Liban, ton nom s’écrit
Avec l’encre des larmes,
Avec du sang, des cris,
Par la fureur des armes ;
Ton sol se redessine
Avec le coutelas
D’une main assassine,
Et tu sonnes le glas !
De douleur, tu te tords ;
Ta carte se découpe
Par des tailleurs de mort ;
Tu saignes sous leur coupe !
Et ton Cèdre flageole
Sur un mourant drapeau ;
De partout on le viole,
On l’orne d’oripeaux !
Ton hymne pantelant
Tout doucement expire
Au milieu des relents
Du mauvais à son pire !
Ton entité murée
Est la proie de ces loups
Si prompts à la curée,
Ces meutes de filous !
Lâches et corrompus,
Ils mangent le cadavre,
Ne sont jamais repus ;
Le chaos est leur havre !
Liban aux beaux villages
Du Sud, hélas rasés,
Aux villageois en rage,
Au cœur lourd et brisé ;
Ils voient leurs souvenirs
S’élever en volutes
Avec leur avenir,
Pour une vaine lutte !
Expulsés sur les routes
De « l’unité des fronts »,
Leur milice en déroute
Les expose aux affronts.
Ils s’en vont, indigents,
Leurs demeures détruites,
Grâce à leurs dirigeants
Morts, cachés ou en fuite !
Liban, ta capitale
Sous le feu du dragon,
S’enflamme et puis s’étale…
Et Dieu sort de ses gonds !
Il étend son courroux
Sur ces abominables,
Ces belligérants fous
Qui font l’œuvre du diable ;
Il tance le vacarme
Tout fumant et sanglant ;
Il fait taire les armes
Et ce monde violent ;
Il réécrit le nom
Du Liban pour en faire
Un pays de renom,
Réfractaire à la guerre !
Il le confie aux sages
Qui feront refleurir
Le grand Liban-message
Au céleste élixir !
Ô Liban réécrit
Par une main divine,
Ton salut est prescrit ;
Tu reprends bonne mine !
À force de prières
Montant de toutes parts,
S’ouvre pour toi une ère
De paix, au saint départ !
Liban, ressuscité
Après un long calvaire !
Villages et cités
Redeviendront prospères !
Et tes fils et tes filles
À nouveau réunis
Formeront la Famille
Des Libanais bénis !
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