
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à l’Assemblée Générale de l’Onu, le 27 septembre 2024. CHARLY TRIBALLEAU/AFP
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé vendredi depuis la tribune des Nations unies que son pays poursuivra la guerre contre le Hezbollah jusqu'à ce que « tous les objectifs » soient atteints. Il n'a pas dit un mot de la proposition internationale conduite par les États-Unis et la France d'un cessez-le-feu de 21 jours.
« Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n'a pas d'autre choix, et Israël a le droit de mettre fin à cette menace et de faire revenir ses citoyens chez eux en sécurité », a déclaré M. Netanyahu devant l'Assemblée générale. « Rien que cette semaine, l'armé israélienne a détruit une grande partie des roquettes du Hezbollah, qui avaient été construites avec le financement de l'Iran pendant trois décennies. Nous avons éliminé des commandants militaires de haut rang (...) et leurs remplaçants. Nous continuerons à dégrader le Hezbollah jusqu'à ce que tous nos objectifs soient atteints », a-t-il assuré.
Nombre de délégués et de diplomates, notamment de pays arabes et musulmans, comme les délégations libanaise et palestinienne, avaient quitté la salle à son arrivée. « Mon pays est en guerre et se bat pour sa survie. Mais après avoir entendu les mensonges et calomnies contre mon pays par de nombreux orateurs à ce podium, j'ai décidé de venir et de rétablir la vérité ». « Voici la vérité : Israël recherche la paix. Israël aspire à la paix. Israël a fait la paix et la refera », a-t-il assuré. Avant de poursuivre. : « Nous sommes confrontés à des ennemis sauvages (...). Nos ennemis ne cherchent pas seulement à nous détruire, ils cherchent à détruire notre civilisation commune et à nous ramener tous à un âge sombre de tyrannie et de terreur ».
« Trop c'est trop ! »
« Le 8 octobre, le Hezbollah nous a attaqués depuis le Liban. Depuis, il a tiré plus de 8 000 roquettes sur nos villes, sur nos civils et sur nos enfants », a-t-il accusé.
Benjamin Netanyahu a assuré qu' « Israël doit vaincre le Hezbollah au Liban ». « Le Hezbollah est l'organisation terroriste par excellence dans le monde d'aujourd'hui. Ses tentacules s'étendent sur tous les continents », a-t-il ajouté. Il a réaffirmé que son pays se battra jusqu'à ce que les citoyens du Nord « puissent rentrer chez eux en toute sécurité ». « Trop c'est trop ! Pendant 18 ans, le Hezbollah a refusé effrontément d'appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui l'oblige à éloigner ses forces de nos frontières. Au lieu de cela, il s'est approché de notre frontière. Il a secrètement creusé des tunnels de terreur pour s'infiltrer dans nos communautés et a tiré sans discrimination des milliers de roquettes sur nos villes et nos villages. Ils ont mis en danger leur propre population. Ils ont placé un missile dans chaque cuisine, une roquette dans chaque garage », a poursuivi le Premier ministre israélien.
Benjamin Netanyahu a montré deux cartes à l'Assemblée générale: « La Bénédiction » et « La Malédiction ». Sur la première carte, l'Arabie Saoudite, l'Égypte et le Soudan sont coloriés en vert. Sur la seconde, l'Iran, l'Irak, la Syrie et le Liban sont coloriés en noir et présentés par M. Netanyahu comme étant « les agresseurs ».
Le message au Hamas
Après quasiment un an de guerre dans la bande de Gaza contre le Hamas, le chef du gouvernement israélien a exhorté le mouvement islamiste « à partir ». Il l'a appelé à « déposer les armes » dans le petit territoire palestinien ravagé par l'offensive israélienne et les combats, afin de « mettre fin à la guerre ».
« Cette guerre peut se terminer. Tout ce que le Hamas a à faire, c'est de se rendre, déposer les armes et libérer les otages », a déclaré Benjamin Netanyahu. « S'ils (les combattants du Hamas) ne le font pas, nous nous battrons jusqu'à obtenir une victoire, une victoire totale. Il n'y a pas d'alternative », a-t-il dit.
« À Gaza, nous constatons cette confusion morale lorsqu'Israël est accusé à tort de viser délibérément des civils, a assuré M. Netanyahu. Nous ne voulons pas voir une seule personne, un seul innocent, mourir, c'est toujours une tragédie, et c'est pourquoi nous faisons tant d'efforts pour minimiser les pertes civiles, alors même que nos ennemis utilisent les civils comme boucliers humains ».
Menaces contre l'Iran
Le Premier ministre israélien s'en est également pris à l'Iran qu'il a menacé de « frapper » en cas d'attaque contre son pays. « J'ai un message pour les tyrans de Téhéran : si vous nous frappez, nous vous frapperons », a-t-il lancé en direction de l'Iran, bête noire d'Israël.
« Il n'y a aucun endroit en Iran que le long bras d'Israël ne peut atteindre », a-t-il martelé devant l'Assemblée générale réunie pour cette « semaine de haut niveau » à New York, au cours de laquelle l’État hébreu a été la cible de nombreux discours dénonçant très fermement ses campagnes militaires à Gaza et au Liban.
Benjamin Netanyahu a aussi appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à réimposer des sanctions contre l'Iran « pour s'assurer qu'il ne se dote jamais d'armes nucléaires ». « Nous avons fait notre choix. Nous voulons aller vers une ère de paix et de prospérité. L'Iran veut aller vers une ère de terreur, a-t-il également lancé. De quel côté serez-vous ? Serez-vous du côté d'Israël ou du côté de l'Iran, une dictature terrifiante ? ».
« Marécage antisémite »
Enfin, au terme d'un discours de 35 minutes, le Premier ministre israélien, qui ne compte pas beaucoup de soutiens sur la scène internationale hormis notamment son allié militaire et diplomatique américain, s'en est pris à l'Organisation des Nations unies avec laquelle les relations sont exécrables. « Je vous le dis, jusqu'à ce qu'Israël, jusqu'à ce que l’État juif, soit traité comme les autres nations, jusqu'à ce que le marécage antisémite soit asséché, l'ONU sera considérée par les gens justes comme rien de plus qu'une farce méprisante », a-t-il dit.
« Compte tenu de l'antisémitisme qui règne à l'ONU, personne ne devrait être surpris que le procureur de la CPI, émette des mandats d'arrêt à mon encontre et à l'encontre du ministre de la Défense, a-t-il ajouté, accusant le procureur de la Cour pénale internationale « d’antisémitisme pur et simple ».
« Les réels criminels de guerre ne se trouvent pas en Israël. Ils sont en Iran, en Syrie, au Liban. Ceux qui se trouvent de leur côté, vous devriez avoir honte ! Mais j'ai un message pour vous : Israël gagnera cette guerre », a-t-il poursuivi. « Soyez forts et courageux ! Le peuple d'Israël restera ! », a enfin lancé Benjamin Netanyahu en conclusion de son discours, applaudi par les membres de la délégation israélienne.