Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a affirmé vendredi que l’Égypte soutenait la nécessité de mettre un terme au conflit au Liban-Sud entre le Hezbollah et Israël depuis octobre dernier, tout en assurant par ailleurs que la diplomatie libanaise était « avant tout intéressée par la paix au Liban ».
Reçu au Grand Sérail par le Premier ministre sortant Nagib Mikati, M. Bou Habib a mis ce dernier au courant de sa dernière visite en Égypte, durant laquelle le dossier libanais a été abordé. « J'ai transmis au Premier ministre les résultats de ma visite en Égypte, ainsi que le soutien inconditionnel du Caire au Liban. L’Égypte a souligné la nécessité de mettre fin à la guerre au Sud, qui est liée à celle de Gaza bien sûr, mais nous sommes avant tout intéressés par la paix », a déclaré le chef de la diplomatie libanaise dans un communiqué.
Le Liban-Sud est le théâtre d'hostilités quasi-quotidiennes entre le Hezbollah et l’État hébreu depuis le 8 octobre dernier. Le parti chiite avait ouvert ce front en « soutien » au mouvement Hamas à Gaza. Les tensions régionales ont dernièrement redoublé après l'assassinat d'Ismaïl Haniyé à Téhéran et de Fouad Chokr, chef militaire du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Appels pour un cessez-le-feu
Abdallah Bou Habib a par ailleurs salué la déclaration commune jeudi des États-Unis, de l'Égypte et du Qatar, qui ont pressé Israël et le Hamas de reprendre la semaine prochaine à Doha ou au Caire les discussions sur un cessez-le-feu. Dans un communiqué commun, les trois médiateurs ont invité les parties adverses à reprendre leurs discussions le 15 août, précisant qu'un accord-cadre était « maintenant sur la table, et qu'il ne manquait que les détails de son application ».
« Le gouvernement libanais apprécie l'importance de finaliser un accord de cessez-le-feu et de libérer les otages et les détenus sur la base des principes énoncés par le président Biden et approuvés par la résolution 2735 du Conseil de sécurité des Nations unies. Le gouvernement considère qu'il n'y a pas de place pour un retard supplémentaire et demande instamment à toutes les parties concernées d'accélérer le processus de libération des otages, d'initier un cessez-le-feu et de mettre en œuvre l'accord sans hésitation », a déclaré Abdallah Bou Habib.
Il a par ailleurs abordé avec Nagib Mikati la question du renouvellement du mandat de la Finul, ajoutant que les autorités libanaises avaient effectué « un léger changement » au texte, sans plus de détails. Le mandat de la Finul devrait être bientôt renouvelé pour une année supplémentaire. « Nous enverrons aujourd'hui (vendredi) une lettre aux ambassadeurs comprenant les règles de base de la politique étrangère du Liban, notamment en ce qui concerne Gaza et le Liban-Sud », a dit le ministre.
Dans l'après-midi, M. Bou Habib s'est entretenu au téléphone avec son homologue brésilien Mauro Vieira. Il a alors souligné « la nécessité d'arrêter l'agression israélienne à Gaza pour calmer les tensions au Liban-Sud et prévenir une guerre régionale », exhortant les puissances occidentales à faire pression sur l’État hébreu plutôt que sur le Liban. M. Vieira a affirmé de son côté qu'Israël « cherchait l'escalade » et promis que le Brésil soutiendrait le Liban dans ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu.
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20 h 20, le 10 août 2024