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Société - Guerre au Liban

L'Unesco place 34 sites culturels au Liban sous « protection renforcée provisoire »

« Cette décision (...) constitue une victoire de la justice et un coup de semonce retentissant contre l'ennemi israélien », affirme M. Mikati.

L'Unesco place 34 sites culturels au Liban sous « protection renforcée provisoire »

L'Unesco a décidé lundi d'inscrire 34 sites au Liban sous protection renforcée. Photo diffusée sur X/@PLinUNESCO

L'Unesco a annoncé lundi placer sous « protection renforcée provisoire » 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays. Cette décision intervient après un appel du ministère de la Culture et de 100 députés libanais, début novembre, à protéger les sites historiques du pays. 

Ces sites « bénéficient désormais du plus haut niveau d'immunité contre les attaques et les utilisations à des fins militaires », selon le communiqué de l'organisation de l'ONU dédiée à la science, la culture et l'éducation. « Le non-respect de ces clauses constituerait une violation grave de la Convention de La Haye de 1954 (pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, ndlr) et ouvrirait la possibilité de poursuites », prévient l'Unesco.

Israël poursuit ses frappes meurtrières, en guerre ouverte depuis le 23 septembre contre le Hezbollah. Parmi les biens listés, se trouvent notamment les sites archéologiques de Baalbek et Tyr, inscrits au patrimoine mondial, et « près desquels des frappes ont été constatées récemment », selon l'Unesco.  Deux musées sont également concernés, le musée Sursock et le musée national, ainsi que plusieurs autres sites, comme comme Saïda, Anjar, le palais de Beiteddine, Byblos, les Cèdres ainsi que la Foire internationale Rachid Karamé. La décision du Comité pour la protection des biens culturels a été prise à l’unanimité par le Qatar, la Pologne, le Mali, le Brésil, l’Italie, l’Arménie, le Japon, la Finlande et le Gabon.

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« Ce placement sous protection renforcée s’accompagne d’une assistance technique et financière de l'Unesco pour renforcer la protection juridique, l’anticipation et la gestion des risques ainsi que la formation des gestionnaires de sites en la matière, explique l'organisation sur son site. Il contribue également à alerter l’ensemble de la communauté internationale sur l’urgence à protéger ces sites ». L'Unesco affirme être depuis le début de la guerre, « en contact étroit avec les gestionnaires des sites, les professionnels de la culture et les autorités nationales ». Elle « a offert son soutien pour définir les mesures d’urgence, inventorier les collections muséales, et déplacer et stocker les œuvres qui peuvent l’être dans des lieux sûrs ailleurs au Liban ».

« L'Unesco assure aussi une surveillance par satellite des sites historiques et patrimoniaux, afin d’évaluer leur état de conservation et les éventuels dommages, en partenariat avec UNOSAT, le centre satellitaire des Nations Unies », peut-on également lire. 

« Un coup de semonce retentissant »

Le ministre sortant de la Culture, Mohammad Mortada, a estimé que « cette décision constitue une lueur d’espoir majeure au milieu des ténèbres ». « Nous espérons que cette mesure dissuadera Israël, qui agit en dehors de tout cadre réglementaire, de porter atteinte aux sites protégés », a-t-il ajouté.

« Cette décision (...) constitue une victoire de la justice et un coup de semonce retentissant contre l'ennemi israélien, qui poursuit son agression destructrice contre le Liban », a réagi pour sa part le Premier ministre sortant libanais, Nagib Mikati. « Cette décision est un puissant levier de dissuasion contre l'ennemi israélien, car elle qualifie l'attaque contre les sites archéologiques comme un crime de guerre, susceptible d'engager des poursuites devant les juridictions internationales », a-t-il ajouté.

« L'Unesco entretient avec le Liban une coopération profonde et ancienne. Nous ne ménagerons aucun effort pour apporter toute l'expertise et l'assistance nécessaires pour protéger son patrimoine exceptionnel », a de son côté déclaré la directrice générale de l'organisation Audrey Azoulay.

Les frappes d'Israël, en guerre ouverte depuis le 23 septembre contre le Hezbollah, visent notamment les villes de Baalbeck (est) et Tyr (sud), dont les sites antiques sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

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D'habitude désunis, plus de cent députés libanais - sur un total de 128 au Parlement - de tous bords ont pris l'initiative le 7 novembre d'écrire à la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay. « Au cours de la guerre dévastatrice contre le Liban, Israël a commis de graves violations des droits humains et des atrocités, écrivaient-il. Nous attirons votre attention sur un besoin urgent: la protection de l’histoire du Liban, à Baalbeck, Tyr, Saïda et d’autres sites inestimables actuellement menacé. Nous vous exhortons à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ces icônes culturelles ».

Et dimanche, à la veille de la réunion au siège parisien de l'agence onusienne, 300 professionnels de la culture, dont des archéologues et des universitaires, avaient appelé dans une pétition l'Unesco à garantir la protection du patrimoine libanais, notamment Baalbeck. 

Le 6 novembre, des frappes sur Baalbeck ont touché un secteur proche des ruines romaines. Le gouverneur de la région avait assuré qu' « un missile était tombé dans le parking » des temples millénaires.  

L'Unesco a annoncé lundi placer sous « protection renforcée provisoire » 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays. Cette décision intervient après un appel du ministère de la Culture et de 100 députés libanais, début novembre, à protéger les sites historiques du...
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Que viendrait faire la France dans ce foutoir ?

BELET Jean Jacques

23 h 44, le 23 novembre 2024

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Commentaires (2)

  • Que viendrait faire la France dans ce foutoir ?

    BELET Jean Jacques

    23 h 44, le 23 novembre 2024

  • Et la France où est elle ? Sous le joug des sionistes ?

    Eleni Caridopoulou

    01 h 18, le 19 novembre 2024

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