Le Grand sérail, à Beyrouth, le 13 février 2024. Photo : P.H.B.
Le Conseil des ministres, convoqué par le Premier ministre sortant Nagib Mikati, a commencé mercredi matin au Grand sérail, peu de temps après son horaire prévu, rapportent notre correspondante Hoda Chédid et le site d'information Lebanon Debate.
La réunion est notamment consacrée à un exposé du ministre sortant de l’Environnement, Nasser Yassine, responsable de la cellule d’urgence, sur les mesures et les dispositions prévues dans le cadre du plan d’urgence nationale dans le contexte de tensions régionales accrues.
« Alors que la guerre s'intensifie, que la tension monte et que l'ennemi israélien persiste à commettre des massacres, nous affirmons, en tant que gouvernement, notre attachement au droit du Liban à libérer sa terre et à préserver sa souveraineté » , a déclaré Nagib Mikati en ouverture de la réunion. Il a également « fermement condamné le massacre commis par Israël contre des innocents et la mort de plus de cent martyrs » dans la frappe qui a ciblé une école samedi à Gaza-Ville. « Nous demandons à la conscience mondiale d'agir pour mettre un terme à ce génocide criminel organisé » , a ajouté le chef du gouvernement libanais.*
« Plus de dix mois après la guerre contre le Liban et Gaza, nous payons toujours un lourd tribut en vies humaines, avec nos jeunes, nos familles, nos villes et notre économie, tout en insistant sur l'arrêt de la guerre et en affirmant la position claire du Liban sur l'adhésion littérale au contenu de la résolution 1701 (du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a mis fin à la guerre de 2006 opposant le Hezbollah à Israël, Ndlr) et sur la mise en œuvre de toutes ses dispositions par tous, car c'est la clé de toute solution », a encore lancé le chef du gouvernement.
Il a indiqué que le Liban attendait que la possible conclusion d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, 11 mois après le début de la guerre, conduise à un arrêt des hostilités à la frontière entre le Liban-Sud et le nord d'Israël, où le Hezbollah s'affronte depuis le 8 octobre 2023.
Le Liban et le Moyen-Orient restent suspendus à la possibilité d’une riposte de l’Iran et du Hezbollah contre Israël après les assassinats du leader du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyé, à Téhéran, et d’un important cadre militaire du parti chiite libanais à Beyrouth, Fouad Chokor, alors que les craintes d’une guerre généralisée continuent de planer.
Pour sa part, l'émissaire amércain, Amos Hochstein, est attendu à Beyrouth ce mercredi pour une visite surprise, au cours de laquelle il rencontrera notamment le président du Parlement Nabih Berry.