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Société - Guerre au Liban

Raids israéliens contre al-Qard al-Hassan : Amnesty veut une enquête pour possible "crime de guerre"

« Être associé au Hezbollah ne suffit pas pour qu'un immeuble civil, ou les civils qui y sont, soient classés comme des objectifs militaires », écrit l'ONG. 

Un immeuble qui abritait une branche d'al-Qard al-Hassan rasé par une frappe israélienne dans le quartier de Chiyah, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 octobre 2024. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Amnesty International a estimé mardi que les raids israéliens au Liban contre des filiales de la société de microcrédits al-Qard al-Hassan affiliée au Hezbollah devaient faire l'objet d'une enquête pour un possible « crime de guerre ».

Dimanche soir, l'armée israélienne a lancé près d'une vingtaine de frappes contre l'institution dans la banlieue sud de Beyrouth mais aussi dans le sud et l'est du Liban. Cet organisme, affilié au Hezbollah et visé par des sanctions américaines, offre des services bancaires à des centaines de milliers d'usagers.

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« Même si, comme l'affirme l'armée israélienne, l'institution finance effectivement le Hezbollah, il est peu probable qu'elle réponde aux critères définissant un objectif militaire, en particulier pour les filiales qui servent des clients civils », a estimé Amnesty dans un communiqué. « Être associé au Hezbollah ne suffit pas pour qu'un immeuble civil, ou les civils qui y sont, soient classés comme des objectifs militaires », a ajouté l'ONG basée à Londres. Cibler les branches d'al-Qard al-Hassan, « constitue probablement une violation au droit humanitaire international et doit faire l'objet d'une enquête comme pour un crime de guerre », a assuré Amnesty dans son communiqué, réclamant « une enquête internationale (...) qui doit être ouverte de toute urgence ».

« Bouée de sauvetage économique »

Dans les appels à l'évacuation de la population qui ont précédé ses bombardements, l'armée israélienne accusait al-Qard al-Hassan d'être impliquée « dans le financement des opérations terroristes du Hezbollah ».

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« Les forces israéliennes ont pris pour cible une institution qui représente une bouée de sauvetage économique pour de nombreux civils libanais », a également estimé Amnesty. « Cela, outre un appel à évacuer publié moins de 40 minutes avant le début des frappes, montre comment Israël ne tient pas compte du droit humanitaire international ».

La société se présente comme une ONG qui fournit des microcrédits, aux particuliers et notamment aux artisans et PME agricoles ou industrielles. Le secret de sa popularité: l'application des principes de la finance islamique, favorisant l'octroi de prêts sans intérêts.

Mardi en conférence de presse, Mohammad Afif, responsable des relations médias du Hezbollah, a assuré que la fondation était « une institution totalement civile, enregistrée selon la loi ». « Ses services sont proposés à tous les Libanais sans exception », a-t-il dit.

Amnesty International a estimé mardi que les raids israéliens au Liban contre des filiales de la société de microcrédits al-Qard al-Hassan affiliée au Hezbollah devaient faire l'objet d'une enquête pour un possible « crime de guerre ».Dimanche soir, l'armée israélienne a lancé près d'une vingtaine de frappes contre l'institution dans la banlieue sud de Beyrouth mais aussi dans le sud et l'est du Liban. Cet organisme, affilié au Hezbollah et visé par des sanctions américaines, offre des services bancaires à des centaines de milliers d'usagers. Lire aussi Pourquoi Israël a-t-il déclaré la guerre au Qard el-Hassan ? « Même si, comme l'affirme l'armée israélienne, l'institution finance effectivement le Hezbollah, il est peu probable qu'elle réponde aux critères définissant un objectif...
commentaires (2)

La question est sujette à débat. Il me semble y retrouver la distinction subtile, pour ne pas dire hypocrite, entre les activités civiles et militaires du Hezbollah. La couverture ONG est bien transparente et même si on trouve dans ses locaux des billets verts au lieu de kalachnikovs, la banque qui sert au financement de la milice ne peut-elle pas être considérée comme un objectif légitime?

Yves Prevost

08 h 25, le 23 octobre 2024

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Commentaires (2)

  • La question est sujette à débat. Il me semble y retrouver la distinction subtile, pour ne pas dire hypocrite, entre les activités civiles et militaires du Hezbollah. La couverture ONG est bien transparente et même si on trouve dans ses locaux des billets verts au lieu de kalachnikovs, la banque qui sert au financement de la milice ne peut-elle pas être considérée comme un objectif légitime?

    Yves Prevost

    08 h 25, le 23 octobre 2024

  • Une enquête menée par qui? Par Israël?

    Politiquement incorrect(e)

    20 h 42, le 22 octobre 2024

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