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Monde - Guerre d'Ukraine

"Qui est coupable?" : des Moscovites s'interrogent face à l'incursion de Kiev

Une image tirée d'un fichier publié par le ministère russe de la Défense le 9 août 2024 montre un avion d'attaque russe Su-25 tirant des roquettes sur les forces armées ukrainiennes dans la zone frontalière de la région de Koursk en Russie. Photo AFP

Les troupes du Kremlin ne sont toujours pas parvenues à repousser une incursion majeure de l'armée ukrainienne lancée il y a cinq jours dans la région russe de Koursk. De quoi susciter des interrogations chez des Moscovites interrogés par l'AFP.

Denis, rencontré dans l'hypercentre de la capitale russe, ne cache pas son amertume face à ce qu'il considère comme un possible manquement de l'armée. 

"Tout le monde sait maintenant qu'ils (les Ukrainiens) rassemblaient des troupes mais l'état-major n'a pas réagi", déclare cet homme qui refuse de donner son nom de famille.

Selon lui, il s'agit soit d'un "plan très rusé" des Ukrainiens, soit le résultat "d'erreurs" du commandement russe.

"La question se pose donc de savoir qui est coupable et qui doit en répondre. Car, effectivement, il y a visiblement des pertes importantes" côté russe, poursuit-il.

L'attaque a pris de court l'armée du Kremlin, qui dispose pourtant de ressources supérieures en hommes et en armements à celles de Kiev et avait l'initiative sur le front depuis fin 2023 et l'échec de la contre-offensive estivale ukrainienne.

- "Se raconter des histoires" -

Pour repousser l'incursion, Moscou a envoyé des renforts dans la zone et instauré samedi un régime spécial "d'opération antiterroriste" dans la région de Koursk, ainsi que dans celles de Briansk et de Belgorod, frontalières de l'Ukraine.

Denis estime que cette dernière mesure arrive tard. "Il fallait l'instaurer immédiatement et pas crier +Hourra! On les renvoie tous à la frontière!+ et on se raconte des histoires".

Il souligne aussi que les autorités avaient assuré, après de précédentes incursions ukrainiennes, avoir entrepris la construction de fortifications dans les régions frontalières.

"Il s'avère qu'il n'y avait pas de telles fortifications. Cela veut dire que quelqu'un, quelque part, a volé ou détourné" des fonds, déplore-t-il, dans un pays réputé pour ses problèmes de corruption.

"Et ce sont des gens qui en payent le prix avec leurs vies", conclut Denis.

Maria, son épouse âgée de 35 ans, se demande qui il faut croire face aux déclarations rassurantes des autorités russes. 

"Untel à la télévision fait son rapport en disant que tout est normal, que l'ennemi est stoppé, mais les gens sur place -- parce qu'on a de la famille de Koursk -- disent que non et que des choses très mauvaises se déroulent", raconte-t-elle.

Plus positif, Alexandre Iline, un architecte de 42 ans, veut que la situation soit réglée avec des "mesures réalistes" et pas "superficielles".

"On a des services et des responsables qui travaillent là-dessus. S'il y a eu des manquements quelque part, il faut faire en sorte que ça ne se reproduise plus", ajoute-t-il.

Même optimisme affiché par Victoria, employée d'une entreprise informatique. "Notre famille soutient entièrement le gouvernement. Si ces mesures sont prises, cela veut dire qu'elles sont nécessaires", raisonne cette femme de 36 ans.

Nadejda Skatchkova, une ancienne professeure d'histoire de 76 ans, estime pour sa part que l'introduction du régime antiterroriste peut permettre "d'organiser" la situation sur place.

Même si, poursuit-elle, "il me semble que les combats vont se poursuivre encore".



Les troupes du Kremlin ne sont toujours pas parvenues à repousser une incursion majeure de l'armée ukrainienne lancée il y a cinq jours dans la région russe de Koursk. De quoi susciter des interrogations chez des Moscovites interrogés par l'AFP.

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Poutine. De tout.

M.E

14 h 11, le 11 août 2024

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  • Poutine. De tout.

    M.E

    14 h 11, le 11 août 2024

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