L'assassinat de Samer el-Hage, responsable du mouvement palestinien Hamas dans le camp de réfugiés de Aïn el-Héloué, le 9 août à Saïda, a suscité de vives condamnations de responsables locaux et de personnalités politiques, après qu'un drone israélien a pris pour cible son véhicule dans une rue très fréquentée du chef-lieu du Liban-Sud, blessant également deux civils.
Dans un communiqué, le Hamas a déploré la mort de Hage, le décrivant comme "un martyr sur le chemin de Jérusalem", tué au cours de la bataille du "Déluge d'Al-Aqsa". Le mouvement islamiste a appelé ses membres et ses sympathisants à "garder le sens des responsabilités et à s'abstenir de tirer des coups de feu pendant les funérailles, réservant leurs efforts et leurs munitions à la lutte contre l'ennemi sioniste".
Le président du conseil municipal de Saïda, Hazem Khodr Bdeir, a dénoncé la frappe aérienne israélienne, la qualifiant de violation flagrante de la souveraineté du Liban. "L'ennemi israélien poursuit ses violations, sans tenir compte des lois et des conventions internationales", s’est-il insurgé. Il a exhorté les habitants à rester vigilants, estimant que "la phase est sensible et exige la concentration de tous les efforts face à ces agressions".
Pour sa part, le député de Saïda et secrétaire général de l'Organisation populaire nassérienne (nationaliste arabe), Oussama Saad, a présenté ses condoléances au Hamas et au peuple palestinien, en particulier aux habitants de Aïn el-Heloué, où Hage a joué un rôle clé en matière de sécurité. M. Saad a souligné le rôle historique de Saïda dans ''la résistance à l'occupation israélienne (...) Saïda a consenti d'énormes sacrifices pour se libérer de l'occupation et, aujourd'hui, elle paie le prix de son soutien à la lutte palestinienne", a-t-il martelé.
Un autre député de Saïda, Abdel Rahman Bizri (indépendant), a lui aussi condamné la frappe, la qualifiant d'"attaque claire et flagrante contre la souveraineté libanaise". Il a noté que "Saïda, en tant que capitale du Liban-Sud et forteresse de la diaspora palestinienne, en sortira plus résistante et unie dans sa foi en la juste cause palestinienne". M. Bizri a exhorté le gouvernement libanais à agir face aux attaques israéliennes, soulignant la nécessité de "coordonner les efforts politiques, diplomatiques et médiatiques pour protéger le Liban et sa souveraineté".
Lors d'une cérémonie à Erqi, près de Saïda, le député du Hezbollah Hussein Hajj Hassan (Baalbeck-Hermel) a commenté la mort de Hage par ces mots : "Les assassinats n'ont jamais réussi à faire reculer le mouvement de résistance. Avec chaque martyr, notre projet avance, remporte des victoires et porte des coups à l'ennemi". Il a ajouté que les dirigeants israéliens "se font des illusions" et font des "déclarations contradictoires", ce qui, selon lui, est le signe d'un affaiblissement.
L'assassinat de Samer el-Hage se place dans le cadre des tensions accrues au Liban-Sud et du conflit en cours entre le Hezbollah et Israël depuis le 8 octobre 2023, qui a fait suite à l’opération sanglante « Déluge d’Al-Aqsa » menée par le Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre, qui marque le début de la guerre de Gaza. Ce nouvel assassinat intervient aussi à un moment où le Liban et le Moyen-Orient sont dans l’attente d’une riposte du Hezbollah à l’assassinat de Fouad Chokor, un important responsable de ce parti, dans la banlieue-sud de Beyrouth le 30 juillet dernier, ainsi que de la riposte de l’Iran à l’assassinat à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyé.
Même dans Mille ans, ils seront toujours des refugiés Palestiniens.
21 h 43, le 11 août 2024