L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah enfin officialisé

La guerre est-elle enfin terminée ? Mardi, le cabinet de guerre israélien a adopté, à 10 voix contre une, l’accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah au Liban, mettant fin à une journée longue (et particulièrement violente) d’attente.

Lors d’une allocution, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rapidement listé les « réalisations » de son armée, estimant avoir ramené le Hezbollah dix ans en arrière et se vantant d’avoir assassiné son chef, Hassan Nasrallah. Dans la foulée, il a lancé une mise en garde au président syrien. « Bachar (el-Assad) doit comprendre qu’il est en train de jouer avec le feu », a-t-il dit en référence au passage d’armes vers le Liban pour le Hezbollah. « Il y a trois mois, tout cela aurait semblé relever de la science-fiction. Mais nous l’avons fait », a-t-il déclaré, ajoutant qu’Israël avait « changé le visage du Moyen-Orient ». Immédiatement, il a assuré qu’Israël garde « une pleine liberté d’action militaire au Liban ».

« Si le Hezbollah rompt l’accord, nous attaquerons », a-t-il martelé. Concernant le timing de la trêve, le Premier ministre israélien a listé trois raisons. « La première, il nous faut nous focaliser sur la menace iranienne », a-t-il dit, expliquant ne pas vouloir s’étendre sur ce point aujourd’hui. « La deuxième raison est qu’il faut tout simplement permettre aux troupes de se reposer (…), et il faut acquérir de nouvelles munitions pour protéger les soldats », a-t-il poursuivi. Quant à la troisième, il s’agit d’ « isoler le Hamas ». « Un bon accord est un accord qui est mis en œuvre. Et nous allons le mettre en œuvre », a-t-il encore dit, ajoutant que « la durée du cessez-le-feu dépend de ce qui se passera au Liban ». « Avec l’aide de Dieu, nous établirons la sécurité, nous ferons en sorte que le nord redevienne comme il était, et nous continuerons jusqu’à la victoire », a-t-il conclu.

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Peu après, le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal négociateur de l’accord, a annoncé que celui-ci devrait entrer en vigueur mercredi à 4 heures du matin, heure locale. « La sécurité des peuples d’Israël et du Liban ne peut pas être obtenue uniquement sur le champ de bataille, a-t-il dit. C’est pourquoi j’ai demandé à mon équipe de travailler avec les gouvernements d’Israël et du Liban pour forger un cessez-le-feu et mettre fin au conflit. Selon l’accord atteint aujourd’hui, qui entrera en vigueur à 4 heures du matin demain, l’ensemble des combats le long de la frontière israélo-libanaise cesseront. Cet accord vise à instaurer une cessation permanente des hostilités ».

« Israël conserve le droit à la légitime défense »

« Au cours des 60 prochains jours, l’armée libanaise et les forces de sécurité de l’État seront déployées au Liban-Sud pour reprendre le contrôle de leur territoire », a-t-il ajouté, précisant que les Israéliens se retireront du Liban-Sud pendant cette période. Et de prévenir « Mais laissez-moi être clair : si le Hezbollah ou toute autre organisation viole l’accord et constitue une menace directe pour Israël, celui-ci conserve le droit à la légitime défense ». Estimant que l’accord constitue un « nouveau départ » pour le Liban, il a toutefois affirmé que son pays n’enverra pas de troupes au Sud. « Nous, ainsi que la France et d’autres, fournirons l’aide nécessaire pour garantir que cet accord soit pleinement et efficacement mis en œuvre ».

Selon l’AFP, M. Netanyahu a parlé au téléphone avec le président américain et l’a remercié « pour son implication » afin de conclure cet accord, ont précisé les services du Premier ministre israélien.

Peu après, un communiqué conjoint de M. Biden et son homologue français Emmanuel Macron a été publié, dans lequel les deux alliés affirment qu’ils « allaient veiller à ce que l’accord de cessez-le-feu au Liban soit mis en œuvre dans son intégralité ». « Les États-Unis et la France travailleront avec Israël et le Liban pour veiller à ce que cet arrangement soit mis en œuvre dans son intégralité et appliqué », ont souligné les deux chefs d’État. « Ils demeurent déterminés à faire en sorte que ce conflit ne provoque pas de nouveau cycle de violence », ont-ils ajouté.

De son côté le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a annoncé dans un communiqué qu'il a été contacté par le président américain. « M. Mikati a remercié le président Biden pour le soutien américain au Liban et les efforts de son envoyé, Amos Hochstein, pour parvenir à cet accord de cessez-le-feu ». « Cet accord, qui trace la feuille de route pour le cessez-le-feu, a été partagé avec moi ce soir. Je le considère comme un pas essentiel vers le rétablissement du calme et de la stabilité au Liban, ainsi que le retour des déplacés » , a déclaré M. Mikati. Il a également « exigé que l’ennemi israélien respecte pleinement le cessez-le-feu, se retire de toutes les régions et positions qu’il occupe et respecte intégralement la résolution 1701».