Circulaires n° 158 et 166 : la BDL prolonge sa dérogation jusqu’à janvier

À quelques jours de la fin d’une année pour le moins mouvementée, la Banque du Liban (BDL) a demandé aux établissements bancaires d’augmenter, pour le troisième mois consécutif, les montants que leurs clients bénéficiaires des mécanismes prévus par les circulaires principales n° 158 et 166 pourront retirer en janvier. Ces circulaires assouplissent partiellement les restrictions bancaires en place depuis le début de la crise en 2019.

Dans ce cadre, les déposants pourront retirer l’équivalent de deux fois les montants normalement autorisés, conformément à une dérogation instaurée en octobre dernier. Cette mesure permet de retirer des dollars « frais » depuis des comptes en dollars bloqués. Concrètement, les bénéficiaires de la circulaire n° 158 qui y avaient souscrit avant le 30 juin 2023 pourront retirer 800 dollars en janvier au lieu de 400. Ceux qui avaient souscrit après cette date pourront retirer 600 dollars en janvier au lieu de 300. Les bénéficiaires de la circulaire n° 166, quant à eux, auront la possibilité de retirer 300 dollars en janvier, contre 150 habituellement.

Cette extension de la dérogation a été actée par deux nouvelles circulaires (n° 720 et 721), comme précisé dans un communiqué publié par le bureau de presse de la BDL en même temps que ces textes. L’institution justifie une nouvelle fois cette mesure par les « circonstances » que traverse le pays, un mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël.

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2 800 dollars depuis octobre

La banque centrale met également en avant sa mission de « préserver les liquidités pour assurer les bases de la croissance économique et sociale », consacrée par l’article 70 du Code de la monnaie et du crédit. Le conseil central de la BDL a validé cette décision le 24 décembre.

Les modalités de retrait n’ont, a priori, pas changé. La dérogation est prévue pour prendre fin après janvier, bien qu’elle ait déjà été prolongée depuis octobre. Selon la BDL, 431 448 déposants ont bénéficié des deux mécanismes depuis leurs lancements respectifs, pour un total de 3,24 milliards de dollars retirés.

Valables jusqu’en juin 2025, sauf modification de leur date d’expiration, les circulaires n° 158 et 166 font partie des dispositifs mis en place par la BDL depuis le début de la crise bancaire, il y a cinq ans, afin de compenser partiellement les restrictions illégales imposées par les banques sur les comptes en « lollars » ouverts avant fin 2019.

Publiée le 8 juin 2021, la circulaire n° 158 a été prolongée à trois reprises. Les déposants qui y ont souscrit avant le 30 juin 2023 peuvent normalement retirer 400 dollars par mois (jusqu’à 4 800 dollars par an, avec un plafond total de 50 000 dollars), contre 300 dollars pour ceux ayant souscrit après cette date (soit 3 600 dollars par an). Avec la dérogation, ils ont pu retirer un total de 2 800 dollars depuis octobre, soit 1 200 dollars le premier mois (trois fois le montant initial), puis 800 dollars en novembre et décembre.

Quant à la circulaire n° 166, publiée le 3 février 2024 pour remplacer la circulaire n° 151, elle permet aux déposants non éligibles à la circulaire n° 158 de retirer 150 dollars « frais » par mois (avec un plafond total de 4 350 dollars). Grâce à la dérogation, ils ont pu retirer 1 050 dollars entre octobre et décembre : 450 dollars le premier mois, puis 300 dollars en novembre et décembre.

Le financement de ces dérogations est partagé entre les banques et la BDL. Les réserves de change de cette dernière ont diminué de plus d’un demi-milliard entre fin septembre et mi-décembre, bien qu’elles affichent un niveau en hausse de 9,1 % par rapport à mi-décembre 2023, selon BlomInvest.