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Moyen-Orient - Syrie

L'armée russe se retire en partie de Syrie, mais ne compte pas quitter ses deux bases stratégiques

Alors que l'avenir des troupes russes en Syrie reste en suspens, d'importants redéploiements de soldats et des évacuations de matériels et d'officiers ont été ordonnés par Moscou.

L'armée russe se retire en partie de Syrie, mais ne compte pas quitter ses deux bases stratégiques

Des images satellites de Maxar Technologies prises le 13 décembre 2024 montrant deux avions-cargos dans la base militaire russe de Hmeimim dans la province de Lattaquié. Photo AFP

La Russie retire ses forces militaires des lignes de front dans le nord de la Syrie et des postes situés dans les montagnes alaouites, mais elle ne quitte pas ses deux principales bases dans le pays après la chute du président Bachar el-Assad, ont déclaré quatre responsables syriens à l'agence Reuters.

Le renversement du président Assad, qui avait forgé une alliance étroite avec Moscou, tout comme son père, l'ancien président Hafez el-Assad, suscite de nombreuses questions sur l'avenir des bases russes : la base aérienne de Hmeimim à Lattaquié et la base navale de Tartous.

Des images satellitaires prises vendredi montrent ce qui semble être au moins deux Antonov AN-124, parmi les plus grands avions cargo au monde, stationnés à la base de Hmeimim, avec leurs nez ouverts, apparemment prêts à charger du matériel. Au moins un avion-cargo a décollé samedi pour la Libye, selon un responsable de la sécurité syrienne stationné à l'extérieur de la base.

« Le peuple syrien aura le dernier mot »

Des sources militaires et sécuritaires syriennes en contact avec les Russes ont indiqué que Moscou retirait ses forces des lignes de front et rapatriait certains équipements lourds, ainsi que des officiers syriens de haut rang. Cependant, ces sources ont affirmé que la Russie ne prévoyait pas de quitter ses deux bases principales pour le moment.

Par ailleurs, un officier supérieur de l'armée syrienne en contact avec l'armée russe a confié que certains équipements et officiers très haut placés étaient renvoyés à Moscou, mais que l'objectif à ce stade était de se regrouper et de se redéployer en fonction des développements sur le terrain.

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Un haut responsable rebelle proche de la nouvelle administration intérimaire a fait savoir que la question de la présence militaire russe en Syrie et des accords passés entre le gouvernement Assad et Moscou n'était pas à l'ordre du jour. « Cela sera discuté lors de futures négociations, et le peuple syrien aura le dernier mot », a déclaré ce responsable, ajoutant que Moscou avait établi des canaux de communication. « Nos forces sont maintenant à proximité de la base russe à Lattaquié », a-t-il ajouté sans donner plus de détails.

Le Kremlin a annoncé que la Russie était en discussion avec les nouveaux dirigeants syriens au sujet des bases. Une source russe sous couvert d'anonymat a confirmé que des discussions étaient en cours et que la Russie ne se retirait pas de ses bases. Toutefois, il reste difficile de déterminer immédiatement comment Ahmad al-Chareh, le chef rebelle syrien de Hay'at Tahrir el-Cham (HTC), également connu sous le nom d'Abou Mohammed al-Jolani, envisageait l'avenir des bases russes à long terme.

Bases stratégiques et postes d'écoute

Le président russe Vladimir Poutine, dont l'intervention en 2015 dans la guerre civile syrienne avait aidé Bachar el-Assad à rester au pouvoir malgré les appels occidentaux à son renversement, a accordé au président déchu l'asile en Russie après avoir facilité sa fuite dimanche.

Moscou soutient la Syrie depuis le début de la guerre froide et avait reconnu son indépendance en 1944, lorsque Damas cherchait à se libérer du mandat français. Pendant longtemps, l'Occident a considéré la Syrie comme un satellite de l'Union soviétique.

