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Moyen-Orient - FOCUS

Retour sur l’accord de 1974 : la fin du désengagement sur le plateau du Golan

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis fin à « l’accord de désengagement » de 1974 ce dimanche, peu de temps après la chute du régime Assad. 

Retour sur l’accord de 1974 : la fin du désengagement sur le plateau du Golan

Des chars israéliens prennent position à la frontière avec la Syrie, près du village druze de Majdal Shams, sur le plateau du Golan occupé par Israël, le 8 décembre 2024. Jalaa Marey/AFP

Dimanche, alors que les Syriens célébraient à Damas la chute de la famille Assad, au pouvoir depuis 54 ans, après une offensive rebelle réussie menée par les forces djihadistes de Hay’at Tahrir al-Cham (HTC), le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il avait ordonné aux troupes israéliennes de s’emparer d’une « zone tampon » sur les hauteurs du Golan. Les troupes israéliennes se sont rapidement positionnées dans les villages situés à l’intérieur de la zone démilitarisée et ont posté des soldats sur le versant syrien du mont Hermon, un site stratégique qui surplombe une grande partie du sud de la Syrie, y compris la capitale Damas. 

« Nous ne permettrons à aucune force hostile de s’établir à notre frontière », a déclaré le Premier ministre, affirmant que le retrait des troupes syriennes de la région nécessitait une intervention israélienne, mettant ainsi fin à l’accord de cessez-le-feu de 1974 entre les deux pays.

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Un accord fragile sous l’égide des Nations unies

L’accord de désengagement, négocié sous les auspices des Nations unies et patronné par le secrétaire d’État américain Henry Kissinger, a été signé le 31 mai 1974 sous le mandat de l’ancien président syrien Hafez el-Assad. Il visait à mettre fin aux hostilités entre Israël et la Syrie et à établir des lignes de séparation claires sur les hauteurs du Golan. L’accord a été conclu après la guerre d’octobre 1973, au cours de laquelle les forces syriennes ont lancé une attaque surprise pour récupérer le territoire perdu au cours de la guerre des Six-Jours en juin 1967. Malgré les gains initiaux de la Syrie, Israël a finalement tenu et a conservé son emprise sur le plateau du Golan, soulignant ainsi la nécessité d’une résolution diplomatique. L’accord de désengagement a délimité une zone démilitarisée (DMZ), connue sous le nom de ligne Alpha, qui devait être surveillée par la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (Fnuod), nouvellement créée, dans le but d’éviter des confrontations militaires directes.

Pendant des décennies, l’accord a été respecté, bien que de manière ténue. La DMZ est devenue une zone tampon où ni les troupes israéliennes ni les troupes syriennes n’étaient autorisées à opérer, tandis que les zones adjacentes étaient soumises à des limitations strictes de l’activité militaire. Bien que des violations sporadiques aient eu lieu, l’accord a largement réussi à éviter un retour à une guerre ouverte. Contrairement à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui opère avec un mandat plus robuste dans le sud du pays, le rôle de la Fnuod était strictement observationnel. Elle a patrouillé dans la zone tampon, veillé au respect des termes de l’accord et signalé les violations au Conseil de sécurité des Nations unies.

L’annexion du Golan : Israël renforce son emprise

L’annexion formelle par Israël du plateau du Golan en 1981 – une décision jamais reconnue par la communauté internationale, à l’exception des États-Unis, qui ont reconnu la souveraineté d’Israël sur la région en 2019, sous la première présidence de Donald Trump – a ancré le contrôle de l’État hébreu sur le territoire. Presque immédiatement après s’en être emparé, Israël a commencé à y construire des colonies, actuellement au nombre de 30, où vivent environ 25 000 Israéliens juifs aux côtés de 20 000 Syriens druzes qui sont restés dans leurs villages.

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La guerre civile syrienne : l’érosion du statu quo

Cependant, le calme relatif a commencé à s’éroder avec le début de la guerre civile syrienne en 2011. Le conflit a provoqué de l’instabilité dans la région, car diverses factions armées, y compris des groupes extrémistes liés à l’État islamique, ont émergé dans les zones frontalières du Golan. En 2014, plusieurs Casques bleus de la Fnuod ont été enlevés par des militants, obligeant la mission à se retirer temporairement de postes d’observation clés. En outre, la poursuite des frappes aériennes israéliennes contre des cibles iraniennes et du Hezbollah en Syrie a aggravé les tensions, rendant le cadre de désengagement de plus en plus obsolète. 

L’arrivée de troupes russes dans la zone démilitarisée après que le pays a aidé le régime d’Assad en 2015 a contribué à désamorcer les tensions dans la région. Les 15 avant-postes russes, dont un construit en septembre dernier, ont été abandonnés par les forces de Moscou lorsque le régime Assad s’est effondré au cours du week-end, laissant derrière lui un vide sécuritaire qu’Israël a rapidement exploité à son avantage. 

Dimanche, alors que les Syriens célébraient à Damas la chute de la famille Assad, au pouvoir depuis 54 ans, après une offensive rebelle réussie menée par les forces djihadistes de Hay’at Tahrir al-Cham (HTC), le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il avait ordonné aux troupes israéliennes de s’emparer d’une « zone tampon » sur les hauteurs du Golan. Les...
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