Les autorités allemandes ont affirmé vendredi avoir déjoué un attentat islamiste à la machette planifié par un Syrien qui voulait s'en prendre à des soldats, nouvelle manifestation de la menace terroriste dans le pays.
Le suspect de 26 ans a été arrêté jeudi alors qu'il s'était procuré peu de temps auparavant "deux machettes" avec lesquelles il prévoyait d'attaquer des soldats de l'armée allemande dans une ville de Bavière, selon un communiqué du parquet de Munich (sud).
Selon la même source, il prévoyait de passer à l'acte "pendant la pause déjeuner des soldats, et d'en tuer le plus grand nombre possible".
L'attaque était planifiée dans la commune de Hof, située à quelque 150 km au nord de Nuremberg, où se trouve une caserne de la Bundeswehr dans laquelle sont stationnés plusieurs centaines de militaires.
"Par son acte, l'accusé voulait faire sensation et susciter un sentiment d'insécurité au sein de la population", ajoute le parquet qui ne précise pas les éléments qui ont mis les enquêteurs sur les traces du suspect.
La section de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme du parquet de Munich (sud) est chargée de l'enquête.
Les services de sécurité allemands sont sur le qui-vive après l'attentat au couteau commis à Solingen (ouest) fin août et revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique. L'auteur présumé de l'attaque, qui a fait trois morts, est un Syrien de 26 ans qui a été arrêté peu de temps après les faits.
"Si un motif islamiste est confirmé, il s'agit d'une preuve supplémentaire de la menace élevée que représente le terrorisme islamiste en Allemagne", a commenté un porte-parole du ministère de l'Intérieur à Berlin.
Durcissement de la politique d'immigration
Plusieurs événements ont remis au premier plan la menace sécuritaire jihadiste en Allemagne, poussant le gouvernement du chancelier social-démocrate Olaf Scholz à annoncer de nouvelles mesures pour lutter contre l'islam radical et à durcir la politique d'immigration.
La semaine dernière, une tentative d'attentat a visé le consulat général d'Israël à Munich. Elle était menée par un Autrichien de 18 ans, connu pour avoir des sympathies islamistes. Il a été abattu par les forces de l'ordre.
La même semaine, un Albanais de 29 ans, soupçonné de radicalisation islamiste, a tenté d'entrer de force, armé d'une machette, dans un commissariat d'une ville du sud-ouest du pays pour s'en prendre à des agents, avant d'être arrêté.
Fin mai dernier, une attaque au couteau à Mannheim (ouest) visant un rassemblement anti-Islam et commise par un Afghan de 25 ans est suspectée d'avoir eu une motivation islamiste. Elle avait coûté la vie à un policier et fait cinq autres blessés.
La menace islamiste s'est accrue depuis le début du conflit, le 7 octobre 2023, entre Israël et le mouvement islamique Hamas dans la bande de Gaza, estiment les autorités allemandes.
Quelques 27.000 personnes en Allemagne sont considérées comme extrémistes islamistes par les services de renseignement.
Dans un contexte électoral compliqué pour la coalition au pouvoir, avec des scrutins régionaux en septembre qui ont été dominés par une forte poussée de l’extrême droite, le gouvernement allemand a multiplié les annonces sur la sécurité et l'immigration illégale.
Berlin va ainsi, à partir de lundi, généraliser les contrôles aux frontières du pays. De nouvelles dispositions vont entrer en vigueur pour réduire les prestations sociales pour certains réfugiés.
Berlin a également expulsé fin août vingt-huit réfugiés afghans, tous condamnés pour des crimes commis en Allemagne, une première depuis le retour au pouvoir des talibans, en août 2021. Le gouvernement souhaite procéder de même avec la Syrie, pays vers lequel les expulsions sont suspendues en raison de la guerre civile dans le pays.
Le suspect de 26 ans a été arrêté jeudi alors qu'il s'était procuré peu de temps auparavant "deux machettes" avec lesquelles...
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