Depuis que les affrontements frontaliers entre le Liban et Israël ont dégénéré en guerre ouverte à la fin de l'été, le bilan humain des affrontements entre les deux belligérants s'alourdit du jour en jour.
Aucun signe concret ne permet d'espérer un cessez-le-feu, malgré les annonces du nouveau président américain Donald Trump élu mardi, qui a fait de la paix en Ukraine et au Moyen-Orient l'une de ses promesses de campagne, ou encore des informations attribuées à la chaîne Channel 13 israélienne et reprises par des médias libanais samedi indiquant que l'armée israélienne était sur le point de déclarer la fin de l'opération terrestre au Liban.
Dans un nouveau bilan général de la guerre israélienne contre le Liban, le ministère de la Santé dénombre depuis samedi soir 3 136 tués et 13 979 blessés, dont 19 tués et 91 blessés pour la seule journée de vendredi. Il a mis à jour son bilan des frappes israéliennes qui ont ciblé la Békaa et plus précisément les régions de Baalbeck et du Hermel, faisant désormais état de 20 morts et 14 blessés. La localité de Knayssé compte 11 tués sur ce total, contre cinq à Hadath Baalbeck et deux dans chacune des localités de Jamaliyé, Nabi Chit et Majdaloun.
Frappes dans la Békaa et le Liban-Sud
Sur le terrain, Israël a épargné samedi la banlieue-sud de Beyrouth, qui pansait ses plaies après une nouvelle nuit cauchemardesque, mais a continué de mener des frappes au Liban-Sud et dans la Békaa.
Dans le sud du pays, sept secouristes appartenant à des organisations rattachées au Hezbollah et au mouvement Amal, ont été tués dans une frappe israélienne sur Deir Qanoun el-Nahr (Tyr), qui a également emporté un civil, selon le ministère de la Santé. Il a aussi rapporté que cinq personnes ont été tuées dans une frappe israélienne contre Hanaouay, dans le caza de Tyr, et trois autres dans la localité de Jbel el-Botm (même caza). Le caza de Bint Jbeil n'a pas été épargné, avec des frappes à Aïtaroun, Kafra, Rchaf ou encore Srebbine.
La ville de Tyr a rendu hommage aux cinq victimes de la famille Dabouk, tués au cours de la frappe aérienne de vendredi. Cette frappe a fait quatre morts supplémentaires. Le mouvement Amal a, lui, annoncé la mort du fils et du frère du chef régional de la formation à Jabal Amel, Hajj Ali Ismaïl, dans une frappe aérienne israélienne sur Deir Qanoun el-Aïn (Bint Jbeil). L'armée israélienne a parallèlement bombardé la localité de Adloun, dans le caza de Saïda, et Nabatiyé en milieu de soiré, entre autres.
Dans un message sur le réseau X, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee a annoncé que les militaires israéliens avaient bombardé « au cours du week-end, plus de 100 cibles » et éliminé « des dizaines » de combattants dans diverses régions du Liban. Dans un autre message, il a rapporté qu'un « système de missiles mobiles chargé de 24 roquettes prêtes à tirer a été trouvé et détruit au Liban-Sud ».
Sur les réseaux sociaux, une vidéo montrant deux soldats israéliens en train de brûler un drapeau libanais a provoqué un tollé. Sur X, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne a tenté de mettre fin à la polémique en assurant que les soldats avaient "violé" les instructions qui leur sont données et en répétant que la guerre israélienne ne ciblait que le Hezbollah. Enfin, l'armée israélienne a assoupli les consignes de sécurité pour les habitants du nord d'Israël.
Le Hezbollah a pour sa part publié à 21h vingt-trois communiqués pour autant d'opérations réparties entre tirs défensifs contre des mouvements de l'armée israélienne au Liban-Sud (Maroun el-Ras) et dans le nord d'Israël (Manara, Metoulla et Ibad). Le parti chiite a déclaré avoir ciblé vendredi « pour la première fois, l'usine militaire israélienne de Malam (qui est liée aux systèmes de défense aérienne et de missiles) », située à 132 kilomètres au sud de la frontière libano-israélienne. Le Hezbollah a aussi tiré des missiles sur la base technique de Haïfa (une base de l'armée de l'air israélienne qui comprend « un centre de formation pour les techniciens de l'armée de l'air ». Une trentaine de roquettes du parti ont été tirées aussi sur la banlieue de Haïfa et sur Acre lors du dernier barrage, a reconnu pour sa part l'armée israélienne en cours de journée, selon le quotidien Haaretz. Le Hezbollah a aussi affirmé avoir abattu à 8h un drone israélien de type Hermes 450 à l'aide d'un missile sol-air. Le drone est tombé dans le village de Deir Seriane (Marjeyoun). Des avions de guerre israéliens l'ont par la suite détruit.
Enfin, dans une démarche protocolaire écrite, les combattants du Hezbollah ont annoncé avoir renouvelé leur serment d'allégeance au nouveau secrétaire général du parti, le cheikh Naïm Kassem, élu le 29 octobre dernier pour prendre la succession de Hassan Nasrallah. Leader charismatique du parti depuis la fin des années 1990, Hassan Nasrallah a été tué le 27 septembre dernier par une frappe massive de l'armée israélienne sur la banlieue-sud de Beyrouth.
Les promesses electorales n'engagent que ceux qui les écoutes. Un excellent titre pour un article non?
07 h 29, le 11 novembre 2024