Le président du Parlement, Nabih Berry, a appelé les citoyens déplacés à retourner dans leurs villages après l'annonce d'un accord de cessez-le-feu au Liban mercredi.

Lors d'un discours télévisé, M. Berry a insisté sur la nécessité pour les déplacés de revenir dans leur pays, leurs villes et leurs villages : « Revenez dans votre pays, revenez dans vos villes et revenez dans les lieux où vous êtes nés. Revenez dans vos régions et sur votre terre où les sacrifices  des martyrs se sont transformés en victoire, en gloire retrouvée. Votre terre sera plus forte grâce à votre présence. Vous devriez revenir pour protéger la terre qui a vu couler le sang de tous les martyrs ». M. Berry a souligné l'importance affective et symbolique du retour, ajoutant : « C'est votre voix et la nôtre. C'est votre mémoire et la nôtre. C'est votre identité et la nôtre. C'est la terre de tous les martyrs qui sont morts, et ce sera la terre de la victoire et de l'honneur ».

Le Liban avait « désespérément besoin de solidarité »

Évoquant « la résilience de la résistance » et le rôle essentiel joué par les communautés d'accueil pendant le conflit, M. Berry a de nouveau invité les déplacés à retourner sur leur terre, « transformée par la résistance en braises qui ne peuvent être piétinées, même si y vivre signifie résider sur des décombres ». « Nous remercions les communautés qui ont accueilli les personnes déplacées, incarnant un visage uni de solidarité dont notre pays avait désespérément besoin », a-t-il aussi souligné.

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Se penchant sur les implications du cessez-le-feu, le président du Parlement a indiqué que « le peuple avait réussi à annuler les effets de l'agression israélienne dont le feu s'est arrêté aujourd'hui, nous faisant entrer dans une nouvelle phase ».

Il a également souligné les sacrifices consentis, estimant nécessaire que « le sang versé permette de sauvegarder le Liban en tant qu'unité, capable de sortir plus fort, plus résistant et plus uni ».

Une épreuve pour tous les Libanais

M. Berry a insisté dans ce cadre sur l'importance de l'unité, estimant que cette période est « la plus dangereuse pour le Liban dont toutes les composantes sont menacées ». « Le moment de vérité pour l'unité du Liban est arrivé », a-t-il souligné, insistant sur l'urgence d'élire rapidement un président « qui ne soit pas considéré comme une figure de défi pour qui que ce soit, mais plutôt comme une figure d'union », ce qui permettra selon lui de « sauver le Liban ». Selon lui, cette période est « une épreuve pour chaque Libanais, quelle que soit leur appartenance professionnelle, et en particulier les chiites ». M. Berry a également affirmé que « ce moment est un test pour tous les Libanais, toutes confessions confondues, afin qu'ils sauvent leur pays et protègent les institutions constitutionnelles. » « Nous tournons une page historique, qui a été l’une des plus dangereuses pour le Liban, et a menacé son peuple et son histoire », a lancé le président de la Chambre, qui a estimé que la guerre a « révélé le véritable visage du Liban : celui de la solidarité et de l'unité nationale ». Exprimant sa gratitude envers tous ceux « qui ont contribué à l’instauration du cessez-le-feu », il a appelé « toutes les confessions et forces politiques à préserver un Liban plus fort et uni. »

Nabih Berry a également rendu hommage à l'ex-chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué il y a exactement deux mois dans la banlieue sud de Beyrouth, qui lui « a confié le mandat de la résistance politique ».