Le Liban-Sud a connu une nouvelle journée de calme relatif vendredi, ponctué par quelques incidents. Ainsi, des véhicules et tanks de l’armée israélienne ont été déployés à l’intérieur de Aïtaroun, dans le caza de Bint Jbeil, après des tirs de mitrailleuse visant ce village dans le courant de la nuit. La nuit avait également été marquée par une frappe aérienne israélienne sur les bords du Litani, au niveau de Yohmor el-Chqif et Zaoutar el-Charqiyé, dans le caza de Nabatiyé. Des drones ont en outre survolé le Sud et Beyrouth pendant de longues heures. Dans la journée, l’artillerie israélienne a tiré sur Aïn Arab, dans le caza de Hasbaya, puis sur la périphérie de Marjeyoun, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Ce dernier a également fait état de bruits d’explosions entendus à Yaroun (Bint Jbeil), probablement causés par des maisons dynamitées par l’armée israélienne en position dans cette localité.En outre, un missile israélien non explosé, d’une taille particulièrement imposante, a été découvert vendredi dans la rue principale du quartier de Marj, dans la localité de Saksakiyé dans le caza de Saïda, selon notre correspondant. À vue d’œil, le projectile semble faire plus de deux mètres de long. Ce missile, qui a été trouvé enterré à plus de dix mètres de profondeur après deux jours de fouilles et de recherches, est un des plus gros que l’armée libanaise a trouvés dans les zones bombardées par Israël au cours de ses affrontements avec le Hezbollah. Toujours selon notre correspondant, le missile avait traversé au moins deux étages composant le bâtiment et pénétré dans une chambre du rez-de-chaussée de la maison de la famille Choumar. Le missile a été transporté dans un véhicule spécialisé jusqu’à la ville de Nabatiyé, puis jusqu’à un champ pour le désamorcer.
Le ministre italien de la Défense à Beyrouth
Sur le plan diplomatique, le ministre de la italien Défense, Guido Crosetto, a souligné vendredi, lors d’une visite officielle à Beyrouth, le soutien de Rome à la « stabilité du Liban », évoquant les efforts qui avaient été déployés par l’Italie pour parvenir à un cessez-le-feu ainsi que son soutien à l’armée libanaise. M. Crosetto s’est entretenu avec plusieurs responsables libanais, notamment son homologue Maurice Slim et le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun. L’ambassade d’Italie à Beyrouth a annoncé mardi dernier le lancement de neuf nouveaux projets au Liban pour un total de 5,6 millions de dollars. Les réunions ont notamment porté sur l’importance du rôle de l’unité italienne au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Avec un millier de soldats, l’Italie est en effet le deuxième pays contributeur de la Finul. Remerciant son homologue italien de son soutien à l’armée, Maurice Slim a assuré de son côté que le Liban veillait à la sécurité de la Finul et à la continuité de ses missions, malgré les attaques israéliennes contre ses sites. Il a également ajouté que « l’armée a toujours été et restera déterminée à maintenir la plus grande coopération avec la Finul, notamment en cette période où elle joue un rôle central dans le maintien de la sécurité et de la stabilité dans le Sud, en coopération étroite avec la Finul ». Il a attiré l’attention sur les violations de l’accord de cessez-le-feu par Israël.
Le comité de surveillance
Par ailleurs, les hauts gradés du groupe international de surveillance de l’accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël ont survolé la zone du sud du Litani au Liban à bord d’un hélicoptère pour observer la situation sur le terrain. Dans un communiqué, l’armée libanaise a annoncé vendredi que « le coprésident du quintette de surveillance, le major-général américain Jaspers Jeffers, le général de brigade français Guillaume Ponchin et le général de brigade libanais Edgar Lawandos, commandant du secteur sud du Litani, ont survolé en hélicoptère la zone du sud du Litani pour observer la situation sur le terrain ». « La commission tiendra sa première réunion en début de semaine prochaine », ajoute le texte. De l’autre côté de la frontière, le commandement nord de l’armée israélienne a mis en place cette semaine une nouvelle « war room », une salle de crise, dont l’objectif est de faire respecter l’accord de cessez-le-feu. Quatre commandants de brigade de réserve, dont les soldats ont déjà été démobilisés, se relaient à sa tête. Cette cellule doit collaborer avec les représentants du commandement central des États-Unis (Centcom), établis à Beyrouth.De l’autre côté de la frontière, des sirènes d’alarme ont retenti dans le nord d’Israël à midi. Selon le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, une « cible aérienne » a été interceptée par le système de défense d’Israël, sans plus de détails. De son côté, la police libanaise a annoncé l’arrestation de cinq suspects suite à des cambriolages de maisons désertées par leurs habitants pendant les campagnes de frappes intensives de l’aviation israélienne à Nabatiyé, au Liban-Sud.