Au lendemain de la chute du régime syrien de Bachar al-Assad, le député Samy Gemayel, chef du parti Kataëb, a décrété la fin « de toutes les formes de tutelle extérieure sur le Liban » pour la première fois en 35 ans. « La tutelle du Hezbollah est terminée, la tutelle de l’Iran et de la Syrie est terminée, et aujourd’hui le Liban est libre, libre, libre », a-t-il affirmé. « Nous ne sommes qu’au début du chemin, il reste beaucoup à faire, et les problèmes du pays ne sont pas résolus », a-t-il toutefois nuancé. « Nous avons beaucoup de travail devant nous, et les problèmes du pays n’ont pas encore été réglés. Les armes ne constituent plus une tutelle, mais elles existent toujours », a précisé Gemayel.
S’exprimant à Bikfaya lors d’une réunion intitulée « Le Liban demeure », Samy Gemayel a déclaré : « Le peuple syrien a renversé la dictature, et c’est une victoire pour eux, mais nous avons le droit de célébrer, car ce que nous avons vécu aux mains du régime a été lourd. » Il a rappelé les « souffrances du peuple libanais, depuis l’implication syrienne dans la guerre libanaise en 1975, à travers les batailles d’Achrafieh, de Zahlé et sur l’ensemble du territoire libanais », en évoquant la présence militaire continue au Liban après la guerre civile jusqu’à leur retrait forcé vers la Syrie en 2005. Il a souligné la « résistance héroïque des combattants Kataëb contre l’occupation syrienne, symbolisée par la présidence de Bachir Gemayel, assassiné par le régime syrien. » Il a rappelé les officiers exécutés lorsque l’armée syrienne a envahi le palais de Baabda le 13 octobre, qualifiant cet acte de « dernier acte de résistance contre les Syriens ».
Il a regretté que certains de ces « héros » restent à ce jour emprisonnés en Syrie. Le chef des Kataëb a, dans ce cadre, promis de « rouvrir les dossiers des assassinats et autres crimes, y compris l’explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020 et l’assassinat de son frère Pierre Gemayel ». « Tous ceux qui ont porté atteinte au Liban devront rendre des comptes, et tous ceux qui ont blessé les Libanais seront tenus responsables », a-t-il affirmé. Il a appelé l’État à exiger « une compensation pour les torts causés au Liban par le régime syrien et à garantir la justice pour les martyrs et leurs familles. »
« Tourner la page de l’injustice »
De son côté, l’ancien candidat à la présidentielle et député de Zghorta, Michel Moawad, a affirmé lundi qu’il tournait la « page de l’injustice » et que le moment était venu que le Liban récupère sa « souveraineté », alors qu’il s’exprimait lors d’une veillée de prière devant le caveau funéraire de son père, l’ancien président libanais René Moawad, à Zghorta. René Moawad a été élu président du Liban en novembre 1989 et a été assassiné à peine quelques jours après sa prise de fonction, dans un attentat à la voiture piégée, le 22 novembre 1989. Le régime syrien a été accusé d’avoir orchestré ou facilité plusieurs autres assassinats au Liban. « 35 ans durant lesquels nous avons été privés de la justice de la terre, et il n’y a qu’un seul document dans le dossier de l’assassinat du martyr René Moawad, a-t-il dénoncé. Nous sommes restés résistants et dignes, payant le prix fort et comptant les martyrs (morts) en défendant la cause libanaise ».
« Notre responsabilité est de reconstruire le Liban, de récupérer un Liban libre, souverain et indépendant, avec une armée unique, un armement unique, la pluralité, un véritable partenariat, la justice et la dignité humaine », a déclaré Michel Moawad. « Nous célébrons ce moment pour tourner la page de l’injustice et des blessures. Aujourd’hui marque le début d’un nouveau chemin pour récupérer notre pays, notre souveraineté, notre stabilité, ainsi que notre droit à la vie, à la justice et à l’espoir », a-t-il également dit.M. Moawad a aussi salué les « détenus libanais dans les prisons syriennes, là où leur propre pays a abandonné leur cause ». « Nous espérons leur retour chez eux, a-t-il dit. Aujourd’hui, la justice a été rendue par le peuple syrien libre ».
La Syrie et le Hezbollah n’ont plus une influence peut etre. Mais des problemes majeures persistent. Le pays n’a plus d’infrastructure et le pourcentage d’employes du secteur public est tres eleve du monde. Le clientelisme est un probleme majeur.
18 h 54, le 10 décembre 2024