Une foule s'est rassemblée dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué pour assister aux funérailles de Samer el-Hage, le responsable de la sécurité du Hamas assassiné. Photo Mohammad Yassine
Malgré une nuit et un début de journée assez calme, le Hezbollah et Israël ont poursuivi samedi leurs échanges de tirs de part et d'autre de la frontière au Liban-Sud. En soirée, le parti chiite a annoncé avoir lancé des drones chargés d'explosifs sur une base militaire du nord d'Israël en réponse à l'assassinat la veille d'un responsable du Hamas à Saïda dans le sud du Liban. C'est « la première fois » que le Hezbollah vise cette base, a ajouté le bureau des médias du mouvement.
Le Hezbollah comptabilisait à 20h pas moins de huit opérations sur des sites israéliens. Selon les informations de notre correspondant Mountasser Abdallah, l’armée israélienne a été la première à troubler le calme en touchant la localité de Houla (caza de Marjeyoun), d’abord avec son artillerie puis avec son aviation. Son aviation a aussi frappé la localité de Tayr Harfa (caza de Tyr), détruisant un bâtiment sans faire de blessés mais provoquant un incendie sur lequel les secouristes de l'association des scouts al-Rissala sont intervenus.
L'artillerie israélienne a parallèlement bombardé Aïtaroun (caza de Bint Jbeil) et lancé deux attaques au moyen d'un drone puis d'un avion de chasse, qui ont touché Wadi el-Kayssiyé, près de Majdel Selm. La deuxième de ces deux attaques a fait 5 blessés, selon le ministère de la Santé. Ce dernier a aussi indiqué qu'un civil avait été hospitalisé après avoir été asphyxié par le bombardement israélien au phosphore blanc effectué vendredi soir sur la localité de Kfar Kila (caza de Marjeyoun).
Double bang
Le Hezbollah a pour sa part annoncé une attaque sur le site israélien de Ramia, face au village libanais de Ramiyé (Marjeyoun), une autre sur le site israélien de Malikiya, situé en face de Aïtaroun (Bint Jbeil) et enfin une troisième sur le site israélien de Tall Chaar, non loin de Aïta el-Chaab et Rmeich (Bint Jbeil). L'aviation israélienne a quant à elle mené deux raids successifs sur Aïta el-Chaab.
Pendant ce temps, une foule s'est rassemblée dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué pour assister aux funérailles de Samer el-Hage, le responsable de la sécurité du Hamas dans le camp tué vendredi par une frappe israélienne à Saïda. Les obsèques se sont apparemment déroulées sans accrocs, alors qu’au Liban et à l’étranger les condamnations fusaient de toute part pour dénoncer cette attaque, ainsi que la frappe meurtrière israélienne dans une école de Gaza qui a fait plus de 90 victimes dans la nuit de vendredi à samedi. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a annoncé un nouveau bilan de 39 790 morts dans l'enclave palestinienne.
Il convient de signaler que l’aviation israélienne a continué de jouer avec les nerfs des Libanais en franchissant le mur du son au-dessus de Beyrouth. Un double bang suivi d'un bruit d'avion de chasse en vol a été entendu dans plusieurs secteurs de la capitale. D’autres régions situées plus au sud ont également entendu la double détonation.
Le Hezbollah a lancé ses quatre autres attaques avant le début de soirée entre 17h et 18h. La première de cette série a été lancée en représailles aux frappes israéliennes contre Tayr Harfa et Aïta el-Chaab, et a ciblé la position israélienne d'Eilon avec des roquettes Katioucha. La seconde a visé de l'équipement « d'espionnage » déployé sur la position israélienne de Maskaf Am, située face au village libanais de Markaba (Marjeyoun). Le parti chiite a enfin annoncé avoir successivement attaqué des positions israéliennes dans les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba, deux territoires contestés dans la zone frontalière.
En début de soirée, des avions de combat israéliens ont attaqué la localité de Blida (caza de Bint Jbeil), prenant pour cible une maison ; l'artillerie israélienne a aussi ciblé les environs de Khiam (Marjeyoun), et le Hezbollah a annoncé sa 8e opération, qui a ciblé à 18h20 des installatons militaires israéliennes sur la colline de Karantina avec des « roquettes guidées ».
Nous ne voulons plus d’islamistes chez nous. Le Liban est une terre chrétienne qui ne doit pas basculer dans la terreur ou revanches utopiques archaïques. La coexistence entre libanais de toutes confessions évidemment mais sans abus de pouvoir ou d’intimidations diverses. Nos Dix-huit confessions doivent cohabiter sereinement et se respecter mutuellement.
13 h 45, le 11 août 2024