La hausse des tarifs douaniers promise par Trump est un "vieux schéma", selon Yellen

Imposer largement des droits de douane élevés sur les importations aux États-Unis risque de faire grimper les prix pour les consommateurs et de réduire la compétitivité des entreprises, selon la secrétaire américaine au Trésor, visant sans le nommer Donald Trump, à trois semaines de l'élection présidentielle.

« Les appels à isoler l'Amérique avec des tarifs douaniers élevés appliqués aux pays amis et concurrents (...) sont profondément erronés », doit dire Janet Yellen jeudi, selon des extraits de son discours au Council on Foreign Relations (CFR) à New York, publiés en amont.

« Nous ne pouvons pas bâtir sur un vieux schéma », a-t-elle prévu d'ajouter, citant les « problèmes auxquels [les États-Unis sont] confrontés aujourd'hui, des chaînes d'approvisionnement perturbées au changement climatique et à (...) la pandémie, ou encore la surcapacité industrielle de la Chine ». L'ancien président Donald Trump, qui espère être réélu à la Maison-Blanche le 5 novembre, a promis de porter les droits de douane sur l'ensemble des importations à 10 ou 20%, selon les produits, et même à 60% sur les importations chinoises, et jusqu'à 200% sur les importations de véhicules depuis le Mexique.

Mais, pour la ministre de l’Économie et des Finances de Joe Biden, « des tarifs douaniers radicaux et non ciblés augmenteront les prix pour les familles américaines et rendront [les] entreprises [américaines] moins compétitives ». « Et nous ne pouvons même pas espérer faire progresser nos intérêts économiques et sécuritaires, tels que nous opposer à l'invasion de l'Ukraine par la Russie – si nous faisons cavalier seul », doit-elle préciser.

Donald Trump avait balayé mardi lors d'une interview le risque d'une hausse des prix pour les consommateurs américains: « Une autre théorie veut que les droits de douane soient si élevés, si terribles, si odieux, que [les fabricants] viendront tout de suite » s'installer aux États-Unis. « A mes yeux, les droits de douane sont la plus belle expression du dictionnaire », avait encore lancé le candidat républicain, qui estime que les États-Unis se font « entuber » économiquement et tout particulièrement par certains de leurs plus proches alliés, comme l'Union européenne et le Japon.