En promettant son "soutien très clair" en échange d'une "politique de droite" et de "rupture", la droite française a engagé jeudi le rapport de force avec le camp présidentiel, partenaire pourtant indispensable dans le futur gouvernement, dont l'équilibre reste périlleux à trouver.
Le parti Les Républicains (LR) qui refusait encore catégoriquement d'entrer au gouvernement il y a de cela quelques jours, s'y engouffre désormais sans tergiverser... Mais avec ses idées. La droite n'a pas participé à un gouvernement depuis 12 ans, après des déroutes électorales successives qui l'ont quasiment menacé de disparition.
"Les Français ne veulent pas que ça continue comme avant. Ils veulent qu'il y ait de la rupture (...) On a besoin d'une politique de droite pour qu'il n'y ait pas de hausse d'impôts, pour qu'il y ait plus de sécurité, pour qu'il y ait moins d'immigration", a lancé le chef des députés LR Laurent Wauquiez après la visite du nouveau Premier ministre Michel Barnier, lui promettant le "soutien très clair" de tous ses parlementaires.
Un peu plus tôt dans la journée, M. Barnier avait promis que son gouvernement serait "équilibré, représentatif, pluriel" et affirmé son "souci de maîtriser" l'immigration avec "rigueur" et "ténacité" mais aussi "humanité".
Le discours du nouveau chef du gouvernement et ancien commissaire européen, fermé à la presse, semble avoir séduit la droite.
"Vous êtes maintenant les bienvenus à Matignon", siège des bureaux du Premier ministre, et "Matignon sera votre maison", leur a-t-il notamment dit, selon plusieurs participants. Le Premier ministre a également indiqué qu'il reprendrait une partie du "pacte législatif" préparé durant l'été par la droite.
Voilà qui devrait alimenter encore la gourmandise des Républicains, dont les noms fleurissent pour de nombreux ministères depuis plusieurs jours, dont M. Wauquiez à l'Intérieur.
M. Barnier, issu de la droite, a été nommé Premier ministre par le président français Emmanuel Macron deux mois après des élections législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité à l'Assemblée nationale, la chambre basse du parlement, aujourd'hui divisée en trois blocs, gauche, centre droit et extrême droite, ce qui complique la constitution d'une équipe gouvernementale.
Dès la nomination de M. Barnier la gauche radicale, qui fait partie de la coalition de gauche arrivée en tête aux élections législatives avec 193 députés, a appelé à manifester pour dénoncer "un coup de force", tandis que l'extrême droite, forte de ses 126 députés (142 avec ses alliés) a affirmé le placer "sous surveillance".
Le parti Les Républicains (LR) qui refusait encore...
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