Michel Moawad, député de Zghorta, a affirmé lundi qu'il tournait la « page de l'injustice » et que le moment était venu que le Liban récupère sa « souveraineté », alors qu'il s'exprimait au lendemain de la chute du président syrien Bachar el-Assad, lors d'une veillée de prière devant le caveau funéraire de son père, l'ancien président libanais René Moawad, à Zghorta.
« 35 ans durant lesquels nous avons été privés de la justice de la terre, et il n'y a qu'un seul document dans le dossier de l'assassinat du martyr René Moawad, a-t-il dénoncé. Nous sommes restés résistants et dignes, payant le prix fort et comptant les martyrs (morts) en défendant la cause libanaise ».
René Moawad a été élu président du Liban en novembre 1989 et a été assassiné à peine quelques jours après sa prise de fonction, dans un attentat à la voiture piégée, le 22 novembre 1989. Le régime syrien a été accusé d'avoir orchestré ou facilité plusieurs autres assassinats au Liban.
« Notre responsabilité est de reconstruire le Liban, de récupérer un Liban libre, souverain et indépendant, avec une armée unique, un armement unique, la pluralité, un véritable partenariat, la justice et la dignité humaine », a déclaré Michel Moawad.
« Nous célébrons ce moment pour tourner la page de l'injustice et des blessures. Aujourd'hui marque le début d'un nouveau chemin pour récupérer notre pays, notre souveraineté, notre stabilité, ainsi que notre droit à la vie, à la justice et à l'espoir », a-t-il également dit.
M. Moawad a aussi salué les « détenus libanais dans les prisons syriennes, là où leur propre pays a abandonné leur cause ». « Nous espérons leur retour chez eux, a-t-il dit. Aujourd'hui, la justice a été rendue par le peuple syrien libre ».
Après 33 ans de détention en Syrie, Souheil Hamaoui, un Libanais qui avait été arrêté en décembre 1992 à son domicile de Chekka, est rentré chez lui, au Liban-Nord. Il est le premier Libanais détenu en Syrie et libéré grâce à l'avancée des rebelles qui ont fait chuter le régime de Bachar el-Assad à rentrer au pays. De nombreuses informations circulent quant à la sortie de prison de Libanais disparus pendant la guerre civile et les années d'occupation syrienne du pays. Toutefois, une seule de ces libérations a pu être confirmée jusqu'à présent, a indiqué samedi la présidente du Comité des familles des kidnappés et disparus au Liban, Wadad Halwani.
Les plus commentés
Après le « coup d’État » Salam, le tandem chiite prêt à aller de l’avant ?
La surprise Salam : une victoire, mais de nombreux défis
Guerre au Liban, chute d’Assad : le Hezbollah peut-il encore se procurer des armes ?