Dans une sombre ruelle de Beyrouth, une jeune femme au carré plongeant et à la mèche rebelle écrase l’une après l’autre ses fines cigarettes sur le rebord d’un immeuble suranné. En tenue de soirée et talons compensés, elle s’accorde une pause alors que la fête à laquelle elle est conviée continue de faire vibrer les pavés d’une capitale bouillonnante d’enthousiasme en cette fin d’été 1966.Aux Caves du Roy, Mireille Darc brûle ses nuits et fait flamber les prix. La veille, les propriétaires de la discothèque annonçaient à la dérobée la venue de l’actrice au Liban pour tourner La grande sauterelle, un long métrage de Georges Lautner. Autour des playboys sournois et des mondaines en minijupes, la célèbre blonde danse dans son coin, sort prendre l’air toutes les demi-heures. Car c’est à l’extérieur que le spectacle l’intéresse.« Elle avait...