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Politique - Dans la presse

Présidentielle au Liban : « Il ne faut pas se dépêcher pour élire n'importe qui », estime Massad Boulos

Dans un entretien à « Le Point », le haut conseiller pour les affaires arabes et du Moyen-Orient de la future administration Trump réaffirme que le cessez-le-feu prévoit le désarmement de toutes les milices.

Présidentielle au Liban : « Il ne faut pas se dépêcher pour élire n'importe qui », estime Massad Boulos

Le haut conseiller pour les affaires arabes et du Moyen-Orient de la future administration Trump, Massad Boulos. Capture d’écran YouTube/Sky News

Le Liban est sans président depuis le 31 octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun, mais pour le Libano-Américain Massad Boulos, nommé haut conseiller pour les affaires arabes et du Moyen-Orient du président américain élu Donald Trump, « les Libanais peuvent attendre encore deux ou trois mois de plus pour faire les choses correctement, dans le cadre d’un accord global complet ». C’est ce qu’il a déclaré au magazine français Le Point, dans un entretien exclusif, en estimant qu’il « ne faut pas se dépêcher, pour élire n’importe qui, n’importe comment ».

« Les Libanais peuvent attendre encore deux ou trois mois » 

Des propos qui interviennent alors que le président du Parlement, Nabih Berry, a fixé au 9 janvier 2025 une nouvelle séance parlementaire pour l’élection d’un chef de l’État. « On pense qu’ils ont le temps. Le 9 janvier, cela fera deux ans et deux mois qu’il n’y a plus de président au Liban. À mon avis, les Libanais peuvent attendre encore deux ou trois mois de plus pour faire les choses correctement, dans le cadre d’un accord global complet. Il ne faut pas se dépêcher, pour élire n’importe qui, n’importe comment. Il faut au contraire essayer de s’assurer la participation de la majorité absolue des représentants du peuple libanais et pas obtenir l’élection d’un président avec seulement 65 votes », a-t-il répondu au journaliste Armin Arefi.

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Interrogé sur la notion d’« accord global », l’homme d’affaires libano-américain répond qu’il s’agit d’un « accord dans lequel il y aura toutes les réformes nécessaires pour reconstruire le Liban, ses institutions – judiciaires et de sécurité –, le respect de la démocratie et de la Constitution libanaise, ainsi que l’application de l’accord sur le cessez-le-feu ». Il a ajouté que « tous ces aspects sont très importants. Il sera aussi nécessaire d’avoir une certaine vision sur le Conseil des ministres et savoir qui le présidera, quels seront les partis représentés, quel sera leur programme de restructuration, y compris sur le plan économique et fiscal. Enfin, il faut s’assurer que l’opposition, qui compose aujourd’hui près de la moitié du Parlement, soit bien représentée ».

Cessez-le-feu au Liban

M. Boulos, père de l’un des gendres du président Trump, est revenu sur l’accord « historique » du cessez-le-feu entre le Liban et Israël, entré en vigueur le 27 novembre, après plus de 13 mois de guerre et deux mois d’intenses combats opposant le Hezbollah à l’État hébreu. Il a réitéré les propos qu’il a tenus lors d’une interview télévisée à la chaîne al-Jadeed, le 28 novembre, affirmant que ce document ne prévoit pas seulement l’application de la résolution 1701 (2006), qui demande le retrait du Hezbollah au-delà du fleuve Litani, mais va, selon lui, jusqu’à explicitement englober la résolution 1559 (2004) de l’ONU. « Il y a eu un malentendu au départ, surtout au Liban, où l’on a cru que ce document ne couvrait que la région située au sud du fleuve Litani, or ce n’est pas vrai du tout. Il traite de l’ensemble du pays, avec le désarmement de tous les groupes armés, les milices comme les groupes paramilitaires », a-t-il souligné.

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Les otages à Gaza

Outre le volet libanais, le futur conseiller a évoqué plusieurs points quant à la politique étrangère qui serait menée par l’administration Trump. « La vision est d’atteindre une paix durable au Moyen-Orient. Nous avons quatre ans pour travailler et on espère aboutir à quelque chose qui sera durable pour le futur et les générations à venir », a-t-il ainsi déclaré, alors que la guerre à Gaza se poursuit.

