La Bahreïnie Winfred Yavi est devenue mardi soir championne olympique du 3 000 m steeple en 8 min 52 sec 76, soit la 4e meilleure performance de l'histoire qui lui a valu de battre le record olympique.
Mardi soir, sur la piste du Stade de France de Saint-Denis, en périphérie de Paris, la coureuse de 24 ans a réussi l'exploit de devancer la grandissime favorite de l'épreuve, Peruth Chemutai, qui avait décroché l'or il y a trois ans à Tokyo. Yavi a sauté de joie après avoir franchi la ligne d'arrivée en dépassant ses adversaires grâce à un sprint final explosif qui a laissé l'Ougandaise – qui avait mené la majeure partie de la course – abasourdie.
En état de choc, elle a dû cette fois se contenter de la médaille d'argent, avec un temps de 8:53.34, devancée de près d'une demi-seconde par la native du Kenya, naturalisée bahreïnie en 2015, qui a ajouté le titre olympique au championnat du monde de l'année dernière. La Kényane Faith Cherotich, 20 ans, a quant à elle décroché le bronze pour ses débuts olympiques. La Kényane Beatrice Chepkoech a pris la tête de la course et était au coude-à-coude avec Chemutai, avant de faiblir dans le dernier tour et de terminer sixième, tandis que la Française Alice Finot a effectué une remontée fantastique en reprenant une trentaine de mètres à ses concurrentes pour décrocher la quatrième place et le record d'Europe.
6e médaille pour Bahreïn aux JO
« C'est comme un rêve qui devient réalité. C'est quelque chose de spécial », a déclaré Winfred Yavi après la course. « Cela signifie beaucoup pour moi et aussi pour le pays. » Il s'agit de la troisième médaille d'or remportée par Bahreïn aux Jeux olympiques, la sixième au total. Toutes les médailles olympiques de Bahreïn ont été remportées par des coureurs de fond africains naturalisés.
Le premier podium de l'histoire de l'émirat insulaire du Golfe avait été une médaille de bronze dans le 1 500 mètres féminin lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, glanée par l'ancienne Éthiopienne Maryam Yusuf Jamal. Sauf qu'après la disqualification des médaillées d'or et d'argent originelles par le Comité olympique international (CIO), ce bronze s'était transformé en or.
Quatre ans plus tard, aux Jeux olympiques de 2016, à Rio, deux anciennes Kényanes ont obtenu l'or et l'argent : Ruth Jebet, elle aussi dans le 3 000 m steeple, et Eunice Kirwa dans le marathon.
Aux Jeux olympiques d'été de 2008 à Pékin, le Marocain d'origine Rachid Ramzi avait initialement reçu la médaille d'or en athlétisme en remportant le 1 500 mètres masculin, mais elle lui a été retirée plus tard en raison d'une violation des règles antidopage.
Dans la même soirée, l'Américaine Gaby Thomas a remporté le titre sur 200 m devant la nouvelle championne olympique du 100m , Julien Alfred, qui avait réussi l'exploit deux jours plus tôt de remporter la première médaille de l'histoire de Sainte-Lucie, la petite île des Caraïbes.
Source : AFP