Un monument du PSNS vandalisé dans le Akkar remplacé par un hommage à l'armée

Des villageois ont saccagé et détruit un monument du Parti syrien national social (PSNS) jeudi à Tikrit, dans le Akkar au Liban-Nord, rapporte notre correspondant Michel Hallak. Selon nos informations, il s'agit de jeunes Libanais qui ont détruit une plaque commémorant « le martyre » de l'un des membres du PSNS, Ali Ghazi Taleb, originaire de la localité et « héros de l'opération d'Arnoun en 1985 » au Liban-Sud. L'homme s'était alors tué en fonçant sur des soldats israéliens et avait ainsi « fait plus de 25 morts et blessés » parmi eux, selon le site du PSNS.

Dans une vidéo envoyée par notre correspondant, on peut voir plusieurs personnes attroupées sur une place du village, devant la stèle commémorative. Certaines sont juchées sur le monument en pierre et agitent le drapeau de la révolution syrienne, d'autres décrochent et jettent les plaques du monument. Un homme crie « la Zaoubaa est tombée ! Contre l'injustice et l'obscurantisme ! », en faisant référence à l'emblème du parti et au nom de son aile militaire, les « Aigles de la Zaoubaa ».

Une banderole rendant hommage à l'armée libanaise sur un monument à Tikrit, dans le Akkar, le 13 décembre 2024. Photo envoyée par notre correspondant

Le drapeau de la révolution syrienne a ensuite été enlevé et remplacé vendredi par une banderole recouvrant le monument entier et rendant hommage « aux martyrs de l'armée libanaise », et notamment « au héros de l'opération d'Arnoun Ali Ghazi Taleb ». Cette banderole a été placée « en accord avec les autorités du village et avec la famille du martyr, qui ont soutenu l'idée », selon les informations de notre correspondant.

Dimanche dernier, le régime de Bachar el-Assad a été renversé en Syrie par une offensive rebelle menée par le groupe jihadiste Hay'at Tahrir al-Cham (HTC). Le Parti syrien national social est un allié du Hezbollah et du régime Assad. Il a été fondé en 1932 par Antoun Saadé, qui avait été condamné à mort par la justice libanaise et exécuté le 8 juillet 1949. Ce parti préconise la création d'un État-nation de la Grande Syrie couvrant le Croissant fertile, y compris la Syrie actuelle, le Liban, l'Irak, le Koweït, la Jordanie, la Palestine, Chypre, le Sinaï, la province de Hatay et la Cilicie, sur la base des frontières géographiques et de l'histoire commune.