Concernant la libération des otages israéliens détenus par le Hamas, il a déclaré que celle-ci aura lieu dans le cadre d’un « cessez-le-feu temporaire ». « La guerre est pratiquement finie. Il n’y a pratiquement plus d’activités militaires importantes », a-t-il estimé, sans donner plus de détails sur la vision pour l’enclave palestinienne après la guerre menée par Israël qui a fait plus de 40 000 victimes à Gaza.

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Les accords d’Abraham

Massad Boulos a en outre réaffirmé que les accords d’Abraham, dont le président Trump a été l’artisan durant son premier mandat en 2017, sont une « priorité » pour la future administration, qui souhaite normaliser les liens entre l’Arabie saoudite et Israël. Le royaume avait pour sa part déclaré qu’il n’y aura « pas de relations diplomatiques avec Israël avant la création d’un État palestinien ». « Il faut rappeler que l’Arabie saoudite n’exige pas la création d’un État palestinien aujourd’hui, mais demande la mise en place d’une vision et d’une feuille de route à ce sujet, c’est tout. Si vous regardez le plan qui a été proposé en 2020 par le président Trump (“l’accord du siècle”, NDLR), celui-ci parlait très clairement d’un État palestinien éventuel », tempère le futur conseiller.

Réhabiliter Assad ?

Par ailleurs, et alors qu’une offensive de grande ampleur en Syrie est menée depuis le 27 novembre par le groupe jihadiste Hay’at Tahrir el-Cham (HTC) et des factions rebelles opposées au régime Assad qui ont repris la ville d’Alep, le journaliste demande au futur conseiller si la prochaine administration américaine souhaitera « faciliter une transition du pouvoir à Damas ou au contraire réhabiliter Bachar el-Assad ». M. Boulos se contente de répondre : « Je ne peux pas vous dire. »

Concernant le programme nucléaire de Téhéran, il a ainsi réitéré que « le président Trump est très clair sur le fait qu’il ne veut absolument pas que l’Iran ait un programme nucléaire », mais qu’il était « prêt à entreprendre des négociations sérieuses avec le régime actuel ».

Le Liban est sans président depuis le 31 octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun, mais pour le Libano-Américain Massad Boulos, nommé haut conseiller pour les affaires arabes et du Moyen-Orient du président américain élu Donald Trump, « les Libanais peuvent attendre encore deux ou trois mois de plus pour faire les choses correctement, dans le cadre d’un accord...
commentaires (13)

La nomination de Mossad  Boulos au poste de haut conseiller de Trump pour les affaires de cette maudite région nous a réjouis à chaud. Le haut conseiller, pourtant Libanais avant de devenir américain, a vite fait de nous envoyer paître. Au fond, le chargé de régler les bisbilles pense probablement à raison, qu’un président de la république bananière n’a plus le poids qu’il avait avant l’accord de Taef. Au final, les Libanais ont perdu tout espoir après la dernière et catastrophique raclée.

Hitti arlette

20 h 30, le 05 décembre 2024

Tous les commentaires

Commentaires (13)

  • La nomination de Mossad  Boulos au poste de haut conseiller de Trump pour les affaires de cette maudite région nous a réjouis à chaud. Le haut conseiller, pourtant Libanais avant de devenir américain, a vite fait de nous envoyer paître. Au fond, le chargé de régler les bisbilles pense probablement à raison, qu’un président de la république bananière n’a plus le poids qu’il avait avant l’accord de Taef. Au final, les Libanais ont perdu tout espoir après la dernière et catastrophique raclée.

    Hitti arlette

    20 h 30, le 05 décembre 2024

  • Qu'a t-on à perdre à attendre 2 ou 3 mois ? Si cela pouvait permettre de dégager à coup de pied au c... les vendus en place. Mr Boulos, vendez-nous du rêve et tenez vos engagements, nous vous attendrons au tournant.

    KHL V.

