Washington taxera à 100% les voitures électriques chinoises dès fin septembre

Voitures électriques ou encore semi-conducteurs: Washington a détaillé vendredi les hausses de droits de douane annoncées en mai par Joe Biden et visant des produits chinois "stratégiques", sujet de crispation entre Donald Trump et Kamala Harris à moins de deux mois de l'élection présidentielle américaine.

Les voitures électriques importées de Chine aux Etats-Unis seront ainsi taxées à 100% à partir du 27 septembre, les batteries de véhicules électriques à 25%, et les cellules de panneaux solaires à 50%. Pour les semi-conducteurs, ça sera 50%, à partir du 1er janvier 2025.

Ces hausses de tarifs douaniers avaient été annoncées le 14 mai par Joe Biden. Vendredi, un document d'une centaine de pages détaillant les produits concernés, le taux de taxation, et les dates auxquelles ces hausses entrent en vigueur, a été publié par les services de la représentante au Commerce (USTR).

Elles "cibleront les politiques et pratiques néfastes de la Chine qui continuent de pénaliser les travailleurs et entreprises américains", a déclaré la représentante au Commerce (USTR), Katherine Tai, dans un communiqué.

Ces taxes supplémentaires seront appliqués à l'équivalent de 18 milliards de dollars de produits chinois de secteurs considérés comme "stratégiques".

"Ces actions soulignent l'engagement de l'administration Biden-Harris à défendre les travailleurs et les entreprises américaines face aux pratiques commerciales déloyales", a assuré Katherine Tai.

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Le sujet est éminemment politique, à moins de deux mois d'une élection présidentielle très serrée. 

D'autant que cette nouvelle série de droits de douane s'inscrit dans la continuité de ceux qui avait été mis en place par Donald Trump lorsqu'il était président, et ont été largement maintenus par l'administration de Joe Biden.

Mardi, lors du débat télévisé, sa concurrente dans la course à la Maison Blanche, l'actuelle vice-présidente Kamala Harris, lui a d'ailleurs reproché d'avoir, lorsqu'il était président, "lancé des guerres économiques", tant avec la Chine qu'avec l'Union européenne.

L'ancien président républicain a rétorqué que l'administration démocrate Biden-Harris n'a "jamais supprimé les droits de douane parce que cela représentait tellement d'argent qu'ils ne le pouvaient pas".

Donald Trump entend, s'il est élu, relever de nouveau les droits de douane, à hauteur de "plus de 10%", voire même 20% pour les importations en provenance de certains pays.

Kamala Harris a dénoncé un "impôt sur la consommation", qui pèsera au final sur le consommateur américain.

"Triche"

L'USTR a précisé dans son communiqué que "les modifications proposées en mai 2024 (par Joe Biden) ont été largement adoptées" dans la version finale.

Le communiqué fait néanmoins état de "plusieurs ajustements afin de renforcer les actions visant à protéger les entreprises et travailleurs américains contre les pratiques commerciales déloyales de la Chine après l'examen de plus de 1.100 commentaires du public".

La Chine "triche" mais "nous n'allons pas (la) laisser inonder notre marché", avait promis Joe Biden en mai, lorsqu'il avait annoncé cette nouvelle salve de droits de douane visant les produits chinois.

"Nous ne laisserons jamais la Chine contrôler le marché" des voitures électriques, avait-il notamment ajouté, jugeant "impossible pour (nos) constructeurs automobiles de la concurrencer honnêtement".

Le gouvernement américain a par ailleurs annoncé vendredi s'attaquer à "l'utilisation excessive et l'abus" d'un mécanisme permettant aux importations de moindre valeur d'entrer sans droits de douane aux Etats-Unis, quel qu'en soit le pays de provenance.

Quelque 140 millions de colis venus du monde entier entraient aux Etats-Unis par an grâce à cette exemption il y a dix ans, contre désormais plus d'un milliard.

Selon les autorités américaines, cette augmentation de volume est due à la croissance des détaillants chinois Shein et Temu, connus pour vendre des produits à bas-prix, directement depuis la Chine.

Les autorités américaines cherchent donc à exclure certains produits de ces exonérations de droits de douane, une décision qui pourrait avoir une incidence sur la majorité des importations chinoises de textile et d'habillement.