Israël voudrait rester dans « trois positions stratégiques » au Liban-Sud
Selon Barak David, l’administration Biden est également confiante quant à la cessation complète des hostilités à la fin de la période de cessez-le-feu prévue pour le 27 janvier, le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud, ainsi que le retrait du Hezbollah de la zone au sud du Litani, comme le prévoit l’accord signé entre le Liban et Israël.
Dans ce cadre, M. Hochstein a présidé lundi une réunion du comité de surveillance du cessez-le-feu à Naqoura, tandis que l’armée libanaise se déployait progressivement dans le village, en lieu et place de l’armée israélienne, retirant ses forces de la localité et, dans la foulée, du reste du secteur ouest de la zone frontalière. « L'armée libanaise a montré qu'elle était capable de tenir ses engagements », se serait félicité un responsable américain.
Pourtant, des responsables israéliens auraient récemment déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Israël Katz, ainsi que la direction de l'armée israélienne ne souhaitent pas retirer complètement leurs forces du Liban-Sud, mais voudraient les maintenir dans « trois positions stratégiques clés », selon les informations du journaliste israélien d'Axios, qui ne donne pas plus de précisions.
Ces responsables israéliens espèrent que l’administration Trump avalisera cela, tandis que celle de Joe Biden s’y oppose fermement. « Les Israéliens vont commencer à comprendre qu'ils doivent se conformer à l'accord. Il n'est absolument pas question qu'ils restent au Liban », aurait cependant affirmé un responsable américain. Selon lui, l’élection de Joseph Aoun augmenterait la pression pour un retrait complet israélien du Liban-Sud dans les délais impartis.
Les depute incapables de gerer leur propre pays, d'offrir un minimum de services ou dignite au peuple, des incompetent , incapables meme d'aller au parlement pour elire un president pendant deux ans, ont le culot d'accoucher des balivernes et pretendre que notre souverainete et 'honneur' ont ete violes! Oui le president (qui est capable et a fait ses preuves sur le terrain), va etre impose par les pays qui paient la facture, sinon on serait sans president et en chute libre vers une situation encore plus infernale pendant encore 2 ans! Quel culot! Aux grands maux les grand remedes....
16 h 48, le 10 janvier 2025