Une femme et ses trois enfants ont été tués dans leur appartement par un missile russe à Kryvyï Rig, ville natale du président Volodymyr Zelensky en Ukraine, selon le bilan annoncé mardi par les autorités, un drame qui a provoqué l'émoi dans le pays.
Le missile a détruit une section d'un immeuble résidentiel lundi matin, et dans la soirée le corps de la femme a été découvert sous les décombres.
Les services des situations d'urgence ont publié une photo de secouristes portant le corps de la femme dans un sac blanc. Elle avait 32 ans, selon le parquet général.Puis, les secouristes ont retrouvé les corps de ses trois enfants, a indiqué mardi matin le parquet général. Il s'agit de deux garçons âgés de deux et dix ans et d'une fillette de deux mois, selon leur grand-mère, citée par un média local. Selon elle, seul le père a survécu car il était dans une autre pièce au moment de l'explosion.
L’Unicef s'est déclaré dans un communiqué « dévastée » par cette nouvelle tragédie, s'alarmant de l'augmentation ces dernières semaines du nombre d'enfants tués dans les attaques russes en Ukraine. « Au cours des 12 premiers jours de novembre, des attaques intenses et soutenues ont tué au moins quatre enfants et en ont blessé plus de vingt », a-t-il déploré.
Au moins 589 enfants sont morts et 1.681 ont été blessés en Ukraine depuis le début de l'invasion, selon le parquet général ukrainien. Un chiffre largement sous-estimé faute d'accès aux zones occupées par l'armée russe, soit presque 20% du territoire ukrainien. « Chaque nuit, les enfants d'Ukraine s'endorment dans la peur et l'incertitude » craignant de nouvelles frappes, a poursuivi l'Unicef. « Quand ils ne sont pas dans leur lit, les enfants se cachent dans les couloirs et les abris anti-bombes au milieu des alarmes et des explosions ».
L'attaque de Kryvyï Rig a provoqué une vague d'émotion en Ukraine. Sur les réseaux sociaux, les internautes relayaient une photo du père, Maksym Koulyk, le regard noir sur les lieux du drame, et celles de sa femme Olena avec leur fils aîné, Kyrylo. « C'est un chagrin indescriptible ! Condoléances aux proches », a déclaré mardi sur Telegram le commissaire ukrainien aux droits humains Dmytro Loubinets. La municipalité a décrété mercredi une journée de deuil dans la ville.
Ce drame a rappelé les tragédies d'autres familles décimées par les frappes russes. La dernière date de début septembre lorsqu'une mère et ses trois filles adolescentes avaient été tuées par un missile russe chez elles à Lviv, grande ville de l'Ouest. Seul le père avait survécu.
A Odessa, en avril 2022, une frappe de missile russe sur un immeuble résidentiel avait tué une fillette de trois mois, sa mère et sa grand-mère. Le père, sorti faire des courses au moment de l'attaque, avait ensuite rejoint l'armée ukrainienne et avait été tué au combat en 2023.
Les autorités de Zaporijjia ont par ailleurs déclaré que deux personnes avaient été blessées par des frappes russes dans cette grande ville du sud qui subit des bombardements de plus en plus meurtriers ces dernières semaines. La Russie pilonne des zones civiles à travers l'Ukraine depuis le début de son invasion de son voisin lancée en février 2022. Ce conflit armé, le pire en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, a fait des dizaines de milliers de morts, militaires et civils, en Ukraine.
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