Comptant 1 500 membres répartis dans 20 chapitres, l’organisation apporte aujourd’hui son appui à 430 jeunes Libanais, dont 330 se trouvent au Liban et 100 à l’étranger, comme l’explique Zeina Farhat, directrice de « « LIFE » » Generation. Opérant depuis déjà presque quinze ans, l’organisation avait tissé d’abord des partenariats avec l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), l’Université libano-américaine (LAU) et l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Elle a depuis 2019 élargi son réseau pour inclure Balamand, l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), l’Université Notre-Dame de Louaïzé (NDU), l’Université Antonine (UA) ainsi que l’École supérieure des affaires (ESA). « Sur les 330 étudiants résidant au Liban, nous avons identifié une cinquantaine dans les zones à risques, en provenance du Liban-Sud, de la banlieue sud, de la Békaa ou encore du Akkar, parmi lesquels 40 à 50 % étaient déplacés. Ils vivaient non pas dans des abris, mais chez des membres de la famille ou chez des amis, ou bien louaient des appartements », poursuit Zeina Farhat. « L’équipe a eu des appels individuels avec chacun d’entre eux, en offrant de l’aide supplémentaire, en leur demandant quels étaient leurs besoins et quel type d’aide nous pourrions apporter », a-t-elle encore ajouté. Mais au-delà de l’aspect matériel de l’octroi d’aide, comme la distribution de boîtiers Internet à ceux qui en ont besoin, l’organisation a cherché à créer un lien personnalisé « one-to-one », à instaurer un esprit de « communauté solidaire » qui permet à chacun de demander de l’aide. Autant au Liban qu’à l’étranger. En effet, en parallèle, des mentors ont pris contact avec les étudiants boursiers à l’étranger. Loin des leurs, ces derniers subissent la guerre eux aussi. Non seulement ils s’inquiètent pour leurs familles et ne savent même pas s’ils vont pouvoir rentrer au pays pour les vacances de Noël, ils font parfois face à un problème supplémentaire d’ordre financier et économique, comme l’affirme Frédérique Akatchérian Chemali, directrice de « LIFE ».
« Ils ont encore plus de problèmes parce que certains parents ne peuvent plus payer leurs études, qu’ils bossent moins alors que d’autres ont peur de perdre leurs jobs. Nous sommes à un point où nous avions déjà des difficultés, et nous craignons que la situation ne s’aggrave », indique-t-elle.« LIFE » s’est également activée sur le front du bien-être émotionnel et de la santé mentale. S’associant avec Siira, plateforme de santé mentale, elle a lancé des rencontres toutes les deux semaines visant les 330 étudiants au pays, avec pour objectif de dialoguer avec eux, de leur permettre de partager leur vécu et leur ressenti, et de leur apporter réconfort et aide émotionnelle. En plus de son soutien à l’éducation, l’organisation accorde une importance toute particulière à l’employabilité de ses boursiers, comme tient à le préciser Frédérique Chemali, et ce en les outillant et en leur proposant un accompagnement sur mesure pour leur carrière, ainsi que des sessions et des ateliers de coaching animés gratuitement par ses membres pour maximiser leur réussite sur le marché de l’emploi.Si pour le moment « LIFE » s’est mobilisée en urgence auprès de toute la diaspora libanaise pour aider des ONG opérant actuellement sur le terrain, notamment dans le domaine de l’éducation, l’association envisage d’apporter son soutien dans un avenir proche à « des projets plus structurés » qui permettraient à plus de 400 000 enfants déplacés de reprendre le chemin de l’école. « À travers l’éducation, c’est tout le Liban que nous cherchons à soutenir », a conclu Zeina Farhat.
M.A.K.