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Lifestyle - Exposition

Au Musée Yves Saint Laurent, des silhouettes proustiennes entre fleurs et littérature


Au Musée Yves Saint Laurent, des silhouettes proustiennes entre fleurs et littérature

L’amour d’Yves Saint Laurent pour les fleurs partagé dans une exposition. Photo DR

À Paris après Marrakech, du 20 septembre 2024 au 4 mai 2025, le Musée Yves Saint Laurent Paris présente « Les Fleurs d’Yves Saint Laurent ». La passion et l’admiration du créateur, disparu en 2008, pour les fleurs et tous les arts qui y sont liés sont ici transposées dans une exposition pensée par les commissaires Olivier Saillard et Gaël Mamine.

Né à Oran, en Algérie, où il a passé sa jeunesse, Yves Matthieu Saint Laurent a, toute sa vie, gardé dans les yeux la lumière du Maghreb. Tout horticulteur vous le dira, pas de lumière, pas de fleurs. C’est ainsi que les roses de l’amour (et de Christian Dior dont il fut le premier successeur), les lys majestueux dont le nom est aussi l’anagramme inversée de ses initiales, les bougainvillées de Marrakech dont les couleurs vibrent si bien avec le bleu du jardin de Majorelle, attenant à la villa qu’il a acquise avec Pierre Bergé en 1980, de même que le blé dont il fait son porte-bonheur jusqu’à recouvrir son cercueil, au même titre que le muguet, emprunté à Dior, vont rejaillir en bouquets ou en solo dans toutes ses collections.

Au fil de l’exposition, le visiteur découvre les pièces iconiques et les savoir-faire auxquels Yves Saint Laurent a fait appel pour donner vie à ses créations fleuries : ici, les premières broderies appliquées de la robe printemps-été de 1962, là, la virtuosité des imprimés dans la collection printemps-été 2001, référence inoubliable aux tableaux de Pierre Bonnard. En majesté, on aperçoit les fleurs en gazar de soie, plus vraies que nature, de la mariée d’été incarnée par Laetitia Casta en 1999, silhouette inoubliable d’Yves Saint Laurent.


L’art et la littérature ne sont donc pas en reste dans cette présentation qui rassemble une trentaine de silhouettes textiles et dessins présentés sur des lutrins.

L’univers de Proust transparaît dans les intérieurs du couturier autant que dans ses défilés. Quand il se plait à décrire les femmes comme des fleurs, Yves Saint Laurent les en recouvre pour leur rendre hommage. Comme dans un livre, chaque chapitre de cette exposition donne à lire et à voir les citations de Proust face aux silhouettes en fleurs d’Yves Saint Laurent qui confiait, en 1987, dans les pages de L’Égoïste, considérer ce dernier comme son auteur favori. Et comment ne pas citer, à cet égard, les quasi-stances où l’écrivain du temps décrit les aubépines décorant l’église au mois de Marie : «  Plus haut s’ouvraient leurs corolles çà et là avec une grâce insouciante, retenant si négligemment comme un dernier et vaporeux atour le bouquet d’étamines, fines comme des fils de la Vierge, qui les embrumait tout entières, qu’en suivant, qu’en essayant de mimer au fond de moi le geste de leur efflorescence, je l’imaginais comme si ç’avait été le mouvement de tête étourdi et rapide, au regard coquet, aux pupilles diminuées, d’une blanche jeune fille, distraite et vive. »

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Le moment de grâce et de pure rêverie qu’offre cette exposition au visiteur se prolonge comme un dialogue naturel entre les arts et les époques avec l’artiste américain Sam Falls dont les œuvres viennent la ponctuer. Parcourant le monde, celui-ci prélève des plantes et conserve la mémoire des paysage floraux au moyen d’une impression directe des pigments sur la toile. La photographie rejoint ici le procédé proustien lié au temps, entre exposition à la lumière et représentation. Les motifs et les couleurs de la nature recréée entrent en harmonie avec ceux présentés sur les pièces haute couture d’YSL. Dans les vêtements d’Yves Saint Laurent comme dans les toiles de Sam Falls, les fleurs transcendent le temps et demeurent éternelles.

À Paris après Marrakech, du 20 septembre 2024 au 4 mai 2025, le Musée Yves Saint Laurent Paris présente « Les Fleurs d’Yves Saint Laurent ». La passion et l’admiration du créateur, disparu en 2008, pour les fleurs et tous les arts qui y sont liés sont ici transposées dans une exposition pensée par les commissaires Olivier Saillard et Gaël Mamine. Né à Oran, en Algérie,...
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