Des souks patrimoniaux entièrement détruits à Nabatiyé, au Liban-Sud. Photo Mohammad Yassine
Des frappes sporadiques israéliennes ont continué de frapper samedi plusieurs localités du Liban-Sud, où l'armée israélienne semble vouloir conserver sa présence après les 60 jours de cessez-le-feu avec le Hezbollah.
Nombre d'attaques ont émaillé la journée. Un char israélien a ainsi tiré un obus sur un secteur situé entre Bint Jbeil et Maroun el-Ras, rapporte notre correspondant dans le Sud Mountasser Abdallah. De plus, l'armée israélienne a ratissé aux mitrailleuses la zone par intermittence. Un obus d'artillerie israélien est tombé aussi à proximité du complexe sportif Imam al-Sadr dans la zone de Doubiyé, à l'ouest du village de Meis el-Jabal (Marjeyoun). Des drones israéliens ont en outre survolé samedi en matinée les villages de Abbassiyé, Bourj Rahal et Deir Kanoun el-Nahr, dans le caza de Tyr, ainsi que les villages de Aba el-Charqiya et Jebchit, dans le caza de Nabatiyé.
L'armée israélienne, qui conserve une présence au niveau des routes menant à Deir Mimas, Bourj el-Moulouk et Kfar Kila, avait avancé vendredi vers la périphérie sud de Bourj el-Moulouk. Selon notre correspondant, ces mouvements interviennent lorsque les soldats israéliens repèrent des activités inhabituelles, dont celles d'habitants revenus inspecter les dégâts dans leurs maisons.
La présence israélienne au Liban-Sud
Selon la radio de l'armée israélienne citée par plusieurs médias locaux, l’État hébreu devrait informer Washington qu'il ne se retirera pas du Liban après le délai de 60 jours de cessez-le-feu avec le Hezbollah, qui prend fin le 27 janvier. Israël devrait également faire savoir aux États-Unis qu'il n'autorisera pas les habitants des villages libanais proches de la frontière à rentrer chez eux, a ajouté la radio. De son côté, la chaîne israélienne Channel 12 a indiqué que Tel-Aviv a informé Washington que le retrait de ses troupes du Liban-Sud était lié à la situation sur le terrain.
Citant des sources officielles israéliennes, le journal israélien Yediot Aharonot a néanmoins rapporté qu'aucune décision n'avait encore été prise concernat une prolongation de la présence de l'armée israélienne au Liban-Sud après la fin de la trêve. Selon l'accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre, Israël doit se retirer du Liban dans les 60 jours suivant cette date.
La semaine dernière, des responsables non-identifiés de l'armée israélienne avaient confié au quotidien Haaretz que celle-ci « se prépare à la possibilité de se maintenir au Liban-Sud au-delà des 60 jours prévus par l'accord de cessez-le-feu ». « Ce report aura lieu si l'armée libanaise ne remplit pas les obligations prévues par l'accord et ne parvient pas à reprendre le contrôle total du Liban-Sud », ont-elles précisé. Dans un tel scénario, l'armée israélienne « devrait rester sur place jusqu'à ce que l'armée libanaise puisse remplir ses engagements ».
Par ailleurs, l'administration américaine de Joe Biden a annoncé samedi une vente d'armes à Israël estimée à 8 milliards de dollars. La vente, qui doit encore être approuvée par le Congrès, comprend notamment des munitions de défense antiaérienne, selon une source proche du dossier.
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, a lui tenu un discours samedi en commémoration de l'assassinat de Kassem Soleimani, tué le 3 janvier 2020 dans une frappe de drone américaine à Bagdad. L'occasion pour lui de revenir sur les derniers développements politiques au Liban et dans la région, affirmant ainsi que grâce à la « résilience et aux sacrifices » du Hezbollah, « l’ennemi a été contraint d'accepter un accord de cessez-le-feu ». S'il a soutenu l'échéance du 9 janvier pour l'élection d'un président au Liban, Naïm Kassem a également prévenu que « le Liban ne peut plus exister sans la Résistance ».
Le CICR appelle au maintien de la trêve
Dans ce contexte de trêve fragile entre entre les belligérants, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric, en visite samedi au Liban, a souligné que « les besoins humanitaires restent énormes à la suite de la récente escalade des hostilités » et appelé au maintien du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël. « Les civils ne peuvent pas supporter un effondrement du cessez-le-feu qui les ramènerait à des combats violents entraînant des morts et des destructions. Le maintien du cessez-le-feu est essentiel pour que les familles puissent rentrer chez elles et reconstruire leur vie, et pour que l'aide humanitaire parvienne à ceux qui en ont le plus besoin », a plaidé Mme Spoljaric, selon un communiqué du CICR. Elle a enfin annoncé qu'elle se rendait samedi en Syrie afin de rencontrer les nouvelles autorités et d'évaluer les besoins humanitaires dans le pays.
A noter également ce communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) dénonçant la « destruction délibérée et directe » par l’armée israélienne « de biens clairement identifiables de la FINUL et d’infrastructures » de l’armée libanaise, en l'occurence samedi celle d'« un baril bleu marquant la ligne de retrait entre le Liban et Israël à Labbouné, ainsi qu’une tour d’observation appartenant aux Forces armées libanaises, juste à côté d’une position de la FINUL », constituant « une violation flagrante de la résolution 1701 et du droit international ».
Ont ils déposé leurs armes? Non.. Leur représentant dit être prêt à riposter contre les violations du cessez-le-feu, on ne demande qu’à voir pour le croire. Ils ont tenu le même discours pendant un an en perpétuant des provocations et menaçant même d’envahir Israël par la bouche de leur feu leader, le voilà enterré et notre pays envahi et son sud complètement détruit grâce à leur résistance de pacotille. Le pire c’est qu’il y a encore des demeurés qui les défendent et plaide leur bonne foi. Pathétique!
11 h 08, le 05 janvier 2025