Une séance parlementaire consacrée à l'élection des membres du Bureau de la Chambre et des membres des commissions parlementaires a été ajournée mardi faute de quorum, rapporte le bureau du président du Parlement Nabih Berry dans un communiqué.
Après des consultations entre les membres du Bureau présents, il a été décidé de maintenir le Bureau et les membres des commissions à leurs postes, ce qui a déjà été fait précédemment. Aucune autre séance n'a été décidée pour le moment.
« Le Bureau de la Chambre, sur la base des dispositions du règlement intérieur et des précédents adoptés par le Parlement, qui stipulent que les commissions parlementaires sont considérées comme actives sur le principe de la continuité des institutions jusqu'aux élections, décide de considérer les membres du Bureau et des commissions actuels comme valides et a informé les présidents de commissions et leurs membres du contenu de cette décision », indique le communiqué.
Le Bureau a également mentionné des précédents où une telle décision a été adoptée : lors des sessions du 16 mars 1976, du 21 mars 1989 et du 19 mars 2019.
Ce sont principalement les députés du Hezbollah, qui ne se sont pas rendus à la séance parlementaire, pour raisons sécuritaires, ainsi que ceux du parti Kataëb, qui ont estimé que la priorité devrait être donnée à l'élection d'un président, et du Courant patriotique libre (aouniste).
« Inacceptable »
Après la levée de la séance, le député Ibrahim Kanaan, qui a quitté fin août le groupe parlementaire aouniste, et qui préside la commission parlementaire des Finances et du Budget, a affirmé qu'il est « inacceptable de laisser le Liban sans chef d'Etat et sans institutions ». « Fuir ses responsabilités équivaut à fuir la confrontation », a-t-il dénoncé.
Commentant le report de la séance, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a critiqué le fait que la « majorité » des députés a « manqué à son devoir envers le peuple libanais ». « Si l'argument est que le Liban est en état de guerre, c'est un argument complètement fallacieux, car en période de guerre, les institutions constitutionnelles sont appelées à jouer un rôle encore plus actif qu'en temps normal », a-t-il écrit dans un communiqué. « Et si la raison est que certains députés font face à des risques sécuritaires et ne peuvent donc pas se rendre au Parlement, cela peut se comprendre pour ces députés, dont le nombre n'excède pas une quinzaine d'entre eux, au pire des cas », a-t-il ajouté. Israël a juré d'éliminer le Hezbollah et éliminé nombre de ses dirigeants, notamment ceux chargés de ses opérations militaires.