Trottoirs, immeubles, avions commerciaux, chariot de pommes de terre d’un vendeur de légumes de Saïda, balcons résidentiels… Le point commun entre ces lieux et objets ? Tous ont été touchés en 2023 par des balles perdues provenant de mariages, de funérailles, de tirs de chasseurs ou de fusillades.
Et ces tirs n’épargnent personne. Deux adolescents jouant au football, une femme vivant trop près de fusillades meurtrières, une petite fille assistant à la messe des Rameaux, une autre jouant dans une cour de récréation, une femme vérifiant les réservoirs d’eau sur son toit…
Certains sont blessés, d’autres en meurent. S’il est souvent impossible d’identifier l’auteur des tirs, une chose est sûre : d’autres victimes viendront s’ajouter à cette liste, peut-être dans quelques jours, lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, et certainement l'année prochaine.
La question a été tragiquement mise en lumière par la mort, en août, de Naya Hanna, une fillette de sept ans touchée par des tirs de célébration alors qu’elle jouait dans la cour de son école à Hadath, au sud de Beyrouth. Elle a succombé à ses blessures après trois semaines d’hospitalisation.
La nouvelle proposition de loi du député Adib Abdel Massih porte son nom. Elle prévoit, outre des peines plus sévères pour les auteurs des tirs, de tenir pénalement responsables les organisateurs des événements où ces tirs ont lieu.
Reste à savoir si cette loi sera votée, puis correctement appliquée. Car les familles des victimes disent à l’unanimité à L'Orient-Le Jour et L’Orient Today souhaiter que les coupables soient punis. En attendant, la cohorte de personnes blessées et tuées par balles perdues ne cesse de croître. Au cours du mois durant lequel cette carte interactive a été conçue, une dizaine de personnes ont été touchées par des balles perdues.
Cliquez sur les icônes ci-dessous pour en savoir plus sur chacune des victimes. Cette carte sert de base de données pour les blessures et les décès dus aux balles perdues au Liban cette année, à partir des rapports des médias, des informations envoyées par nos correspondants régionaux et des entretiens avec les responsables locaux.
Elle sera actualisée au fur et à mesure que d’autres histoires seront révélées car, comme nous l’ont dit plusieurs familles, « cette fois-ci, c’était nous, la prochaine fois, ça sera quelqu’un d’autre ».
commentaires (7)
Même tirer en l'air a des règles. Il faut que le tir soit à un angle droit (90 degrés ce qui est impossible car elle tomberait sur le tireur) par rapport au sol de sorte que la balle perde toute sa poussée en hauteur et ne tombe que par l'effet pesanteur et son poids. 90 degrés c'est impossible mais entre 80 et 90 degrés c'est possible, de plus il y a l'effet du vent pendant sa chute, mais la balle doit tomber dans les environs du tir. Si elle tombe dans un autre quartier cela veut dire qu'elle a suivi un trajectoire qui lui permet de rester dangereuse car la poussée par la poudre est tjs là.
Céleste
13 h 57, le 09 janvier 2024