    13 h 33, le 05 décembre 2024

  • A son avis les Libanais peuvent attendre encore deux ou trois mois de plus pour élire un président, dans le cadre d’un accord global complet ? En bref, il essaye de nous faire avaler une couleuvre comme celle que Philippe Habib avait réussi à faire avec Amine Gemayel qui est tombé dans le piège. Nous avons vu le résultat. Il n'en sortira rien de bon de ce monsieur qui a servi le CPL et revient avec des idées anticonstitutionnelles et semble chercher à perdurer le vide a la tête de l’état pour passer un accord qui va à l’encontre des intérêts du pays comme ils ont fait avec le tracé maritime.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    12 h 18, le 05 décembre 2024

  • Ça n’a jamais était une question de temps mais plutôt de changement de mentalité de ces mafieux qui, malgré toutes les misères qu’ils ont fait subir à notre pays continuent de trôner en toute impunité et se considèrent légitimes de nous choisir un président à leur image pour perpétuer le massacre du peuple dont personne ne parle. Nous sommes en guerre depuis des décennies et ceux qui la mènent contre nous ne sont autres que ceux qui ont usurpé le pouvoir dans le seul but de s’enrichir et de se gaver avec notre chair, et maintenant notre moelle puisqu’ils nous ont décharné .

    Sissi zayyat

    11 h 36, le 05 décembre 2024

  • Il est proposé d'attendre 3 mois pour élire un président pour que cet objectif soit réalisé après l'installation du nouveau président à la maison blanche. par ailleurs je partage le commentaire de Yves Prevost. A suivre

    LTEIF Salim

    11 h 02, le 05 décembre 2024

  • « Il ne faut pas se dépêcher pour élire n'importe qui ». Même si on concède à nos députés un cerveau d’une incroyavle lenteur, il me semble qu’en 2 ans, ils ont eu un temps de réflexion suffisant. Vous ne croyez pas?

    Yves Prevost

    07 h 04, le 05 décembre 2024

  • Pour M. Boulos, il faut attendre avant d'elire "n'importe" quel president. Le temps de remettre son ancien patron et co-listier en selle, Gebran Bassil ????

    Michel Trad

    22 h 15, le 04 décembre 2024

  • Il y a quelques années il vendait des voitures au Nigeria

    Zampano

    21 h 34, le 04 décembre 2024

  • Encore un milliardaire qui va donner son avis sur tout et n'importe quoi. Et celui-ci a un poste dans l'administration Américaine! Si l'intelligence se comptait en Dollars, Monaco serait un centre de recherche, ou la Silicon Valley. Allons y coco, donne nous la recette miracle, pour que tout aille mieux au Liban et au Moyen Orient. Ou est ce plutôt la meilleure concoction pour se remplir les poches. Père, ne leur pardonne pas, car ils savent très bien ce qu'ils font...

    Sfeir walid

    19 h 39, le 04 décembre 2024

  • SURTOUT PAS AVANT L,APPLICATION INTEGRALE DE LA 1559 !

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    19 h 27, le 04 décembre 2024

  • C’est surprenant qu’il n’évoque pas du tout la condamnation d’israhell quand à ses 47 violations du cessez le feu .. le Hezb ne désarmera pas car il n’a nullement confiance en cet ennemi et son parrain

    TAMIN FAROUCK

    19 h 25, le 04 décembre 2024

  • Ce n'est pas parce qu'il est richissime, parce que son fils a épousé la fille Trump que ce monsieur est un spécialiste du Liban et connait les "besoins du Liban" notamment le besoin Urgent d'avoir un présidentet que la machine administrative, gouvernementale démarre.Surtout ôter le monopole de toutes les décisions à M BERRI qui, seul, est en train de décider de notre sort. M Mikati ne pouvant pas décider de grand chose apparemment.(selon ses propres dires) Attendre quelques mois fera quoi? juste une question de quelqu'un qui ne s'y connait pas. A t il des infos que nous n'avons pas??

    LE FRANCOPHONE

    19 h 03, le 04 décembre 2024

  • La résolution 1559 date de 2004, et que s'est il passé depuis? Ce suçon voit aujourd'hui. Des paroles et des palabres sans actes et sans fermeté. Quant à élire un président " pas n'importe comment ". Il ne faut pas rêver. La clique de vautours va se réunir, chacun va poser ses conditions demander des parts du gâteau à venir, et finir par elire une marionnette

    Citoyen

    18 h 31, le 04 décembre 2024

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