Le pétrole Brent a sombré vendredi à un plus bas depuis mars 2023, plombé par des craintes sur l'économie mondiale et donc la demande, occultant complètement la décision des pays exportateurs de l'Opep+ de repousser leur augmentation de production.
Vers 16H25 GMT (18H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, chutait de 2,46% à 70,90 dollars, frôlant la barre symbolique des 70 dollars le baril. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, perdait 2,46%, à 67,45 dollars. Les deux références mondiales du brut ont sombré jusqu'à leur plus bas niveau en près d'un an et demi.
« Les craintes accrues de récession » maintiennent le pétrole en terrain négatif, « malgré le report par l'Opep+ de son projet d'augmentation de l'offre pour le mois d'octobre », commente Han Tan, analyste chez Exinity.
Sous pression face à la récente chute des cours, huit membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) avaient convenu jeudi de « prolonger de deux mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour », selon leur communiqué.
En juin, l'Opep+ avait initialement annoncé qu'ils reviendraient progressivement sur ces réductions, au rythme de 180.000 barils par jour ajoutés chaque mois à partir d'octobre. Mais le changement de stratégie de l'alliance « n'impressionne pas le marché pétrolier », soulignent les analystes de DNB. Ce changement de feuille de route n'a « pas suffi à compenser les fortes pertes de prix du brut observées ces dernières semaines », insiste également Ole Hvalbye, analyste chez SEB.
« Bien que cette décision de l'Opep+ puisse limiter la baisse immédiate des prix du pétrole », les deux références mondiales du brut « auront probablement du mal à enregistrer des gains significatifs tant que les craintes liées à la demande persisteront », a noté M. Tan.
Le marché reste en effet focalisé sur le moindre indice économique morose venant des Etats-Unis, qui pourrait alimenter les craintes de récession. En parallèle, « de profondes inquiétudes persistent, notamment en ce qui concerne la Chine, qui représente généralement environ 40% de la croissance annuelle de la demande mondiale », a relevé M. Hvalbye.
La Chine, deuxième consommateur mondial de brut, est au centre des préoccupations des investisseurs depuis le ralentissement de la croissance au deuxième trimestre.
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