L'ancien Premier ministre Saad Hariri s'est félicité samedi de la chute du régime syrien de Bachar el-Assad, le décrivant comme « intimidant les personnes et les groupes et exerçant le pouvoir de manière arbitraire », et a affirmé qu'il attendait ce jour depuis longtemps.
« Assad est tombé... C'est le jour que j'attendais depuis cette heure sombre », a écrit M. Hariri sur X dans une référence à l'assassinat de son père l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005 à Beyrouth. « Comme je suis heureux de vous voir crier la voix de la liberté à Damas, après qu'elle a été libérée de sa grande prison. Aujourd'hui, vous célébrez les noces de la Syrie avec la chute de son dictateur, qui terrorisait les Syriens et les Libanais et faisait chanter les Arabes et le monde entier », a-t-il ajouté.
Rafic Hariri a été assassiné à Beyrouth, un meurtre largement attribué au régime syrien et au Hezbollah.
Vendredi, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Damas pour célébrer la chute du régime. Dimanche dernier, les forces rebelles ont annoncé son effondrement et la « libération » de Damas après une offensive de 12 jours, qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Assad.
« Le régime qui a vendu la Palestine pendant plus d'un demi-siècle est tombé, après avoir vendu le plateau du Golan à bas prix et s'être vendu lui-même contre des paiements ou une protection contre son propre peuple. Assad est tombé, et le masque est tombé, exposant sa lâcheté et sa trahison même à ses plus proches associés », a déclaré M. Hariri.
Selon l'agence Reuters, Bachar el-Assad « n'a confié à presque personne son intention de fuir la Syrie alors que son règne s'effondrait (...) Ses collaborateurs, ses fonctionnaires et même ses proches ont été trompés ou maintenus dans l'ignorance ».
Prise de conscience
« La chute du dictateur ne signifie pas grand-chose s'il n'est pas aussi mis un terme à sa politique, basée sur l'intimidation des personnes et des groupes et l'exercice d'un pouvoir arbitraire. Seule la fin de ces pratiques garantira la résurrection de la Syrie en tant que patrie et État pour l'ensemble de son peuple. Cela prouverait aux Syriens et au monde que leur révolution est trop grande pour tomber dans le piège des conflits et du chaos tendu par Assad et trop forte pour être déréglée par l'extrémisme », a-t-il poursuivi.
M. Hariri a ajouté que « la prise de conscience des Syriens et des dirigeants de leur révolution a étonné le monde, donné l'exemple du renoncement à la violence et à la vengeance, et montré le vrai visage de la révolution ».
« La plus grande leçon reste la préservation de ce qui a été réalisé et l'achèvement de la transition civilisée du pouvoir, qui transformera l'ancienne Syrie d'Assad en une Syrie du peuple et de la liberté. Au Liban, nous avons dit adieu à la Syrie (...) et nous nous sommes réunis pour renouveler l'engagement et tenir la promesse pour nos enfants, pour notre présent et pour l'avenir. »
En 2022, Saad Hariri a suspendu sa carrière politique pour plusieurs raisons, notamment l'influence de l'Iran au Liban, qui s'exerce notamment à travers le Hezbollah.
On ne peut pas dire qu’il a tout fait pour obtenir justice pour son père. Il avait beaucoup d’atouts en main pour combattre les assassins mais a préféré un raccourci qui ne l’honore pas et qui s’est avéré néfaste pour ses ambitions politiques puisque pas à la hauteur. On ne peut pas s’improviser grand homme.
13 h 33, le 15 décembre 2024