La Cour suprême d'Israël a ordonné le maintien en détention de deux suspects impliqués dans l'affaire des BibiLeaks, dans l'attente de sa décision concernant un appel contre leur placement en résidence surveillée, selon le Haaretz.
La procureure générale d'Israël, Gali Baharav-Miara, a déposé cet appel après que le tribunal de Tel-Aviv a décidé de libérer le porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Eli Feldstein, ainsi qu'un réserviste non identifié de l'armée israélienne, qui resteront en détention jusqu'à lundi prochain au lieu d'être placés sous surveillance à leur domicile.
Les BibiLeaks, scandale politico-judiciaire impliquant le chef du gouvernement israélien, secouent la scène politique israélienne depuis plusieurs mois. Eli Feldstein a été accusé d'avoir obtenu et divulgué illégalement des informations militaires sensibles, dans l'espoir d'influencer l'opinion publique et d'alléger la pression exercée sur M. Netanyahu pour qu'il fasse des concessions majeures afin d'obtenir la libération des otages israéliens à Gaza.
« À mort Gali Baharav-Miara »
Benjamin Netanyahu lui-même n'a pas été inculpé, mais ses partisans ont accusé les procureurs de mener une chasse aux sorcières à des fins politiques dans un contexte d'urgence nationale.
Un résident de Jérusalem a ainsi été arrêté ce mercredi pour incitation à la haine après avoir brandi une grande pancarte appelant à la mort de la procureure générale d’Israël, a annoncé la police israélienne, citée par le Haaretz. Des photographies de l’homme, vêtu de vêtements traditionnels ultra-orthodoxes, ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux mercredi soir.
Sur ces images, on le voit debout sur une route animée de Jérusalem, tenant une affiche sur laquelle on peut lire : « Maître de l’Univers, tue Gali Baharav-Miara et ses partisans. » Quelques heures plus tard, la chaîne publique Kan a rapporté que l’homme avait été arrêté et que la police israélienne chercherait à prolonger sa détention.
Gali Baharav-Miara est actuellement au cœur d’une controverse intense opposant le Premier ministre Benjamin Netanyahu et ses partenaires de coalition – qui cherchent à la destituer en raison de ses décisions sur plusieurs affaires sensibles, dont le dossier de corruption de Netanyahu – à ceux qui la considèrent comme une défenseure de la démocratie et de l’État de droit.
Trois audiences par semaine pour Netanyahu
En parallèle, le tribunal du district de Jérusalem a rejeté la demande du Premier ministre israélien de retarder une nouvelle fois son témoignage dans le cadre de son procès pour corruption déjà en cours depuis quatre ans, arguant que les mesures de sécurité du tribunal était insuffisante pour l'accueillir. La cour a ainsi décidé que ce dernier témoignerait trois fois par semaine, de 10 heures à 16 heures.
M. Netanyahu avait précédemment demandé à ralentir le rythme de ses prochaines dépositions de trois audiences par semaine - chacune durant environ huit heures - à deux audiences non consécutives par semaine d'une durée de cinq heures chacune.
À la fin du mois dernier, la Cour a partiellement accepté sa demande de retarder son témoignage, de sorte qu'il doit maintenant commencer mardi prochain, le 10 décembre, huit jours après la date initialement fixée. Cette décision fait suite au rejet de la demande initiale du Premier ministre de retarder son témoignage de deux mois et demi.
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