Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, arrivé à Beyrouth vendredi, a fait part des efforts de son pays pour arriver à un cessez-le-feu simultané au Liban et à Gaza, alors que la capitale libanaise a été bombardée à plusieurs reprises cette semaine.
Le chef de la diplomatie iranienne a été reçu au Grand Sérail par le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati, à qui il a exprimé « le souci de Téhéran de soutenir le Liban face à l’agression israélienne », a rapporté l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Il s'est également entretenu à Aïn el-Tiné avec le président du Parlement Nabih Berry, à qui il a donné l'assurance que l'Iran travaillait pour aboutir à une trêve.
« Nous soutenons les efforts pour un cessez-le-feu, à condition que, premièrement, les droits du peuple libanais soient respectés et qu'il soit accepté par la résistance », a dit Abbas Araghchi, en allusion au Hezbollah. « Deuxièmement, il doit intervenir simultanément avec un cessez-le-feu à Gaza », selon des propos rapportés par l'Agence France Presse.
« Nous soutenons entièrement le Liban dans ses efforts pour faire face aux crimes israéliens. Nous sommes aux côtés du Liban et de la résistance (du Hezbollah) (...) et nous sommes sûrs que le peuple libanais sera victorieux. Ma présence à Beyrouth dans ces circonstances difficiles montre que l'Iran soutient le Hezbollah et les chiites du Liban ainsi que l'ensemble des Libanais », a ajouté Abbas Araghchi, selon la chaîne locale MTV.
Au Grand Sérail, le chef de la diplomatie iranienne a indiqué que son pays « lancera une campagne diplomatique pour soutenir le Liban, en appelant notamment à une réunion de l’Organisation de la conférence islamique ».
Abbas Araghchi est le premier diplomate iranien à fouler le sol libanais depuis l'assassinat du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah le 27 septembre dernier dans une frappe israélienne. Il doit également rencontrer vendredi des parlementaires de l'axe de l' « axe de la résistance » (pro-iranien).
Le Liban est en proie à une guerre avec Israël depuis l’ouverture par le Hezbollah, en octobre 2023, d’un « front de soutien » à Gaza au Liban-Sud. Les attaques israéliennes ont connu une brusque escalade depuis deux semaines, et frappent désormais régulièrement la banlieue-sud de la capitale, alors que des combats opposent les milices du Hezbollah aux troupes israéliennes le long de la frontière sud.
C’est dans ce contexte troublé, et alors que la banlieue-sud vient de vivre une nouvelle nuit terrible de bombardements, que le ministre iranien effectue sa tournée auprès des responsables libanais.
M. Araghchi est par ailleurs revenu sur la frappe iranienne contre Israël mardi, affirmant que son pays a uniquement frappé « des centres militaires et sécuritaires, contrairement à Israël qui cible les civils ». « La frappe iranienne sur Israël s'inscrit dans le cadre de la légitime défense, nous n'avons pas lancé d'attaques, mais nous avons répondu à des attaques qui nous avaient pris pour cible. Nous n'avons pas de plans consistant à continuer dans ce sens, sauf si Israël poursuit ses offensives. A ce moment-là, notre réponse sera encore plus forte », a ajouté le ministre iranien, cité par la MTV.
Cela montre très clairement à Israel que le seul moyen de se débarrasser des armes du Hezbollah est une confrontation avec l'Iran. Sinon cela ne finira jamais.
19 h 16, le 12 octobre 2024