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Société - Rapport

Se basant sur quatre frappes « emblématiques » au Liban, Amnesty accuse Israël de « crimes de guerre »

L'ONG demande à la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête en raison de ce qu'elle décrit comme une « atteinte délibérée » à des civils.

Se basant sur quatre frappes « emblématiques » au Liban, Amnesty accuse Israël de « crimes de guerre »

Un pompier sur le site d'une frappe près de Dhour el-Abadiyé, dans le caza de Aley, le 12 novembre 2024. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Quatre frappes israéliennes au Liban, ayant tué au moins 49 civils et anéanti des familles entières, ont été menées sur des bâtiments résidentiels sans avertissement, et toujours sans la moindre preuve d’avoir visé des objectifs militaires, révèle un rapport d’Amnesty International jeudi 12 décembre. L’ONG a ainsi documenté des frappes menées à al-Aïn (Békaa) le 29 septembre, Aïto (Liban-Nord) le 14 octobre, Baalbeck le 21 octobre et l’attaque sur le siège de la municipalité de Nabatiyé (Liban-Sud) le 16 octobre. 

Après avoir enquêté sur les lieux, analysé les images satellites et des dizaines de photos et vidéos de sources locales, et interrogé 35 survivants et témoins, Amnesty International demande à la Cour pénale internationale(CPI) d’ouvrir une enquête pour « crimes de guerre » israéliens, en raison de ce qu'il décrit comme une « atteinte délibérée » à des civils.

« Ces quatre attaques sont emblématiques du mépris choquant d’Israël pour la vie des civils au Liban et sa volonté de bafouer le droit international », lance Erika Guevara Rosas, une responsable d’Amnesty. 

Des familles décimées 

À al-Aïn et Baalbeck, deux familles ont été décimées dans des frappes nocturnes israéliennes sur leurs maisons, sans qu’Amnesty International ne trouve aucune preuve de présence d'objectifs militaires dans les bâtiments ou leurs environs immédiats.

À al-Aïn, la frappe israélienne a détruit la maison de la famille syrienne el-Chaar, tuant ses neuf membres, vers 4h50. Le moukhtar du village a ainsi déclaré à l’ONG : « C'est une maison civile, il n'y a aucune cible militaire dans cette maison. Elle est pleine d'enfants. Cette famille est bien connue dans le village. » Le 21 octobre, vers 5h45, c’est un bâtiment du quartier Nabi Inaam à Baalbeck qui est directement visé, tuant six personnes de la famille Osmane, deux femmes et quatre enfants, et en blessant les sept autres.

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Le témoignage à l’ONG de Fatima Drai, qui a perdu ses deux fils, Hassan (5 ans) et Hussein (3 ans) dans l’attaque, est poignant : « Mon fils m'a réveillée, il avait soif et voulait boire. Je lui ai donné de l'eau, il est retourné se coucher en serrant son frère dans ses bras. […] j'ai souri et je me suis dit que je dirais à son père comment allait notre fils lorsqu'il reviendrait. Je suis allée prier, et puis tout autour de moi a explosé. Une bouteille de gaz a explosé, brûlant mes pieds et, en quelques secondes, elle a consumé la chambre de mes enfants. »

23 pour un

Le 14 octobre, une frappe israélienne inédite vise un bâtiment de Aïto, dans la région de Zghorta au Liban-Nord, à plus de 115 kilomètres de la frontière Sud. Elle tue 23 civils déplacés du Liban-Sud, et un homme nommé Ahmad Fakih, la cible présumée de l’attaque, que les survivants de l’attaque pensent lié au Hezbollah. C’est un peu après l’arrivée de l’homme dans la maison qu’Israël la bombarde, avec une bombe aérienne de la série Mk-80, soit une bombe d'au moins 500 livres (227 kilos), précise Amnesty. Sur les lieux, l’ONG ne constate pourtant que « des livres pour enfants, des jouets, des vêtements et des ustensiles de cuisine » parmi les décombres de la maison détruite.

Pour rappel

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La plus jeune victime était Aline, un bébé de cinq mois, projeté de la maison dans un camion voisin et retrouvé par les secouristes le lendemain de l’attaque. Une survivante, Jinane Hijazi, qui a perdu sa fille de 11 mois, Rouqayya Issa, a déclaré à l’ONG : « J'ai tout perdu, toute ma famille, mes parents, mes frères et sœurs, ma fille. J'aurais voulu mourir ce jour-là aussi. »

Même si Israël avait pour objectif de viser Ahmad Fakih, Amnesty demande à ce que cette attaque soit enquêtée comme un crime de guerre, au vu des « moyens et méthode » utilisés par Israël. 

Le siège municipal de Nabatiyé

Amnesty documente enfin la frappe le 16 octobre sur le siège municipal de Nabatiyé, ayant lieu au moment où l'unité de crise de la municipalité se réunissait pour coordonner les livraisons d'aide, y compris de nourriture, d'eau et de médicaments, pour les déplacés fuyant les bombardements plus au Sud. La frappe israélienne a tué 11 civils, dont le maire, et blessé au moins trois autres personnes. L’ONG n'a trouvé aucune preuve d'une cible militaire au siège municipal au moment de l'attaque.

Les frappes israéliennes sur le Liban ont fait, depuis octobre 2023, plus de 4.000 morts, selon un bilan, toujours provisoire, du ministère de la Santé.

Quatre frappes israéliennes au Liban, ayant tué au moins 49 civils et anéanti des familles entières, ont été menées sur des bâtiments résidentiels sans avertissement, et toujours sans la moindre preuve d’avoir visé des objectifs militaires, révèle un rapport d’Amnesty International jeudi 12 décembre. L’ONG a ainsi documenté des frappes menées à al-Aïn (Békaa) le 29...
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Natanyahou : un criminel de guerre, qui l'aurait cru ? Certainement pas les américains qui lui fournissent les armes et les aides. Amnesty International, une ONG forcément antisémite, sera bientôt menacée d'extinction par les américains.

KERBAJE Eli

03 h 54, le 16 décembre 2024

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Commentaires (1)

  • Natanyahou : un criminel de guerre, qui l'aurait cru ? Certainement pas les américains qui lui fournissent les armes et les aides. Amnesty International, une ONG forcément antisémite, sera bientôt menacée d'extinction par les américains.

    KERBAJE Eli

    03 h 54, le 16 décembre 2024

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