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Nos Lecteurs ont la Parole

Un président, maintenant

En temps de crise, bien des notions et des principes sont revus, voire déformés. Le Liban qui va de crise en crise depuis 1975, pour ne pas dire 1969, est loin d’être une exception.

Parmi ces principes, celui selon lequel un président ne pourrait et/ou ne devrait être élu en temps de guerre. Une pareille élection ne devrait voir le jour qu’après avoir obtenu un

cessez-le-feu ! Une autre théorie est celle d’un consensus préalable avant ladite échéance. En appliquant cette « norme », ne serions-nous pas en train de dénaturer cette élection, qui n’est rien d’autre qu’une compétition ? Ce faisant, la légitimité de celle-ci pourrait être mise à mal pour cause de conflit d’intérêts, voire de corruption.

Un président maintenant ? Oui, et immédiatement. Nous avons urgemment besoin d’élire un président – et non plus une marionnette – afin de remettre le Liban sur pied, après des décennies de guerres et de déchirements qui ont transformé notre pays en un dépotoir des crises du monde entier. Oui, nous avons besoin d’un président promptement afin d’obtenir ce cessez-le-feu, pour mettre fin à cette guerre qui ravage tout sur son passage. Oui, nous avons besoin d’un président diligemment afin d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sans exception, à savoir les résolutions 1701 (2006), 1680 (2006) et 1559 (2004). Oui, nous avons besoin d’un président rapidement afin de pouvoir permettre aux déplacés de retrouver leurs villages et leurs foyers. Oui, nous avons besoin d’un président incessamment afin de commencer la reconstruction qui ne peut pas être entamée sans aide financière internationale. Ce président en constitue un passage obligé.

Un président maintenant ? Absolument, pour qu’il mette fin à cette paralysie institutionnelle, devenue la règle et non plus l’exception. Oui, nous avons besoin d’un président afin de conduire les réformes en tout genre, et nous en avons grandement besoin, sans délais. Oui, nous avons besoin d’un président instantanément pour mettre fin à une crise politique qui perdure, à cette perte de confiance de notre population qui voit en l’émigration son seul et unique salut.

Enfin, nous avons besoin d’un président pour que lui seul, garant de la Constitution et des institutions, puisse conduire un dialogue national qui poserait tout sur la table. Oui, nous avons besoin d’un président aussitôt quant à revoir les événements des dernières décennies et d’en prendre acte pour ne pas réitérer les mêmes péchés. Finalement, nous avons besoin d’un président, d’un vrai, qui seul pourrait enfin nous donner de l’espoir en nous dessinant un avenir et nous ouvrant ses portes.

« Un leader est celui qui connaît le chemin, qui parcourt ce chemin, qui montre le chemin. » Cette citation de John C. Maxwell sur le leadership s’applique parfaitement au président que nous convoitons sans plus attendre. Attendre, c’est prolonger la souffrance d’un peuple qui est à bout. Retarder cette élection ne relève plus d’un acte politique, mais d’un acte criminel contre notre peuple.

Professeur à l’Université libanaise

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

En temps de crise, bien des notions et des principes sont revus, voire déformés. Le Liban qui va de crise en crise depuis 1975, pour ne pas dire 1969, est loin d’être une exception. Parmi ces principes, celui selon lequel un président ne pourrait et/ou ne devrait être élu en temps de guerre. Une pareille élection ne devrait voir le jour qu’après avoir obtenu un cessez-le-feu ! Une...
commentaires (1)

La mémoire courte joue des tours. Un président prophète n'aura en tous cas qu'un pouvoir limité, surtout un droit de veto. La bataille est ailleurs. Un consensus national sur l'avenir est le seul moyen de stabiliser le Liban. On en est encore loin, malheureusement.

Raed Habib

04 h 31, le 12 octobre 2024

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Commentaires (1)

  • La mémoire courte joue des tours. Un président prophète n'aura en tous cas qu'un pouvoir limité, surtout un droit de veto. La bataille est ailleurs. Un consensus national sur l'avenir est le seul moyen de stabiliser le Liban. On en est encore loin, malheureusement.

    Raed Habib

    04 h 31, le 12 octobre 2024

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