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Dernières Infos - Cisjordanie

Mort d'une Américano-Turque : Blinken exhorte l'armée israélienne à des "changements fondamentaux"

Des Palestiniens portent le corps d'Aysenur Ezgi Eygi, activiste turco-américain du Mouvement de solidarité internationale, lors d'une procession funéraire à Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 9 septembre 2024. Photo AFP/JAAFAR ASHTIYEH

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a estimé mardi que l'armée israélienne devait procéder à des « changements fondamentaux » après la mort « injustifiée » d'une militante américano-turque, tuée lors d'une manifestation en Cisjordanie occupée.

L'enquête et les témoignages montrent que la mort de la militante de 26 ans, Aysenur Ezgi Eygi, « n'a pas été provoquée et qu'elle est injustifiée », a déclaré M. Blinken aux journalistes à Londres. « Personne ne devrait être abattu pour avoir participé à une manifestation », a-t-il estimé. « Selon nous, les forces de sécurité israéliennes doivent apporter des changements fondamentaux dans leur manière d'opérer en Cisjordanie, y compris dans leurs règles d'engagement », a poursuivi le secrétaire d'Etat.

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin s'est pour sa part entretenu mardi avec son homologue israélien Yoav Gallant pour lui faire part de « sa vive inquiétude quant à la responsabilité (de l'armée israélienne) dans la mort non provoquée et injustifiée d'une citoyenne américaine », selon un communiqué du Pentagone. Il a lui aussi exhorté Israël à réexaminer « les règles d'engagement » de l'armée lors de ses opérations en Cisjordanie.

Colère des proches 

Le président américain Joe Biden a pour sa part estimé que la mort de la militante était « un accident ». « Apparemment c'était un accident, il y a eu un ricochet sur le sol et elle a été touchée par accident », a dit M. Biden, provoquant la colère de la famille.

« La Maison Blanche ne nous a pas parlé. Cela fait quatre jours qu'on attend que le président Biden prenne son téléphone (...) et nous adresse ses condoléances », a déclaré Hamid Ali, le compagnon d'Aysenur, dans un communiqué. « Il ne s'agit pas d'un accident, et les responsables doivent rendre des comptes », a-t-il ajouté.

Les faits se sont produits vendredi dans le village de Beita, dans le nord de la Cisjordanie occupée, où des manifestations hebdomadaires ont lieu contre les colonies israéliennes, jugées illégales au regard du droit international.

L'armée israélienne a estimé mardi qu'il était « très probable » que des tirs de son armée aient tué « indirectement et involontairement » la militante. Selon elle, les faits se sont produit « au cours d'une violente émeute durant laquelle des dizaines de suspects palestiniens ont brûlé des pneus et lancé des pierres en direction des forces de sécurité ». Les tirs « ne visaient pas (la militante), mais visaient le principal instigateur de l'émeute », a affirmé l'armée dans un communiqué.

Lundi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré que son pays ferait tout « pour que la mort d'Aysenur Ezgi ne reste pas impunie ».

La famille de la victime a pour sa part rejeté la version de l'armée israélienne et a qualifié son enquête préliminaire de « complètement insuffisante ».

« Balle dans la tête »

« Elle était en train de se réfugier dans une oliveraie quand elle a été tuée d'une balle dans la tête par un soldat israélien », a-t-elle affirmé dans un communiqué. « Cela ne peut être interprété autrement que comme une attaque délibérée, ciblée et précise de la part de l'armée contre un civil désarmé ».

Le Mouvement de solidarité internationale (International Solidarity Movement, ISM), dont Aysenur Ezgi Eygi était membre, a dit samedi que les allégations selon lesquelles des militants auraient jeté des pierres sur l'armée israélienne étaient « fausses », ajoutant que la manifestation était pacifique.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre dans la bande de Gaza entre l'armée israélienne et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien, les violences entre les Palestiniens d'une part, et l'armée et les colons israéliens d'autre part, se sont intensifiées en Cisjordanie. Au moins 662 Palestiniens y ont été tués par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon des données du ministère palestinien de la Santé, et au moins 23 Israéliens, parmi lesquels des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon des données officielles israéliennes.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a estimé mardi que l'armée israélienne devait procéder à des « changements fondamentaux » après la mort « injustifiée » d'une militante américano-turque, tuée lors d'une manifestation en Cisjordanie occupée.L'enquête et les témoignages montrent que la mort de la militante de 26 ans, Aysenur Ezgi Eygi, « n'a...