Rechercher
Rechercher

Culture - Entretien

Envie de culture libanaise en France ? « L'Agenda culturel » et « L'Orient-Le Jour » ont la solution pour vous

Myriam Nasr Shuman, la directrice du magazine qui a désormais un accès direct à partir de la page d’accueil de « L’OLJ », vient de lancer « L’Agenda culturel du Liban en France ».

Envie de culture libanaise en France ? « L'Agenda culturel » et « L'Orient-Le Jour » ont la solution pour vous

Myriam Nasr Shuman, directrice de « L’Agenda culturel », entourée de ses deux collaboratrices de longue date, Amanda Moukhtar (à gauche) et Linda Nahed. Photo L’Agenda culturel

Au Liban, la guerre s’éternise, rasant tout sur son passage. Elle assèche la culture dont les acteurs redoublent de résistance face à cette adversité qui veut les démunir. C’est qu’au fil des ans et des conflits, le Libanais a appris une chose : ne pas rendre les armes et assurer ses arrières. Ce qui, très souvent, sous-entend d’avoir un pied à l’étranger. L’Agenda culturel a pris les devants et lancé L’Agenda culturel du Liban en France, en même temps qu’il a établi un partenariat avec L’Orient-Le Jour pour permettre à un maximum de lecteurs d'avoir directement accès à un calendrier exhaustif des événements culturels.

Myriam Nasr Shuman, directrice de L'Agenda culturel, livre à notre journal les dessous d’une volonté de s’inscrire dans la durée à tout prix et son attachement à la culture dans un pays qui risque de ne plus rien avoir d’autre pour dire qu’il existe encore.

Comment définiriez-vous « L’Agenda culturel » ?

C’est un compagnon de route pour les francophones qui aiment la culture au Liban et qui les accompagne de la fin d’une guerre à une autre, et clairement à l’aune d’une nouvelle ère. L’Agenda culturel au fil des ans est devenu la référence pour s’informer des activités culturelles qui ont lieu. Cette aventure, qui évolue depuis 30 ans avec ses adeptes, s’est transformée en un magazine qui propose aussi des visites guidées, des voyages et des événements tels que Beirut Art Days qui a été initié cette année. Nous sommes également partenaires de l’Institut français du Liban pour Beyrouth Livres, et imprimons par ailleurs des éditions spéciales comme celle consacrée à Tripoli avec l’ambassade de Suisse, ainsi que des cartes, notamment Beirut Cultural Maps, en collaboration toujours avec cette même ambassade et l’Unesco.

Vous avez fêté cette année les 30 ans de « L’Agenda culturel » et prévu des rendez-vous que vous avez été contrainte d’annuler en raison de la guerre menée par Israël...

Nous avons pu organiser une vente aux enchères, mais notre concert avec Abdel Rahman el-Bacha a dû être annulé par exemple, comme le reste des festivités qui devaient marquer cet anniversaire.

Deux copies de « L’Agenda culturel » : à gauche, le numéro 1 daté d’octobre 1994, et le numéro 600 daté de mars 2024. Photo L’Agenda Culturel

En 30 ans, qu’avez-vous vu changer ?

D’abord, c’était une édition papier, mais très rapidement mon père, qui était un avant-gardiste, a lancé en 2010 un site web, ce qui a permis une circulation bien plus importante. C’est par la suite que la partie articles et événements a vu le jour. Nous sommes bien décidés malgré toutes les variables au Liban et les défis majeurs de la presse, surtout francophone et culturelle, à faire de L’Agenda culturel une mission plutôt qu’une entreprise. Quand nous percevons notre quotidien à travers le prisme d’une mission, cela permet d’abattre de nombreuses barrières dans nos têtes et de nous convaincre qu’il est possible de persister, alors que notre bilan en tant qu’entreprise freinerait notre survie. Nous sommes là pour rester et nous n’allons pas laisser une place vide !

Vous avez décidé de vous exporter…

Naturellement, en consultant les statistiques du site que nous scrutons tous les jours, nous avons constaté qu’après le Liban, nos lecteurs se trouvent surtout en France, mais aussi dans d’autres pays francophones. Néanmoins, avec cette énième vague de départs, la majorité de nos lecteurs se trouvent aujourd’hui disséminés sur plusieurs villes de l’Hexagone, voire des petits patelins du pays. Notre travail consistant à mettre en avant la scène culturelle et la créativité des artistes libanais, nous avons décidé de les escorter sur place, en France, ce qui est d’ailleurs organique pour nous. Cela nous a semblé couler de source et s’est avéré plus facile que nous le pensions. Nous connaissons certains acteurs culturels qui opèrent en France, et le reste s’est fait de bouche à oreille, et c’est comme cela que L’Agenda culturel du Liban en France est né. En fait, en une semaine de recherches, nous avons dénombré plus de 50 événements pour le seul mois de novembre, dans tous les domaines et un peu partout en France, alors que nous venons de commencer. Je pense que le nombre des activités va s’accroître de manière exponentielle et permettre à toute la communauté libanaise de se réunir autour de cet agenda du Liban en France.

Est-ce que vous allez réimprimer ?

Au Liban oui, mais nous avons décidé d’attendre la fin de la guerre et des jours meilleurs.

Depuis quelque temps maintenant, on peut voir sur le site de « L’Orient-Le Jour » un onglet qui renvoie vers « L’Agenda culturel ». En quoi consiste ce partenariat ?

En fait, L’Orient-Le Jour est venu vers nous et nous a proposé de partager le volet rendez-vous culturels ; nous avons tout de suite acquiescé, notre objectif étant de tendre la main aux gens afin de les sortir de chez eux et les inciter à consommer de la culture. Le retour que nous recevons du public, qui s’est rendu aux rendez-vous que nous signalons, est extrêmement gratifiant. Dans cette optique d’interaction, plus le nombre de gens qui assistent aux événements culturels est important, mieux c’est pour la culture dont la visibilité est assurée par L’OLJ qui, comme L’Agenda culturel, se charge d’énumérer les rendez-vous. Petite note aux lecteurs : les événements en France sont accompagnés d’une pastille bleu-blanc-rouge, histoire d’éviter toute confusion.

Au Liban, la guerre s’éternise, rasant tout sur son passage. Elle assèche la culture dont les acteurs redoublent de résistance face à cette adversité qui veut les démunir. C’est qu’au fil des ans et des conflits, le Libanais a appris une chose : ne pas rendre les armes et assurer ses arrières. Ce qui, très souvent, sous-entend d’avoir un pied à l’étranger. L’Agenda culturel...
commentaires (5)

Bravo pour cette initiative. Merci

Tacla sfeir

17 h 29, le 08 novembre 2024

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Bravo pour cette initiative. Merci

    Tacla sfeir

    17 h 29, le 08 novembre 2024

  • Est-il question de l'étendre à d'autres pays?

    N.A.

    16 h 57, le 08 novembre 2024

  • Bravo et félicitations pour ce superbe partenariat! Deux équipes de choc qui se donnent la main, ce sera pour le bien de notre culture (qui est à peu près tout ce qui nous reste)

    SALEH KAYALI Zeina

    08 h 57, le 06 novembre 2024

  • Bravo ! J adore l agenda culturelle,surtout sur papier.

    Marie Claude

    07 h 33, le 06 novembre 2024

  • Voilà une belle initiative. Merci de faire rayonner la culture Libanaise. Très bonne idée !

    K1000

    21 h 14, le 05 novembre 2024

Retour en haut