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Lifestyle - Documentaire

Violences sexuelles, menaces et omerta : le « prédateur » Mohammad al-Fayed raconté par ses victimes présumées

L’ancien homme d’affaires est décédé l’an dernier à 94 ans.

Violences sexuelles, menaces et omerta : le « prédateur » Mohammad al-Fayed raconté par ses victimes présumées

De gauche à droite, Gemma, Lindsay et Jen, victimes présumées de Mohammad Al-Fayed, lors d'une conférence de presse à Londres le 31 octobre 2024. Photo Benjamin Cremel / AFP

Des centaines de femmes accusent Mohammad al-Fayed d’agressions sexuelles et de viols depuis la diffusion d’un documentaire sur la BBC en septembre. Parmi elles, Jen* et Cheska racontent les violences et les menaces subies ainsi que l’omerta dont a bénéficié l’ex-propriétaire de Harrods. 

« Cela semblait être un job de rêve », raconte Jen. Elle avait seize ans quand elle est entrée chez Harrods, grand magasin londonien alors au sommet du glamour. Elle y est restée de 1986 à 1991. 

Cheska Hill-Wood a travaillé à dix-neuf ans, en 1994, pour l’ancien homme d’affaires qui est décédé l’an dernier à 94 ans. Mohammad al-Fayed était présent dès leur entretien d’embauche. Cheska, alors étudiante en école d’art, avait été contactée par Harrods : elle pense que l’équipe d’al-Fayed avait repéré sa photo dans un magazine. « Je suppose que mon visage correspondait à ses exigences. » Elle s’attendait à une expérience « extraordinaire ». « J’étais jeune et naïve », se blâme-t-elle.

Après leur embauche, Jen comme Cheska ont subi un examen gynécologique par un médecin de Harrods. « Il voulait savoir si j’étais clean, raconte Jen, aujourd’hui âgée de 54 ans. Quand je lui ai demandé ce que cela signifiait, il a dit qu’il devait savoir si j’étais vierge. »

Terrifiée

Rapidement, Mohammad al-Fayed exige qu’elle n’ait pas de petit ami. « Nous n’étions pas autorisées à avoir de relation sexuelle avec qui que ce soit », raconte Jen. Sans vouloir « rentrer dans les détails », elle dit avoir subi, pendant ses cinq ans à Harrods, « plusieurs agressions sexuelles » et une tentative de viol dans le bureau de Mohammad al-Fayed et à sa résidence londonienne de Park Lane. Elle n’en a alors parlé à personne. « J’avais honte et j’étais trop terrifiée », raconte Jen. Comme tant d’autres accusatrices, elle évoque les téléphones sur écoute, les caméras dans les bureaux. 

Quand, en cachette, elle a une relation amoureuse, Mohammad al-Fayed la convoque et lui dresse la liste des lieux où elle est allée en couple. « Cela m’a fait réaliser que je n’étais pas paranoïaque : j’étais vraiment suivie. » « J’espérais être la seule » à vivre cela, dit Jen. Maintenant, elle est « horrifiée » de voir le nombre de femmes accusant Mohammad al-Fayed.

Elle a attendu le 19 septembre, jour de la diffusion du documentaire de la BBC, Al-Fayed : predator at Harrods, pour livrer à son mari et ses parents la réalité de son expérience dans le grand magasin londonien.

« Monstre absolu »

Cheska Hill-Wood a raconté tout de suite son agression à sa mère. Elle voulait devenir actrice et Mohammad al-Fayed lui avait proposé de la présenter à son fils Dodi, producteur de cinéma. Un soir après le travail, al-Fayed la fait monter dans sa chambre pour lui faire soi-disant passer une audition pour un film sur Peter Pan. Elle doit se mettre en maillot de bain devant une caméra et réciter un extrait de scénario, se résumant à : « Prends-moi, prends-moi s’il te plaît. » Le sexagénaire l’empoigne et l’embrasse de force. Cheska réussit à fuir et ne remet plus les pieds au bureau ou chez Harrods.

Aussi bien Jen que Cheska ont parlé rapidement aux médias. Jen a témoigné pour Vanity Fair dès les années 90. Elle a exigé l’anonymat, pourtant un responsable de la sécurité de Harrods l’a contactée pour la menacer, elle et sa famille. Mohammad al-Fayed a poursuivi le magazine en diffamation. Un accord a été trouvé après la mort de son fils Dodi aux côtés de la princesse Diana en 1997 à Paris « par respect pour un père endeuillé ».

Cheska a aussi accepté de témoigner dans les années 90 dans un documentaire qui n’a jamais été diffusé. En 2017, elle se livre à nouveau, et à visage découvert, pour la télévision britannique Channel Four. « Mais rien ne s’est passé ensuite. (...) La police n’a pas poursuivi » Mohammad al-Fayed. Elle était désespérée. 

Toutes deux racontent leur « colère » à sa mort l’an dernier. « Ce monstre absolu est mort sans être poursuivi », s’emporte Cheska, qui a désormais 50 ans. Elle espère désormais que son entourage, « tous ces gens qui faisaient le sale travail pour lui comme les rendez-vous médicaux et le recrutement des femmes », aura affaire à la justice. 

Dès la diffusion du documentaire de la BBC, la direction de Harrods, passé sous pavillon qatari en 2010, a « fermement condamné » le comportement de son ancien propriétaire et présenté les excuses du célèbre magasin pour avoir à l’époque « abandonné (ses) employées qui ont été ses victimes ».

Depuis le 19 septembre, Harrods a engagé des discussions avec « plus de 250 » d’entre elles pour trouver un accord à l’amiable.

* Jen a requis l’anonymat.

Des centaines de femmes accusent Mohammad al-Fayed d’agressions sexuelles et de viols depuis la diffusion d’un documentaire sur la BBC en septembre. Parmi elles, Jen* et Cheska racontent les violences et les menaces subies ainsi que l’omerta dont a bénéficié l’ex-propriétaire de Harrods. 

« Cela semblait être un job de...
commentaires (1)

well.....rien de nouveau avec les "hommes".

Marie Claude

07 h 00, le 04 novembre 2024

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Commentaires (1)

  • well.....rien de nouveau avec les "hommes".

    Marie Claude

    07 h 00, le 04 novembre 2024

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