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Moyen-Orient - Dans la presse

Les vidéos d’otages, stratégie de communication du Hamas pour faire pression sur Israël

D’anciens captifs israéliens détenus à Gaza ont révélé au « Wall Street Journal » quelques-unes des méthodes du mouvement islamiste.

Les vidéos d’otages, stratégie de communication du Hamas pour faire pression sur Israël

Une manifestante israélienne tient une affiche avec les portraits des six otages tués à Gaza et découverts le 31 août 2024, appelant le gouvernement à un accord pour la libération des captifs. Jack Guez/AFP

Alors que six otages ont été retrouvés morts samedi 31 août dans un tunnel de Gaza, des vidéos ont été diffusées peu après sur lesquelles deux de ces captifs qui auraient été exécutés par le Hamas apparaissent encore vivants. De quoi ajouter à la colère des familles et proches des otages encore détenus dans la bande de terre, tandis que le gouvernement de Benjamin Netanyahu refuse encore de conclure un accord de cessez-le-feu qui s’accompagnerait d’une libération de certains des près de 100 captifs encore à Gaza. Depuis près d’une semaine, les manifestations en vue d’un deal pour faire revenir les otages se poursuivent, une grève générale ayant même été observée lundi 2 septembre, avant d’être annulée par la justice.

Une stratégie dès les premiers jours de la guerre

Les images diffusées par le Hamas feraient partie d’une stratégie de communication servant au mouvement islamiste pour faire pression sur Israël dans le cadre de la guerre qui fait rage depuis le 7 octobre 2023. Dans des entretiens donnés au Wall Street Journal (WSJ), des otages libérés ont ainsi raconté comment ils ont été forcés d’enregistrer de multiples vidéos de propagande sous la contrainte durant leur détention à Gaza, pour répondre aux mises en scène du mouvement. 

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Aviva Siegel, enlevée dans le kibboutz de Kfar Aza et détenue pendant 51 jours dans des tunnels et ailleurs, a déclaré que ses ravisseurs l’ont filmée à plusieurs reprises, tout en lui dictant ce qu’elle devait dire. « J’oubliais toujours quelque chose », a-t-elle déclaré au WSJ, expliquant comment ils lui demandaient d’inclure des détails spécifiques tels que son âge et une demande adressée au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Je devais donc répéter encore et encore », a-t-elle ajouté, citée par le WSJ. D’autres fois, elle était filmée près de ses gardiens en train de manger, obligée de sourire et de dire que tout allait bien face à la caméra, raconte-t-elle encore. 

Une forme de « torture psychologique »

Des médiateurs arabes et des responsables en contact avec le Hamas ont déclaré au quotidien américain que les activistes du groupe palestinien, listé comme terroriste par Israël, les États-Unis ou encore l’Union européenne, avaient pour instruction de prendre fréquemment des photos et des vidéos des quelque 250 otages capturés pendant l’attaque du 7 octobre, et que ces enregistrements étaient stockés dans de vastes archives. Chen Almog-Goldstein, ancienne otage qui a été emmenée avec ses trois enfants, affirme ainsi que dès « le deuxième jour à Gaza, ils nous ont filmés à l’intérieur des tunnels », ajoutant que ses ravisseurs avaient placé des collations israéliennes dans leurs mains pour la vidéo. Comme d’autres, cet enregistrement n’a toutefois jamais été diffusé. Selon le Forum des familles des otages, représentant une majorité des proches de captifs, de nombreux détenus ont été forcés d’enregistrer des vidéos durant leur captivité à Gaza, rapporte encore le journal américain. 

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Certaines, retravaillées par des professionnels du montage, ont néanmoins été partagées par les équipes du Hamas en dehors de la bande de Gaza afin de faire pression sur le gouvernement israélien, selon les sources précitées. « Je pense qu’elles ont un impact énorme sur la société israélienne, et c’est ce qu’elles visent à faire », a déclaré Gershon Baskin, ancien négociateur israélien ayant participé à l’échange de prisonniers en 2011 avec le Hamas, en référence aux vidéos produites par le groupe. Des officiels israéliens et des proches des otages ont pour leur part dénoncé une forme de « torture psychologique ». Une tactique qui démontre en tout cas la centralité des otages dans la stratégie du Hamas pour survivre à la guerre, alors que Benjamin Netanyahu a juré d’« éliminer » le mouvement.

Si les médias israéliens ont précédemment évité de diffuser les vidéos au public, au fil du temps, les familles des otages ont souhaité qu’ils le fassent pour en faire une priorité. Sur les 251 otages capturés le 7 octobre en Israël, 97 sont encore détenus à Gaza, dont plus de la moitié pourraient déjà être morts. Poussant pour un accord, les familles des otages et les services de sécurité israéliens préviennent que le temps est compté pour les captifs restants en raison des conditions difficiles. Si les images diffusées par le Hamas donnent des preuves de vie aux familles, le groupe palestinien, tout comme son allié le Jihad islamique, aurait mis en scène des otages devant un repas fourni ou encore en train de se faire couper les cheveux, dans le but de donner le sentiment que les captifs étaient bien traités, rapporte le WSJ. La production de vidéos d’otages faites sous la contrainte peut par ailleurs constituer un crime de guerre, selon le quotidien.

Alors que six otages ont été retrouvés morts samedi 31 août dans un tunnel de Gaza, des vidéos ont été diffusées peu après sur lesquelles deux de ces captifs qui auraient été exécutés par le Hamas apparaissent encore vivants. De quoi ajouter à la colère des familles et proches des otages encore détenus dans la bande de terre, tandis que le gouvernement de Benjamin Netanyahu refuse...
commentaires (2)

Il y a des otages libérés qui ont aussi témoigné sur des réseaux sociaux que les autorités israéliennes les avaient forcés à dire publiquement qu'ils avaient été maltraités et qu'on avait manipulé les vidéos. Alors pourquoi croire uniquement les allégations d'Israël? Cela dit, il ne faut pas oublier que la plupart des morts du 7 octobre et des morts d'otages sont dues à Israël et à son armée si" morale".

Politiquement incorrect(e)

12 h 34, le 09 septembre 2024

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Commentaires (2)

  • Il y a des otages libérés qui ont aussi témoigné sur des réseaux sociaux que les autorités israéliennes les avaient forcés à dire publiquement qu'ils avaient été maltraités et qu'on avait manipulé les vidéos. Alors pourquoi croire uniquement les allégations d'Israël? Cela dit, il ne faut pas oublier que la plupart des morts du 7 octobre et des morts d'otages sont dues à Israël et à son armée si" morale".

    Politiquement incorrect(e)

    12 h 34, le 09 septembre 2024

  • Il faut se calmer , car selon une presse digne de foi , le reste des otages ne sont plus à Gaza , ils ont été évacué vers des lieux plus sûrs , à l'étranger , en Iran probablement , au nez et à la barbe de Tsahal ! Vos raisonnements tombent à l'eau !

    Chucri Abboud

    01 h 57, le 09 septembre 2024

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