Après avoir pris le chemin de l’école et de l’université ce matin, des milliers d’écoliers et d’étudiants ont dû rentrer chez eux prématurément, en raison des développements dramatiques dans la guerre entre Israël et le Hezbollah.
Plus de 400 raids israéliens à la mi-journée avaient déjà fait plus de 180 morts et 700 blessés, dans les régions du Liban-Sud et de la Békaa. Ce qui a poussé le ministre sortant de l’Education Abbas Halabi, à demander aux établissements scolaires, techniques et universitaires de la banlieue-sud de Beyrouth, du Liban-Sud et de la Békaa, de fermer leurs portes.
Au Liban-Sud notamment, de nombreux établissements n’ont pas attendu la décision du ministre pour demander aux parents de venir chercher leurs enfants au plus tôt.
Les réactions des jeunes face à ces « vacances » inattendues étaient plutôt angoissées. Darine Hammoud, lycéenne, est inconsolable. « Israël a-t-il encore des limites ? Ce matin, ma plus grande crainte était un examen de chimie, et maintenant j’ai peur de mourir. » Darine est restée bloquée au lycée Raouda, sur la route de l'aéroport (banlieue-sud de Beyrouth), en attendant que sa mère, coincée dans les embouteillages, puisse arriver jusqu’à elle. Les parents étaient nombreux, vers midi, à se presser pour aller chercher leurs enfants à l'école.
Pas plus tard que vendredi, la banlieue-sud de Beyrouth avait été le théâtre d’une terrible frappe qui a fait plus de 50 blessés, dont quelque 17 hauts responsables du Hezbollah et des dizaines de victimes civiles, dont certaines se trouvent encore sous les décombres.
Un professeur « trop stressé pour donner le cours »
« La journée d'aujourd'hui a été dramatique », explique à L'Orient Today Malak Hamdane, élève de 6e, scolarisé dans une école de Beyrouth. Il raconte le chaos et l’incertitude : « Beaucoup d'élèves ne sont pas venus. La section maternelle était presque vide. Nous sommes restés en classe toute la journée à discuter parce que notre professeur était trop stressé pour donner son cours. Puis le directeur nous a demandés de nous rendre dans la cour de récréation, ce que nous avons fait. Mon père a quitté son travail pour venir me chercher. »
L’écolier ajoute d’un ton grave : « Cet épisode n'était pas effrayant en soi, mais j'ai peur de ce qui pourrait arriver. Je ne veux pas mourir. »
Si le niveau d’anxiété a atteint son paroxysme chez certains jeunes, d’autres tentent de garder un semblant de normalité. Dans un grand centre commercial à Beyrouth, à la périphérie de la banlieue-sud, on peut voir des clients tenir des sacs de courses et s'asseoir dans des cafés pour siroter un café. Avec un détail cependant : la plupart ont le regard rivé sur leur téléphone.
Une mère emmène son fils, Peter, six ans, manger dans un fast-food très connu. Elle explique à L'Orient Today que depuis que son école a annoncé qu'elle fermerait aujourd'hui, elle a décidé de l’emmener déjeuner. « Je veux juste qu'il garde un sentiment de normalité pour le moment », souligne-t-elle.
Dans le même centre commercial, les professionnels et les clients ne sont pas moins inquiets que les écoliers et leurs parents. Dany*, qui travaille dans une boutique d’habits, n'est pas autorisée à parler pendant les heures de travail et souhaite rester anonyme. Elle explique à L'Orient Today que l'administration du centre commercial leur a conseillé de « continuer à fonctionner normalement ». La seule exception, dans ces circonstances, est que les employés de certains magasins « sont autorisés à utiliser leur téléphone pour prendre des nouvelles de leur famille ».
« Je ne suis là que pour faire du lèche-vitrine », nous lance Saniyah Germanos, la quarantaine, en riant. « Je ne dépenserai pas d'argent, je me prépare au pire », ajoute-t-elle, mi-figue mi-raisin.
Les universitaires n’ont pas été épargnés par ce mouvement. Les étudiants de l'Université arabe de Beyrouth (UAB), dont le siège se trouve également à la périphérie de la banlieue-sud de Beyrouth, ont été priés de quitter les lieux, leur cours ayant été annulés. Certains sont pourtant restés sur le perron du bâtiment, jouant nonchalamment aux cartes. Comme pour conjurer le mauvais sort.
SOLIDARITE TOTALE avec nos compatriotes dans cette galère.Mais elle s'arrête aux civils.Où était la solidarité du hezbollah lorsqu'il a bloqué la justice? ,lorsqu'il a envahi Beyrouth et a tiré sur les appartements de Ain el remmanneh?Lorsqu'il refuse de remettre l'assassin de Hariri et quid des autres personnalités?Le Nitrate?Le HB connait le port de Haifa mais ne sait rien quant au port de Beyrouth?La solidarité de MOUSSAWI?au parlement menaçant de tuer tout président non choisi par eux.Nous sommes les victimes d'Israel et du Hezbollah.Solidarité à SENS UNIQUE? Mais nous restons SOLIDAIRES.
18 h 29, le 23 septembre 2024