Washington a débloqué 20 milliards de dollars pour l'Ukraine, sa part du prêt de 50 milliards promis par le G7 et qui sera remboursé par les intérêts des avoirs russes gelés du fait des sanctions, se pressant avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
"Les États-Unis ont donné suite à leur engagement d'octobre (...), en transférant ces fonds" sur le fonds intermédiaire dédié à l'Ukraine de la Banque mondiale, "par l'intermédiaire duquel ils seront mis à la disposition de l'Ukraine", a annoncé mardi le département américain du Trésor dans un communiqué.
Après des mois de discussions, les dirigeants du G7 avaient conclu en octobre un accord pour utiliser les intérêts générés par les avoirs souverains russes gelés dans leurs juridictions du fait des sanctions prises par les pays occidentaux, afin de garantir un prêt de 50 milliards de dollars en faveur de l'Ukraine. "Ces fonds – financés par les recettes exceptionnelles provenant des actifs immobilisés de la Russie – fourniront à l'Ukraine un soutien essentiel", a déclaré la secrétaire au Trésor, Janet Yellen. L'administration Biden s'évertue à accélérer son aide à l'Ukraine avant la passation de pouvoirs à l'administration Trump le 20 janvier, et avait annoncé samedi une aide estimée à 988 millions de dollars à Kiev.
Le président élu républicain a en effet martelé son intention de réduire l'aide américaine à l'Ukraine. Il a redit que Kiev doit s'attendre à "probablement" moins d'aide des Etats-Unis, dans une interview diffusée dimanche - la veille de sa rencontre à Paris avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Détermination"
"En ce moment même, (Vladimir) Poutine engage notre coalition dans une compétition de volontés, comptant sur nous pour nous fatiguer et finalement battre en retraite", a mis en garde Janet Yellen. Mais elle a évoqué le "message de détermination sans équivoque" apporté avec cet accord du G7, "en faisant en sorte que la Russie supporte de plus en plus les coûts de sa guerre, à la place des contribuables" des pays occidentaux.
Les alliés européens de l'Ukraine craignent un désengagement des Etats-Unis dans ce conflit voire des pressions américaines pour un accord au détriment de Kiev. Donald Trump menace également de faire sortir les Etats-Unis de l'Otan, demandant aux Alliés de contribuer davantage financièrement. "Soutenir l'Ukraine, c'est aussi vital pour l'intérêt national des États-Unis. Laisser tomber l'Ukraine encouragerait encore l'agression menée par (Vladimir) Poutine et mettrait en péril la sécurité de nos alliés de l'Otan en Europe, que nous sommes engagés par traité à défendre", a précisé le département du Trésor. Le G7 rassemble sept des économies les plus avancées au monde: Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni.
Le montant des actifs russes gelés dans ces pays - pour une large partie en Belgique auprès de la chambre de compensation Euroclear - s'élève à quelque 300 milliards d'euros qui génèrent jusqu'à trois milliards d'euros de revenus par an.
"Les États-Unis ont donné suite à leur engagement d'octobre (...), en transférant...
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