Les bases en Syrie sont une composante essentielle de la présence militaire mondiale de la Russie : la base navale de Tartous héberge le seul centre de réparation et de ravitaillement méditerranéen de Moscou, tandis que Hmeimim est une base stratégique majeure pour ses opérations militaires et mercenaires en Afrique.

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La Russie dispose également de postes d'écoute en Syrie, gérés conjointement avec des stations syriennes de surveillance des signaux, selon des sources militaires syriennes et des renseignements occidentaux. L'installation de Tartous date de 1971, et après l'intervention russe dans la guerre civile pour soutenir Assad, Moscou a obtenu en 2017 un bail gratuit de 49 ans.

Yoruk Isik, analyste géopolitique basé à Istanbul et directeur de Bosphorus Observer, a indiqué que la Russie utilisait probablement des avions cargo pour transporter du matériel via le Caucase, puis vers la base aérienne d'al-Khadim en Libye.

Sur l'autoroute reliant la base de Hmeimim à celle de Tartous, un convoi russe de véhicules de combat d'infanterie et de véhicules logistiques a été vu se dirigeant vers la base aérienne, selon un journaliste de Reuters. Le convoi s'était arrêté en raison d'une panne sur l'un des véhicules, avec des soldats sur place travaillant à résoudre le problème.

« Qu'il s'agisse des Russes, des Iraniens ou de l'ancien gouvernement qui nous oppressait et nous privait de nos droits... nous ne voulons aucune intervention, qu'elle soit russe, iranienne ou autre », a déclaré Ali Halloum, un habitant de Lattaquié résidant à Jablé.

À Hmeimim, des journalises sur place ont observé des soldats russes se déplaçant normalement autour de la base, ainsi que des avions dans les hangars. Des images satellites prises le 9 décembre par Planet Labs montraient au moins trois navires de la flotte méditerranéenne russe – deux frégates lance-missiles et un pétrolier – amarrés à environ 13 kilomètres au nord-ouest de Tartous.

La Russie retire ses forces militaires des lignes de front dans le nord de la Syrie et des postes situés dans les montagnes alaouites, mais elle ne quitte pas ses deux principales bases dans le pays après la chute du président Bachar el-Assad, ont déclaré quatre responsables syriens à l'agence Reuters. Le renversement du président Assad, qui avait forgé une alliance étroite avec Moscou,...
commentaires (2)

Depuis quand on demande l’avis d’un usurpateur sanguinaire à se retirer du pays qu’il a sciemment détruit en anéantissant son peuple? Poutine lui ne demande jamais la permission d’envahir ou de de détruire tout pays qu’il compte occuper par la force. Alors avis aux occidentaux qui lui ont permis de se sentir invincible de lui montrer le contraire de ce qu’il prêche. Il faut lui donner une leçon qu’il ne risque pas d’oublier. Assez de lâcheté et de soumission aux plus tyrannique, cela ne présage aucune solution dans le monde.

Sissi zayyat

12 h 16, le 15 décembre 2024

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Commentaires (2)

  • Depuis quand on demande l’avis d’un usurpateur sanguinaire à se retirer du pays qu’il a sciemment détruit en anéantissant son peuple? Poutine lui ne demande jamais la permission d’envahir ou de de détruire tout pays qu’il compte occuper par la force. Alors avis aux occidentaux qui lui ont permis de se sentir invincible de lui montrer le contraire de ce qu’il prêche. Il faut lui donner une leçon qu’il ne risque pas d’oublier. Assez de lâcheté et de soumission aux plus tyrannique, cela ne présage aucune solution dans le monde.

    Sissi zayyat

    12 h 16, le 15 décembre 2024

  • "… L'armée russe ne compte pas quitter ses deux bases stratégiques …" - qui veut parier avec moi qu’ils vont les échanger contre la livraison de Bashar et de ses sbires à la justice syrienne?

    Gros Gnon

    20 h 12, le 14 décembre 2024

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