Baha' Hariri, fils aîné de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri assassiné en 2005, a réagi dimanche soir à l'annonce de la mort, jusqu'à présent non confirmée officiellement, de Salim Ayache, reconnu coupable en 2020 de l'attentat ayant tué Rafic Hariri. Dans un message sur le réseau X, il a estimé qu'avec la mort de Salim Ayache dans une frappe israélienne en Syrie, « justice a été faite ».
« La nouvelle circule selon laquelle le commandant du Hezbollah Salim Ayache, accusé de l'assassinat de mon père sur ordre du haut commandement du Hezbollah a été tué », a écrit le fils ainé de l'ex-chef du gouvernement. « La justice a donc suivi son cours naturel contre le meurtrier et ses commandants », a-t-il ajouté.
Depuis l'offensive israélienne élargie contre le Hezbollah, lancée le 23 septembre, de nombreux hauts dirigeants du parti chiite, y compris son chef Hassan Nasrallah, ont été éliminés par Israël.
De son côté, Ronnie Chatah, le fils de Mohammad Chatah, assassiné dans un attentat en décembre 2013, a également commenté la mort de Salim Ayache « qui gérait l'unité 121 du Hezbollah, qui a assassiné des responsables libanais », notamment son père et Rafic Hariri. Il a estimé que sa mort ne « rend pas justice », tout en affirmant : « bon débarras ».
Salim Ayache aurait été tué à Qousseir, une localité syrienne située au nord-est du Liban, à une dizaine de kilomètres de la frontière. Cette information intervient deux jours après une frappe aérienne, imputée à l'armée israélienne, ayant touché vendredi un véhicule dans le village syrien frontalier de Haouch el-Sayyed Ali, près de Qousseir.
Âgé de 60 ans, Salim Ayache a été le seul des quatre accusés inculpés par le TSL à avoir été condamné en août 2020 par contumace, pour son rôle de « co-auteur de l'homicide intentionnel de Rafic Hariri » perpétré le 14 février 2005. Mené par un kamikaze au volant d'une fourgonnette bourrée d'explosifs, cet attentat-suicide survenu en plein centre-ville de Beyrouth avait tué 22 personnes, dont Rafic Hariri qui briguait un nouveau mandat à la tête du gouvernement libanais, et fait 226 blessés.
Membre fondateur du Hezbollah originaire du Liban-Sud, Salim Ayache est notamment accusé d'avoir dirigé l'équipe ayant perpétré l'attentat, aux côtés notamment de Moustapha Badreddine, ancien chef militaire du parti chiite en Syrie, soupçonné d'être le « cerveau » de l'opération. Donné pour mort depuis mai 2016, ce dernier n'a jamais été jugé.
Salim Ayache est également accusé de « tentative d'homicide intentionnel » de 226 personnes, selon le site du TSL. Dans une autre affaire, le tribunal l'a accusé en 2019 de « terrorisme » et de meurtre pour trois attaques meurtrières perpétrées contre des politiciens libanais en 2004 et 2005.
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