La nouvelle administration syrienne devrait désigner Mohammad el-Bachir comme Premier ministre du gouvernement de transition, selon la chaîne qatarie al-Jazeera. Il aura pour mission de former un nouveau gouvernement afin de gérer la phase de transition, après la fuite du président déchu Bachar el-Assad, qui a régné d'une main de fer sur la Syrie pendant 24 ans, dimanche, face à l'offensive insurgée menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Cham (HTC) dirigé par Abou Mohammad el-Jolani.
Mohammad el-Bachir était le chef du « gouvernement » proclamé par HTC à Idleb.
Dimanche, le président de la coalition nationale syrienne, Hadi el-Bahra, a déclaré à Reuters, en marge du Forum de Doha, que la Syrie devrait bénéficier d'une période de transition de 18 mois pour établir « un environnement sûr, neutre et calme » en vue de garantir des élections libres. « La Constitution déterminera si nous aurons un système parlementaire, présidentiel ou mixte. Sur cette base, nous organiserons les élections et le peuple choisira son dirigeant », a-t-il expliqué.
L'avancée des rebelles a plongé le pays dans une période d'incertitude, après 14 ans de guerre civile déclenchée par la répression sanglante des manifestations pro-démocratie, un conflit qui a fait plus de 500.000 morts.
Lundi, les rebelles ont annoncé que leur chef, Abou Mouhammad al-Jolani, s'est entretenu avec l'ex-Premier ministre Mohammed al-Jalali pour « coordonner la transition du pouvoir ». Al-Jolani, qui utilise désormais son vrai nom Ahmad al-Chareh, s'est entretenu avec M. Jalali « pour coordonner une transition du pouvoir garantissant la fourniture des services » à la population syrienne, ont indiqué les rebelles dans un communiqué, accompagné d'un bref extrait vidéo de leur entretien. Le Premier ministre à la tête du « Gouvernement de salut » du bastion rebelle dans le nord-ouest de la Syrie était également présent.
Dimanche, Abou Mohammad el-Jolani avait annoncé que « les institutions de l'État syrien seront supervisées par l'ancien Premier ministre Mohammad Jalali, jusqu'à leur remise ». Nommé par Assad en septembre, celui-ci avait exprimé sa volonté de soutenir la continuité du gouvernement.
Le ministre français sortant des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, dont le pays a rompu les relations avec la Syrie en 2012 en raison de la répression des manifestations pacifiques, a déclaré lundi que le soutien de la France à la transition politique syrienne « dépendra du respect » des droits des femmes, des minorités et du droit international.
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