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Nos Lecteurs ont la Parole

Passion dévorante, sans relâche, ni lâcheté, ni lâcher prise

Quelle est cette histoire d’amour ? Cette passion intense et fulgurante où se succèdent plaisir et souffrance, satisfaction et amertume, joie et affliction, sensualité et platonisme, angélisme et perversité ?

Pourquoi es-tu tellement présent ? Présent et attachant, jusqu’à la hantise, jusqu’à peut-être l’aberrance, jusqu’à l’absurdité. Si brûlant ? Oui, tu brûles en moi, dans ma tête, mon corps, mon esprit, mes veines, mes entrailles... jusqu’à l’obsession. Brûlant jusqu’au déraisonnable, jusqu’à la folie. Brûlant et déraisonnable et par-dessus le marché, trépidant et fougueux !

Suis-je en train de rechercher un mirage, une idée impossible ? L’impossible de cette présence absolue, exigée et répudiée à la fois. Ce sentiment étrange, cette hantise, cette focalisation incontrôlable. Cette domination qui me tient à la gorge et qui s’empare de moi et de tout mon être. Avec, à chaque fois, cette lassitude qui me semble étrange parce que, comme toujours, et sans t’en vouloir, je reste et persiste à te chérir. Tu me fais mal, tu me mines, tu me consumes jusqu’à la lie, et je t’aime quand même, jusqu’à la folie, sans doute.

Tu me lâches ! Seul et éperdu, je me bats encore et encore pour toi, rien que pour toi. Avec les larmes, mais je me bats sans relâche, sans lâcheté et sans lâcher prise. Ne dit-on pas que tant qu’on se bat, ça va ? Avec toi, je ne sais plus, au juste, si cela est encore vrai. Si cela a toujours un sens pour moi.

J’ai envie de te haïr mais je n’arrive pas, de plier bagage et te plaquer mais en vain, malgré les inquiétudes, les préoccupations et la peur du lendemain.

À chaque fois, je me demande quelle sorte de relation me lie à toi ? Quel est ce mal nécessaire qui m’oblige à souffrir pour toi avec endurance et grandeur ? À chaque fois, en silence, dans la discrétion la plus totale.

Aragon, suivi par Brassens, ont-ils eu raison de clamer qu’il n’y avait pas d’amour heureux ? Au regard de l’expérience avec toi, probablement, que la réponse est affirmative.

Au point de m’interroger à propos, suis-je masochiste ? Suis-je sado-maso? Suis-je stupide ? Suis-je une loque ? Suis-je une carpette ? Un

essuie-pieds ?

Qu’as-tu fait des rêves, des ambitions et des projets ? De ceux qu’on aime, partis comme des automates, sous des cieux tout au plus, réfléchis, graves, dynamiques, rentables, productifs, ordonnés. Mais, en revanche, en deçà d’une lune austère, anonyme, sans cœur et sans âme où l’on n’est qu’un simple numéro insignifiant.

Tu me fais mal ? Oui et sans le moindre doute. Tu me ronges de l’intérieur ? Oui et encore oui. Tu me laisses en miettes dans mon chagrin ? À coup sûr. Tu es outrageusement intrusif ? Ça va sans dire.

Je suis tellement aveuglé et obsédé que je suis devenu incapable de m’interroger sur ce que je suis, ce que je fais, sur l’avenir et les possibilités de m’en sortir. Probablement, une tare pathologique intéressante pour la médecine psychiatrique. Les critiques, oh combien nombreuses, qui me sont adressées, je ne les vois plus, je ne les entends plus. Je m’y suis fait une raison, sans le savoir, sans le penser et sans le vouloir. Oui, c’est comme ça. C’est incontrôlable et incontournable, ça me dépasse, ça me démange, ça me ronge, mais je n’y peux rien.

Il paraît que, généralement, les grandes passions ne durent pas trop, ne sont pas vraiment stables dans la durée. Et pourtant, avec toi, plus tu me fais mal, plus tu me fais souffrir et plus je t’aime, et cela, en dépit de tout et depuis des lustres.

Je ne te cache pas que je brûle d’envie de continuer ce parcours hors normes, cette histoire d’amour insolite avec toi, dans la sérénité, le calme, la quiétude et surtout la paix du cœur et de l’esprit. Loin de tout ce que tu me fais vivre comme sanglots, émotions, sursauts, poussées d’adrénaline et sensations fortes.

Je sais que tu le désires profondément. Mais tu n’y arrives pas, tant les choses sont compliquées et embrouillées. C’est ce qui fait peut-être ton ambiguïté et, en même temps, ton charme. Ton for intérieur, ta conviction intime et également ton secret impénétrable et insaisissable. C’est ce qui me fait taire à chaque fois. C’est ce qui te donne les plus larges circonstances atténuantes, en ta faveur.

Pourquoi es-tu toujours silencieux? Mais parles, réponds, dis quelque chose. Ton silence me tue, m’exaspère. Tu me mets hors de moi. Tu vis dans le déni ? Ou plutôt, tu es toujours dans le paradoxe, dans l’indéchiffrable, dans l’illogisme excusable! Descartes doit se retourner avec toi, mille fois dans sa tombe !

Aucune réaction. Pas même un traître mot. Tu m’exaspères. Tu me tues. Mais, mais... tu pleures ? Je remarque une larme frêle et solitaire qui coule sur ta joue. Et toujours en silence. À chaque fois, dans la discrétion, la grandeur et la pudeur qui te sont propres.

En permanence, je me fais du mauvais sang. Je suis fatigué. À la fin, je me tais à mon tour. Par lassitude ou par dépit. Mais, avant de me taire, je tiens à te dire, comme le dit la chanson Jojo de Brel, « tu frères encore » et que je t’aime trop, même si tu me fais mal. Même si tu me juges sévèrement, sans pitié ni demi-mesure. Et que, malgré ton sale caractère, même si tu es bouillant, emporté et impulsif, je ne te lâcherai guère. Tu as tellement de qualités qui font que je dois, comme à chaque fois, prendre mon mal en patience et mon courage à deux mains, pour boucler, non pas ma valise, mais cette fois, ma gueule et garder ce sacré silence candide, rêveur et méditatif, tout en pleurant sur notre sort commun incertain, sur cette détermination qui échappe à la volonté, sur cette fatalité qui nous talonne sans fin.

Une effervescence de sentiments pour un destinataire mystérieux. Je laisse à chacun le soin de l’identifier. N’a-t-il pas été dit à juste titre que dans la vie tout est perception ?

Avocat à la Cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Quelle est cette histoire d’amour ? Cette passion intense et fulgurante où se succèdent plaisir et souffrance, satisfaction et amertume, joie et affliction, sensualité et platonisme, angélisme et perversité ? Pourquoi es-tu tellement présent ? Présent et attachant, jusqu’à la hantise, jusqu’à peut-être l’aberrance, jusqu’à l’absurdité. Si brûlant ? Oui, tu brûles en moi, dans ma tête, mon corps, mon esprit, mes veines, mes entrailles... jusqu’à l’obsession. Brûlant jusqu’au déraisonnable, jusqu’à la folie. Brûlant et déraisonnable et par-dessus le marché, trépidant et fougueux ! Suis-je en train de rechercher un mirage, une idée impossible ? L’impossible de cette présence absolue, exigée et répudiée à la fois. Ce sentiment étrange, cette hantise, cette focalisation incontrôlable. Cette...
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