Il est 12h12 au moment où j’écris ces premiers mots.
On dit qu’à chaque heure miroir, nous avons droit à un vœu.
Aujourd’hui, le nôtre n’est plus de réussir nos examens ni de gagner beaucoup d’argent.
Ou les vœux d’enfant, quand nous soufflions nos bougies, en coupant le gâteau, le couteau à l’envers dans nos mains, pour être sûrs qu’ils se réalisent.
Aujourd’hui, à chaque heure miroir que nos yeux croisent, nous souhaitons la paix, un avenir où l’harmonie règne, où notre pays sera enfin libéré de ses chaînes.
Nous espérons la fin de la guerre, remplacée par la poésie, que les roses prennent la place des fusils, dont l’unique but est de voler des vies.
Avant de fermer nos yeux pour la nuit, nous prions pour revoir nos familles, nos amis, voir les larmes remplacées par des rires, la peur par des souvenirs d’or qui jamais ne s’oublient, et nos cœurs unis, battant en symphonie.
Le Liban n’est pas juste un pays, c’est une histoire gravée, un héritage infini.
Chaque ville et chaque quartier est un voyage, un mélange de cultures, une mosaïque d’odeurs, d’espoir et de rêves à bâtir.
L’odeur des fruits et des oliviers du Sud, présents depuis des siècles, symbolise la résilience malgré les défis.
En chaque Libanais vit l’amour et la bonté, le partage et la solidarité !
Ce n’est pas pour rien que nous sommes comparés au phénix, qui renaît de ses cendres et se reconstruit.
Au Liban, rien ne se perd, tout se transforme, cette phrase d’Antoine Lavoisier est l’exemple parfait pour définir les Libanais !
À tous ceux qui sont partis, forcés de quitter leur pays, sachez qu’il ne vous en veut pas, et pour toujours il vous attendra, les bras ouverts, il vous accueillera.
À tous ses enfants nés loin d’ici, malgré eux, le Liban a hâte de vous rencontrer, de vous transmettre les souvenirs de vos parents gravés.
Il a hâte de vous border comme il l’a toujours fait, de vous accueillir avec tendresse, de vous nourrir de ses merveilles, qui depuis toujours le préservent !
De son sud à son nord, il a hâte de rebâtir ce que l’ennemi lui a volé, de panser les blessures qu’il a été forcé d’endurer.
Chacun de vous, de nous, avec sa plume magique, continuera à lui écrire des poèmes et des récits qui résonnent tels des feux d’artifice en chaque cœur qui les lit.
En attendant, à tous ceux qui sont toujours présents, il prie pour votre protection et vous dit : « Mes chers enfants, je vous souhaite un bon rétablissement, nous nous relèverons, doucement mais sûrement. Je vous aime. » Signé : votre Liban.
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