Rechercher
Rechercher

Politique - Liban

Pourquoi les funérailles de Hassan Nasrallah sont-elles autant retardées ?

Lors d'un rare prêche, dont une partie en arabe, vendredi à Téhéran, Khamenei a affirmé avoir été « choqué » par l'assassinat du secrétaire général du Hezbollah, « mon frère et ma fierté », soulignant toutefois que « la précipitation et l'émotion ne nous mèneront nulle part ».

Pourquoi les funérailles de Hassan Nasrallah sont-elles autant retardées ?

Des motocyclistes circulent près de portraits de Hassan Nasrallah dans la banlieue sud de Beyrouth, le 4 octobre 2024. Photo AFP

Cela va faire une semaine que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué dans une frappe dévastatrice sur la banlieue sud de Beyrouth. Et depuis, une question persiste : pourquoi n'a-t-il toujours pas été enterré ?  Le « martyre » du sayyed avait été annoncé le lendemain par son parti. Des sources proches du Hezb avaient ensuite affirmé que son corps, intact, avait été sorti du gouffre profond creusé par des dizaines de bombes lancées sur le « quartier général » du mouvement pro-iranien. Depuis, des rumeurs circulent sur les funérailles, que le Hezbollah n'a pas confirmées. D'où le fait que la question reste en suspens.

Raison sécuritaire

Sauf que quelques éléments de réponse commencent à fuser. Vendredi, l'AFP, citant une source proche du parti, a indiqué que le chef du Hezbollah a été enterré « provisoirement » dans un lieu tenu secret, de crainte que ses funérailles ne soient visées par Israël. « Sayyed Hassan Nasrallah a été inhumé dans un lieu provisoire, en attendant des circonstances permettant des funérailles populaires », a déclaré cette source qui a requis l'anonymat.

Lire aussi

Et soudain, Hassan Nasrallah n’est plus

La même source a précisé que des funérailles populaires dans la banlieue sud de Beyrouth étaient impossibles à tenir pour le moment « en raison de menaces israéliennes de viser les participants aux obsèques et le lieu de la sépulture ». C'est donc la crainte sécuritaire qui est ici évoquée. Selon un responsable libanais cité par l'AFP et qui a, lui aussi, requis  l'anonymat, le Hezbollah a tenté, par l'entremise de dirigeants libanais, d'obtenir des États-Unis « des garanties » pour organiser des funérailles populaires. Mais en raison des raids israéliens continus sur le Liban, il n'a pas pu obtenir de telles garanties.

Depuis le début des affrontements entre le Hezbollah et l'armée israélienne, le 8 octobre 2023, le parti chiite organise des cérémonies en grande pompe, rassemblant parfois des milliers de personnes même lorsqu'elles ont lieu dans des endroits visés par des frappes israéliennes, pour ses combattants tués « sur le chemin de Jérusalem » et ses responsables assassinés. Les abords de funérailles ont parfois été visés par des frappes israéliennes au cours des derniers mois. 

Enterrement « temporaire » dans le rite musulman

Les coutumes islamiques imposent normalement une inhumation rapide des défunts. Toutefois, le rite musulman, chiite comme sunnite, autorise un enterrement dans un lieu temporaire en cas de circonstances exceptionnelles, selon les explications d'un cheikh jeudi soir au micro de la MTV : « Rien ne s'oppose à retarder l'enterrement d'un défunt et au fait qu'il soit par exemple placé dans un cercueil de manière temporaire », a-t-il déclaré à la chaîne. «Cela peut prendre des heures, des jours, des mois, des années... » 

Eclairage

Assassinat de Nasrallah : Israël veut changer le visage du Liban et de la région

Ce que confirme à L'Orient-Le Jour le cheikh Mohammad Nokari, juge auprès des tribunaux chériés de Beyrouth. « On ne doit pas nécessairement se dépêcher pour l'enterrement. Si des circonstances l'empêchent, il peut être retardé de quelques jours à une condition : que le corps ne soit pas détérioré », explique-t-il. « Ainsi, il peut être enterré provisoirement en attendant de le mettre ailleurs. Il faut un tombeau en bois ou en métal. Cela a d'ailleurs été déjà fait plusieurs fois dans l'histoire, comme avec Riad el-Solh », ajoute le cheikh Nokari en évoquant l'ancien Premier ministre libanais assassiné en Jordanie en 1951.

À Téhéran, un hommage et des menaces

Vendredi, une cérémonie commémorative en mémoire de Hassan Nasrallah a été organisée à Téhéran, en présence du guide suprême de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei. Celui-ci s'est exprimé, devant des milliers de personnes, en arabe et non en persan lors de ce rare prêche, un fusil à ses côtés : « Les comportements récents d'Israël ont eu pour effet d'accroître la colère de la résistance et de renforcer ses motivations (...) Israël n'emportera jamais la victoire sur le Hezbollah et le Hamas », a-t-il promis. Il a estimé que le combat du Hezbollah, qui tire depuis octobre 2023 sur le nord d'Israël en appui au mouvement palestinien, rendait un « service vital à toute la région », et qu'Israël ne pouvait « pas nuire gravement » à ce mouvement chiite, dont de nombreux responsables -  outre Hassan Nasrallah - ont été tués ces derniers jours dans des raids des forces israéliennes. « Le Hezbollah, en défendant Gaza (...) et en frappant le régime usurpateur et tyrannique (Israël, ndlr), a (...) rendu un service vital à toute la région et à tout le monde islamique », a-t-il dit. Et d'affirmer qu'il a été « choqué » par l'assassinat du secrétaire général du Hezbollah, « mon frère et ma fierté », soulignant toutefois que « la précipitation et l'émotion ne nous mèneront nulle part ».

La dernière fois où M. Khamenei avait dirigé la prière de vendredi remonte à janvier 2020, après une attaque iranienne de missiles sur deux bases abritant des Américains en Irak, en riposte à l'attaque de drone américaine qui venait de tuer à Bagdad le général iranien Kassem Soleimani, un commandant des Gardiens de la révolution.

Lire aussi

Khamenei lors d’une cérémonie pour Nasrallah : « Israël ne remportera jamais la victoire »

Hassan Nasrallah a été tué avec quatre autres personnes selon le parti, dont un haut responsable des gardiens de la révolution iraniens, le général Abbas Nilforoushan. Israël, pour sa part, a affirmé qu'il avait été tué avec une vingtaine de membres du Hezbollah. Une semaine après sa mort, son successeur n'a toujours pas été désigné.

Cela va faire une semaine que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué dans une frappe dévastatrice sur la banlieue sud de Beyrouth. Et depuis, une question persiste : pourquoi n'a-t-il toujours pas été enterré ?  Le « martyre » du sayyed avait été annoncé le lendemain par son parti. Des sources proches du Hezb avaient ensuite affirmé que son corps, intact, avait...
commentaires (3)

Le modérateur est-il en vacances ?

EL RIZ Mohamed

21 h 03, le 04 octobre 2024

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Le modérateur est-il en vacances ?

    EL RIZ Mohamed

    21 h 03, le 04 octobre 2024

  • J’espère que Hassan Nasrallah est en enfer, d’où il n’aurait jamais dû sortir.

    Mahmoud Baydoun

    19 h 44, le 04 octobre 2024

  • J’espère que Hassan Nasrallah est en enfer, d’où il n’aurait jamais dû sortir.

    Mahmoud Baydoun

    19 h 44, le 04 octobre 2024

Retour en haut